Lundi 13 janvier

Les marchés : Un calme trompeur

Après un recul de 0,79% vendredi, le CAC 40 abandonne 0,30% ce lundi à 7 409 points. La publication des très bons chiffres américains que nous évoquions vendredi, avec plus de 256 000 emplois créés en décembre et un chômage en baisse, réduit les espoirs de nouvelles baisses de taux de la Fed en 2025. Les investisseurs redoutent une pause prolongée dans les baisses de taux, freinant ainsi l’élan des marchés.

Outre-Atlantique, Wall Street amorce une semaine décisive avec les résultats trimestriels de plusieurs poids lourds de la finance, dont JPMorgan et Goldman Sachs. Ces publications seront scrutées pour évaluer la santé économique, alors que le S&P 500 se traite à des niveaux de valorisation très élevés (21,5 fois les bénéfices). Les excellentes performances de l’indice américain en 2024 (+23%) masquent une forte concentration des profits, une dizaine de géants captent 70% des bénéfices, laissant le reste de l’indice en difficulté.

À cela s’ajoutent les incertitudes autour de l'inflation, de fortes tensions obligataires et les risques commerciaux liés à la politique de Donald Trump. Ce cocktail pousse certains stratèges à envisager une correction cette année. Goldman Sachs estime à 30% la probabilité d’une baisse des actions mondiales d’au moins 10% dans les trois mois et de plus de 20% d’ici un an. Pour l’heure, l’attention des investisseurs se focalise sur l’indice des prix à la consommation américain qui sera dévoilé mercredi, un baromètre clé de l’inflation et donc des anticipations monétaires.


Les valeurs : Biomérieux, Elis et McPhy Energy

Biomérieux

Biomérieux brille en Bourse ce soir, avec un gain de 3,58% à 110€, grâce à des annonces rassurantes pour ses perspectives à court terme. Le groupe a installé 500 nouvelles machines Biofire et 900 Spotfire au cours du dernier trimestre 2024. Ces équipements, utilisés dans les analyses médicales, confirment une bonne dynamique pour l’entreprise. Chaque machine nécessite des produits spécifiques, achetés régulièrement par les clients, ce qui garantit des revenus stables pour le spécialiste du diagnostic in vitro.

Biomérieux a également annoncé l’acquisition de Spinchip, une start-up norvégienne qui développe une technologie capable de fournir des résultats de tests médicaux en moins de 10 minutes, sur place, avec une simple goutte de sang. Cette innovation, prévue pour être lancée en 2026, permettra au groupe français de se renforcer sur le marché des tests rapides et pratiques pour les patients.


Elis

Elis s’essouffle malgré une acquisition stratégique. Le spécialiste de la blanchisserie industrielle a annoncé l’acquisition de Wäscherei Bodensee, un acteur suisse du linge pour les secteurs de la santé et de l’hôtellerie-restauration. Cette opération, consolidée rétroactivement au 1ᵉʳ janvier 2025, devrait renforcer les parts de marché d’Elis en Suisse, portées à 33%.

Pourtant, le titre cède 1,05% ce soir à la Bourse de Paris, à 18,86€, illustrant une méfiance persistante malgré des initiatives ciblées. Avec une chute de 20% depuis novembre, le groupe pâtit d'un marché affaibli par les incertitudes économiques et politiques en France, son principal débouché. Des tensions qui pourraient encore se renforcer dans les mois à venir…


McPhy Energy

McPhy Energy, éligible au PEA-PME, bondit de 4,76% à 1,32€ ce soir après une journée en demi-teinte. Le spécialiste des électrolyseurs a pourtant revu à la baisse son chiffre d’affaires 2024, désormais attendu à 11 millions d’euros contre une prévision initiale de 18 à 22 millions d’euros.

Cette révision s’explique par des discussions toujours en cours autour du projet axé sur l’hydrogène vert, et par la déduction d’indemnités liées à la résiliation partielle d’un gros contrat. Malgré un chiffre d’affaires 2023 en hausse de 17% à 18,8 millions d’euros, McPhy reste lourdement déficitaire. Le rebond de ce soir reflète toutefois un regain d’optimisme des investisseurs envers un secteur stratégique, mais encore fragile.


