La part des investisseurs dans l'immobilier ancien a reculé de -5,8% en France entre le 3ème trimestre 2013 et le 3ème trimestre 2012, selon la dernière étude réalisée par le réseau d'agences Century 21.
Ce repli confirme la tendance constatée depuis la seconde partie de l'année 2012. Au second trimestre, la baisse était de 5,2 % et ressortait à plus de 6 % au premier trimestre. Depuis 2012, ce sont ainsi 81 000 logements destinés à la location (anciens et neufs) qui n’ont pas trouvé preneurs.. « Au rythme avec lequel s'aggrave la pénurie de logements, nous nous dirigeons à grands pas vers une véritable crise du logement en France » alerte Laurent Vimont président de Century 21 France.
Pour le patron français de Century 21, le coupable est tout trouvé : le projet de loi Alur (accès au logement et urbanisme rénové). Les investisseurs sont « effrayés, sinon écœurés, par le carcan législatif que la ministre de l'Egalité des Territoires et du Logement, Madame Cécile Duflot, instaure à coup de taxations, annonces de réquisition et autres contraintes apportées par le projet de loi Alur» dénonce Laurent Vimont. Selon lui, le texte est responsable de la fuite des investisseurs locatifs vers l’investissement dans l’immobilier d'entreprise et de commerce. Une tendance qui se confirme par les derniers chiffres de Century 21 puisque la proportion des acquisitions au titre d'investissements dans l'immobilier d'entreprise et de commerce augmente de 19,5% dans la Capitale entre le 3ème trimestre 2013 et le 3ème trimestre 2012.
Le dirigeant du réseau d'agences n’est pas tendre avec ce projet de loi. Il dénonce notamment le dispositif de l’encadrement des loyers, la mesure phare de ce texte. « Toutes ces propositions sont assimilées à une privation de liberté et les Français n'aiment pas cela. Dans un État où la liberté est une priorité, les investisseurs veulent pouvoir gérer leurs biens sans être bridés. Cécile Duflot a rompu la confiance, véritable moteur du marché. » a-t-il lancé dans une interview accordé au Figaro.
Il avance également que cette mesure va encore plus limiter une offre de logements déjà bien réduite. « Le gouvernement est en train de reproduire les erreurs de 1948 et de 1992. Elles ont conduit à la tragédie de l'hiver 1954, les bailleurs n'ayant plus les moyens d'entretenir les logements. En 1992, les investisseurs ont fui vers l'immobilier de bureau. C'est exactement ce qui est en train de se produire » argumente-t-il. Laurent Vimont va encore plus loin : « Selon un économiste suédois, la meilleure façon de détruire une ville, outre un bombardement, est d'instaurer le contrôle des loyers. »
Alors pour décongestionner un marché bien grippé, le patron de Century 21 propose ainsi qu’on puisse « ajouter un ou deux étages aux immeubles qui n'en comptent que quatre. ». Il souligne que cette « possibilité avait été étudiée par le précédent ministre de Logement, Benoist Apparu » mais qu’elle « n'a pas été reprise depuis. » A ses yeux, « il n'y a pas de réelle solution à la pénurie tant que l'on ne construit pas. Comme le foncier manque, il faut penser différemment. »