Les marchés : Le Nasdaq décroche
Le CAC 40 termine la séance en baisse de 0,21%, à 8 069 points. Sur la semaine, il cède 0,57%. Depuis mercredi soir, le marché est partagé entre un climat globalement positif grâce à la Fed et des signaux négatifs du compartiment technologique. Le Nasdaq perd près de 2% ce soir, plombé par les résultats décevants d’Oracle dont nous vous parlions hier, et par la baisse de Broadcom, à découvrir dans cette édition.
Malgré la baisse des taux de la Fed, les investisseurs restent donc prudents. À Paris, certaines valeurs ont toutefois bien résisté. Accor a progressé de 1,30% grâce à une recommandation positive de Deutsche Bank qui vise 53€ sur le titre (potentiel de +13%). En dehors du CAC 40, Wendel a fortement grimpé après avoir annoncé la redistribution d’une part importante de sa trésorerie à ses actionnaires dans les années à venir. On en reparle ci-dessous.
Ce soir, nous vous parlons également de Société Générale qui a les faveurs des banques américaines. Petit teasing : la semaine prochaine, nous enverrons à la Communauté Bourse Privée un nouveau conseil de long terme.
Pas encore abonné ? Testez gratuitement le service Bourse Privée en cliquant ici et accédez à l’ensemble de nos contenus premium.
Les valeurs : Wendel, Sopra Steria et une pépite !
Wendel
La journée investisseurs a fait mouche. Wendel s’envole de 4,85% à 81€, grâce à un message clair : le retour à l’actionnaire devient une priorité stratégique ! La société d’investissement vise plus de 7 milliards d’euros de trésorerie d’ici 2030, dont 1,6 milliard directement redistribués via dividendes et rachats d’actions. Un discours qui tombe à point nommé pour un titre affichant encore une décote massive de plus de 50% sur la valeur de ses actifs.
Dans le détail, Wendel prévoit 1,3 milliard d’euros de dividendes et environ 300 millions d’euros de rachats d’actions dès 2026, soit près de 9% du capital, afin de profiter d’un cours jugé excessivement bas. En parallèle, le groupe accélère sa transformation vers la gestion d’actifs pour compte de tiers, avec des investissements ciblés dans le private equity et le crédit privé. Le marché applaudit cette combinaison de discipline financière et de promesse de rendement. Reste désormais à transformer l’essai pour convaincre durablement que Wendel n’est plus seulement une vieille holding… mais un gestionnaire d’actifs moderne et rentable. Le titre réduit ses pertes à 12% depuis le début de l’année.
Sopra Steria
Le spécialiste des services informatiques progresse de 2,62% à 148,60€ ce soir, porté par l’annonce de la nomination d’un nouveau directeur général à compter de février. Un rebond net, saluant la rapidité avec laquelle le groupe a tourné la page du départ de Cyril Malargé vers Alten. Le profil du futur patron rassure, 30 ans d’expérience dans les services numériques, un long parcours chez le géant indien Infosys, un passage stratégique chez CMA CGM et, plus récemment, la présidence d’Expleo (Assystem Technologies). Pour les investisseurs, c’est un dirigeant opérationnel immédiatement, avec une solide culture industrielle et internationale.
Au-delà du casting, le contexte joue aussi en faveur du titre. Le secteur des services informatiques bénéficie d’un retour d’intérêt en Bourse, après plusieurs mois de défiance excessive. Sopra Steria sort renforcé de la transformation menée ces dernières années, avec un recentrage sur les activités à plus forte valeur ajoutée, notamment dans la défense et la cybersécurité. Le groupe a confirmé fin octobre ses objectifs pour 2025 et anticipe le retour à la croissance en fin d’année. Depuis le début de l’année, le titre reste en recul de 12%.
Attention pépite !
Marc Fiorentino a récemment rencontré Philippe Gélin, Président du directoire de LDC, à l’occasion d’un nouvel entretien exclusif. Six mois après leur dernier échange, le dirigeant du groupe familial, l’un des leaders européens de la volaille et des produits traiteur, avec plus de 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, revient sur les leviers de croissance du groupe. Au cœur des échanges, la stratégie de croissance externe, marquée par le rachat de Pierre Martinet, et les priorités pour les prochaines années. Un échange concret, sans langue de bois, qui permet de mieux comprendre les ambitions de cette mid cap française et ses perspectives. À découvrir en vidéo.
La recommandation du jour : Sogé a encore du potentiel
Pour la banque américaine Citi, Société Générale est la valeur bancaire européenne qui a le meilleur potentiel boursier en 2026. Son objectif est fixé à 81€, soit un potentiel de hausse de 27% par rapport au cours actuel. Après une excellente année 2025 marquée par une forte hausse du titre (+145%) et une nette surperformance du CAC 40, la banque continue de rassurer le marché grâce à de solides résultats et une amélioration de sa rentabilité.