L'agenda du lundi : Inflation et résultats d'entreprises

Cette semaine, les derniers chiffres de l’inflation seront à l’honneur. En France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis mercredi. En Allemagne jeudi. En zone euro vendredi. Et comme toujours, ils seront source de nouvelles spéculations sur les politiques monétaires à venir des différentes banques centrales. Mais ce n’est pas tout ! La BCE publiera également le compte-rendu de sa dernière réunion jeudi et Pékin dévoilera ses chiffres de croissance vendredi. La saison de publication des résultats d’entreprises débutera également en fin de semaine. Les bancaires américaines ouvriront le bal, jeudi et vendredi, au titre du quatrième trimestre 2024.


Demain à la Une : Trump, J-7

Demain, les investisseurs n’auront pas grand-chose à se mettre sous la dent. On attend surtout l’indice allemand Zew de confiance des patrons et les prix américains à la production, l’une des composantes centrales de l’inflation. À une semaine de l’entrée en fonction de Trump, ses prochaines déclarations en matière économique seront bien sûr à suivre, en particulier sur le dossier explosif des droits de douane et de la guerre commerciale. D’un point de vue technique, les acheteurs devraient viser dans les prochaines séances les 7 440 et 7 500 points sur le CAC. Et les vendeurs les 7 385 et 7 320.


Le monde d'après : Le pétrole à la croisée des chemins

2025 commence sous le signe de l’incertitude pour l’or noir. Après deux années consécutives de repli des cours, les analystes s’interrogent sur la trajectoire du Brent européen et du WTI américain. Une baisse de 3% pour le Brent en 2024, la faiblesse de la demande chinoise et les tensions au sein du cartel de l’OPEP+ pèsent sur le marché. Toutefois, certains voient des opportunités émerger. UBS, par exemple, anticipe un baril de Brent autour de 80$ cette année, porté par des conditions climatiques plus favorables et des mesures de relance budgétaire au niveau mondial.

Les avis divergent cependant. Bank of America et Citi prévoient un surplus d’offre, avec des productions croissantes hors OPEP (États-Unis, Brésil, Canada) et une demande mondiale atone. Dans ce contexte, les prévisions de prix oscillent entre 60 et 80$, selon les acteurs. La stratégie de l’OPEP+ demeure au cœur des interrogations. Faut-il prolonger les réductions de production ou risquer une perte de parts de marché au profit des producteurs américains de pétrole de schiste ?

Enfin, le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ajoute une dose d’incertitude. Ses décisions politiques, qu’il s’agisse de sanctions contre des pays producteurs ou de tarifs douaniers agressifs, pourraient influencer les cours dans les deux sens dans les prochains mois… Bref, on va naviguer à vue !


Le lexique : Le pricing power

Le "pricing power" des valeurs du luxe désigne leur capacité à fixer des prix élevés tout en maintenant une forte demande pour leurs produits. Les grandes maisons de luxe, comme LVMH, Hermès et Kering, bénéficient de cette force en raison de la rareté, de la qualité exceptionnelle et du prestige associés à leurs marques.

Ce pouvoir leur permet d’augmenter régulièrement leurs prix sans affecter significativement leur base de clients, souvent très fidèle et peu sensible aux fluctuations économiques. Le pricing power protège ainsi ces entreprises de l'érosion des marges face à l'inflation ou aux coûts de production, et renforce leur rentabilité à long terme. C'est un élément clé qui explique la résilience remarquable des valeurs du luxe sur le long terme.

A découvrir également

  • visuel-morning
    Défense : Le nouvel eldorado des investisseurs ?
    28/06/2025
  • visuel-morning
    Le point sectoriel par Euroland Corporate
    09/07/2025
  • visuel-morning
    Entrepreneurs : comment différer l’impôt grâce à l’apport-cession ?
    15/05/2025
  • visuel-morning
    Reprise du marché immobilier : est-ce le bon moment pour investir ?
    04/04/2025
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt