Samedi 16 novembre

• Nous finissons une année totalement inattendue : que retiendrez-vous de 2020 sur les marchés boursiers ?

Plutôt que la chute des indices en mars, nous retiendrions les actions successives des banques centrales

Au 24 février 2020, le bilan de la Fed était de 4 159 milliards $.

Au 28 septembre 2020, il était de 7 056 milliards $.

La banque centrale américaine a donc déversé près de 3 000 milliards $ sur les marchés boursiers suite à la crise sanitaire.

L’institution a donc presque doublé son bilan en sept mois pour financer l’économie et éviter la catastrophe financière.

En France, nous avons la chance de faire partie de la zone euro, et nous avons la chance d'avoir la Banque centrale européenne. Elle aussi a largement financé l'économie nous permettant d’amortir ce cap difficile.

Maintenant un paradoxe semble se dessiner : si l'économie redémarre, les banques centrales ne vont pas remonter les taux certes, mais elles ne pourront plus déverser autant d'argent dans le circuit et cela pourrait nuire à la Bourse.

• Pensez-vous que les marchés ont relativement bien résisté à la pandémie mondiale ?

Mi-mars , nous avions identifié cette crise comme un facteur de récession certes, mais aussi comme une opportunité. Pour les « Traders » nous avions conseillé de se constituer une position en « tiers » à l'achat sur le CAC 40 :

un tiers en dessous de 4600 points,

un tiers en dessous de 4200 points et

un tiers en dessous de 3800 points.

La caractéristique de cette crise était, pour nous, une crise en forme de « W » : une chute brutale suivie par une hausse tout aussi brutale. Puis, une fois l'euphorie de la victoire passée grâce aux injections illimitées des banques centrales et aux multiplies plans de relance budgétaire gouvernementaux, on s'aperçoit que tout est lent, très lent à redémarrer et que, notamment, les dommages sur le commerce international sont durables, car les pays continuent à se renfermer sur eux-mêmes.

Donc patatras, on re-panique.

Mais finalement on s'en sort quand même, car l'économie finit par redémarrer et on repart d'encore plus belle.

Actuellement nous sommes toujours positifs sur les marchés.

• Comment avez-vous réussi à trouver des opportunités d’investissement dans un contexte si bouleversé avec des configurations de marché quasiment jamais vues ?

Nous sommes revenus sur des thèmes fondamentaux sur les marchés boursiers.

Par exemple, nous avons été très attentifs aux OPA.

Le 29 septembre, nous avons recommandé de prendre un turbo sur Suez Environnement alors que le groupe était en pleine négociation avec Véolia. Le lendemain nous sommes arrivés largement au-dessus de notre objectif et avons pris nos gains proches de 30 %.

Le PDG de Veolia l'avait promis. Il a bien augmenté son offre pour le rachat de Suez, avec un nouveau prix de 18 € par action contre 15,50 auparavant.

• Votre meilleur trade de l’année ? le pire ?

Mi-mars, nous avions recommandé un turbo pour tabler sur un rebond du WTI. En 1 jour, nous étions arrivés à notre objectif de gain. Quelques jours plus tard nous refaisions exactement la même chose. En quelques jours nous prenions nos gains (+40 %).

Mi-avril, nous investissons simultanément sur le WTI et le Brent.

Là, ça ne s’est pas très bien passé... Fort de notre conviction, le 21-22 avril nous avons renforcé notre position sur le Brent et notre position sur le WTI.

C’est a ce moment là que la cotation du pétrole est passée négative.

Dans le sillage de cette annonce, notre stratégie sur le WTI a été désactivée. Cependant, notre position sur le Brent a survécu et nous l’avons clôturé avec un gain moyen de plus de 30 %.

Factuellement, le pétrole livrable immédiatement s'était effondré jusqu'à un prix négatif. Les détenteurs potentiels de pétrole étaient prêts à payer jusqu'à 40$ le baril pour qu'on les débarrasse de ce pétrole et qu'ils n'aient pas à payer une fortune pour le stocker.

Le Brent n’a pas connu les mêmes problèmes de stockage que le pétrole WTI. En effet, le WTI est envoyé par pipeline à Cushing pour être stocké (en Oklahoma) rendant son transport et son exportation coûteuse. Or le Brent, issu de différents champs de la mer du Nord, est déplacé par tankers à travers le monde en faisant un produit décentralisé.

• Quelle classe d’actifs, quel secteur ou quelle valeur allez-vous particulièrement suivre début 2021 ?

Depuis l’annonce d'un espoir de vaccin, nous sommes en pleine rotation sectorielle. Les valeurs qui bénéficient de la crise sanitaire, de Netflix aux fournisseurs de tests, en passant par toutes les valeurs qui ont le plus progressé depuis la crise du Covid peuvent laisser place aux valeurs qui ont été massacrées pendant la crise du Covid : l'immobilier, le tourisme, l'aérien, etc., etc.

Du coup, même si l'année 2021 risque d'être mouvementée avec des rechutes, la crise va se terminer un jour et ces secteurs pourraient fortement rebondir.

• Un conseil à donner aux quelques 150 000 nouveaux investisseurs en Bourse recensés par l’étude de l’AMF en avril dernier ?

Commencer par le commencement.

C'est un classique, mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation.

Prenez le temps de définir votre profil (gain, espoir, horizon, temps à consacrer). Vous pourrez définir quel type d'investisseur vous êtes.

Êtes-vous un investisseur "bon père de famille", actif ou un trader ? Il s'agit avant tout de réaliser des investissements qui correspondent à votre profil.

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