La hausse des bénéfices, portée par la banque de détail en France et les activités de marché, s’inscrit dans un contexte favorable pour l’ensemble du secteur bancaire européen, qui bénéficie de revenus en progression, de coûts mieux maîtrisés et de valorisations encore attractives. L’intelligence artificielle est également un levier de gains de productivité important pour la banque française.
Cette semaine, Citi, UBS et Goldman Sachs ont affiché une opinion très positive sur Société Générale, jugée encore peu chère, avec un potentiel de hausse significatif. Leurs analystes saluent les efforts de réduction des coûts, le développement des activités à forte valeur ajoutée, l’acquisition continue de clients aisés, le développement de BoursoBank et la capacité de la banque à rémunérer ses actionnaires.
Pour ce week-end, on vous prépare un article dédié à l’investissement dans les actions via l’assurance-vie.
En attendant, comment investir dans Société Générale ? L’action est éligible à notre assurance vie Meilleurtaux Liberté Vie !
Le résultat du vendredi : Des taux qui ne font plus rêver
On profite du calme de la séance pour faire le point sur les actus de cette semaine chargée. Vous le savez, la Fed a baissé ses taux d’intérêt de 0,25% mercredi soir, pour la troisième fois de l’année. Mais cela ne suffit plus à rassurer les marchés, la réaction est en effet très timide à Wall Street. Même si d’autres baisses sont envisagées, les investisseurs restent prudents car ils doutent encore de la solidité de la croissance, de l’évolution de l’inflation et de la situation de l’emploi. Les prochaines données économiques seront donc décisives.
En parallèle, le secteur technologique est en plein doute. Oracle et Broadcom, très liés à l’intelligence artificielle, ont reconnu que leurs marges futures pourraient être moins élevées, ce qui a ravivé la crainte de bulle spéculative. Cette inquiétude continue de peser sur l’ensemble du secteur, malgré des revenus toujours solides pour les grands acteurs américains.
Les indices boursiers restent proches de leurs records, mais la dynamique a changé. Les gains ne viennent plus principalement des géants de la tech. Les investisseurs se tournent davantage vers des entreprises plus traditionnelles et des petites sociétés, jugées moins chères et plus sensibles à la baisse des taux, notamment dans la santé.
Enfin, l’histoire rappelle que même lorsque des bulles technologiques éclatent, les innovations utiles survivent. Certaines entreprises mettent parfois des décennies à s’en remettre, mais finissent par retrouver leur place. L’enthousiasme excessif peut retomber, sans pour autant condamner les technologies qui transforment réellement l’économie. Reste à savoir quand la bulle de l’IA se dégonflera…
Le monde d'après : L'excellence ne suffit plus !
Broadcom a encore livré une copie solide… mais pas assez pour rassasier Wall Street. Les chiffres du quatrième trimestre sont pourtant impressionnants : bénéfice net quasiment doublé, chiffre d’affaires record à plus de 18 milliards de dollars et une activité IA en hausse de 74%. Le groupe confirme son statut de pilier discret mais central de la révolution de l’intelligence artificielle, notamment via ses puces développées pour Google, qui commencent à concurrencer Nvidia. Cerise sur le gâteau, un dividende relevé de 10%, signal classique d’une machine à cash qui tourne à plein régime.
Mais le marché regarde ailleurs. Ce qui devait rassurer, un carnet de commandes IA de 73 milliards de dollars sur 18 mois, a finalement déçu. JPMorgan explique que cela implique environ 50 milliards de revenus IA l’an prochain, moins que ce que certains investisseurs avaient intégré dans les cours. Dans un univers où l’IA a nourri des attentes parfois irréalistes, Broadcom paie le prix d’un excès d’optimisme collectif, malgré des prévisions solides et une marge opérationnelle (voir lexique) toujours spectaculaire.
Même les meilleurs élèves ne sont plus jugés sur leurs performances, mais sur leur capacité à battre des anticipations devenues vertigineuses. Broadcom reste un gagnant structurel de l’IA, rentable, discipliné, généreux avec ses actionnaires. Mais ce soir, il paie la facture salée des attentes excessives du marché : -11,33% à 360,33$ (+56% en 2025).
Le lexique : La marge opérationnelle
La marge opérationnelle est un indicateur financier qui mesure la rentabilité d'une entreprise sur son activité principale, avant la prise en compte des charges financières et des impôts. Exprimée en pourcentage, elle se calcule en divisant le résultat opérationnel (ou bénéfice d'exploitation) par le chiffre d'affaires. Plus la marge opérationnelle est élevée, plus l'entreprise est efficace dans la gestion de ses coûts par rapport à ses revenus.