Les marchés : Dernier sprint 2024
Ce soir, la Bourse de Paris termine en hausse de 1%, à 7 355 points, soutenue par Teleperformance (+2,2%) et les valeurs bancaires, dont Crédit Agricole (+2,4%). Mais ne vous y trompez pas, les volumes d'échanges restent désespérément faibles, reflet d'une séance coincée entre Noël et le nouvel an. Alors que l'année touche à sa fin, le marché parisien joue la carte de la prudence, avec seulement une séance et demie à venir avant une clôture anticipée à 14h le 31 décembre. Pourtant, avec une sous-performance marquée par rapport à ses homologues internationaux, le CAC 40 pourrait attirer quelques opportunistes en quête de bonnes affaires en 2025. Désormais, l’indice français perd 2,7% sur l’année.
En Asie, Tokyo brille de mille feux. L'indice Nikkei bondit de 1,8%, dépassant la barre symbolique des 40 000 points. Cette performance est portée par un yen affaibli, conséquence des récents commentaires de la Banque centrale japonaise laissant entrevoir une pause dans le cycle de hausse des taux. Mais aussi par la hausse spectaculaire de Toyota, on en reparle dans cette édition. Alors que l'Europe reste timide, le Japon semble bien décidé à finir l'année en beauté. Un élan qui pourrait inspirer les investisseurs occidentaux pour ce dernier sprint de 2024.
Les valeurs : Les géants européens, Toyota, Voltalia, Sensorion
Les géants européens
L’heure des bilans a sonné pour les géants européens. Les marchés du Vieux Continent ont pris une leçon cette année. Alors que les grandes capitalisations américaines, portées par l’essor de l’intelligence artificielle et les promesses du président Trump, affichent des performances stratosphériques (+65,8% en moyenne pour les Sept Magnifiques), leurs homologues européennes peinent à suivre le rythme, avec une hausse moyenne limitée à 6%. La chute brutale de Novo Nordisk (-20,7% en novembre), due à des résultats cliniques décevants, symbolise les difficultés de l’Europe.
Si SAP, seul acteur technologique parmi les géants européens, tire son épingle du jeu (+71%), d’autres, comme LVMH (-13%) et Nestlé (-24%), sont pénalisés par le ralentissement de la demande mondiale. En face, les big tech américaines surfent sur l’innovation : Nvidia (+182%) profite de l’IA, Alphabet (+40%) mise sur l’informatique quantique, et Tesla (+83%) bénéficie d’un soutien politique favorable au véhicule autonome. Résultat, l’écart se creuse. La leçon de 2024 ? L’innovation et la tech continuent de faire la différence. Et pour l’Europe, l’heure est à la remise en question.
Toyota
Toyota vient de réaliser un véritable sprint boursier de fin d’année, avec un gain de 15% cette semaine à la Bourse de Tokyo, en grande partie grâce à son objectif audacieux : quasiment doubler la rentabilité des fonds propres (ROE, voir lexique) pour atteindre 20%. Le marché, surpris par cette ambition, a propulsé le titre sur son plus haut niveau du semestre. Par ailleurs, les investisseurs spéculent déjà sur des mesures musclées, dont des rachats d’actions ou une augmentation des dividendes en 2025.
Cependant, la route ne sera pas sans embûches. Toyota a vu ses bénéfices nets chuter récemment, pénalisés par un recul des ventes de véhicules au Japon et une concurrence féroce en Chine. Mais avec une hausse de 23% sur l’année, le titre surperforme le Nikkei (+20,5%), rappelant que dans l’automobile, comme en Bourse, l’innovation et l’audace restent les principales clés pour tracer sa route.
Voltalia
Après l’annonce d’un projet en Albanie, Voltalia lance la construction de trois parcs solaires dans le sud de la France, totalisant 25,1 mégawatts. Le plus grand, de 10,7 mégawatts, sera construit sur une ancienne ferme. Les deux autres parcs, plus petits, produiront respectivement 8,2 et 6,2 mégawatts. Ensemble, ils fourniront de l’électricité à 18 000 habitants et éviteront la production de 7 500 tonnes de CO2 par an. Avec ses projets, le groupe énergétique éligible au PEA-PME consolide sa position d'acteur clé en France. Malgré une perte de 34% cette année, le titre progresse ce soir de 1,47% à 6,92€.
Sensorion
Le spécialiste des thérapies auditives progresse de 0,97% à 0,62€ après avoir finalisé le recrutement de patients pour un nouvel essai clinique visant à restaurer l’audition et à permettre le développement du langage chez des nourrissons et jeunes enfants (6 à 31 mois) atteints de surdité génétique. La société a confirmé que les injections de son produit, réalisées en décembre 2024, se sont déroulées sans incident ni effets indésirables graves. Cette avancée renforce l’ambition du laboratoire, également éligible au PEA-PME, dans le domaine prometteur de la thérapie génique auditive. Depuis le début de l’année, son titre gagne près de 47% à la Bourse de Paris.
Le monde d'après : Le leader incontesté
Tesla écrase la concurrence en Bourse. Depuis l’élection de Donald Trump en novembre, l’action du constructeur automobile s’est envolée de plus de 80%, pour atteindre une capitalisation boursière de 1 400 milliards de dollars. À lui seul, Tesla pèse désormais presque autant que l’ensemble des autres constructeurs automobiles cotés en Bourse. Les marchés parient sur un avantage compétitif renforcé, notamment si les subventions pour les véhicules électriques venaient à disparaître aux États-Unis. Grâce à son avance technologique et à sa rentabilité, Tesla est bien positionné pour dominer un secteur où ses concurrents peinent encore à rattraper leur retard.
Cette montée en puissance ne s’arrête pas là. Avec le développement accéléré de sa technologie de véhicule autonome, Tesla est en passe de révolutionner l’industrie. Sa stratégie autour de l’intelligence artificielle, du véhicule autonome, et bientôt d’un véhicule à petit prix élargit sa gamme de produits. Selon Wedbush et Bank of America, ces initiatives pourraient porter la capitalisation de Tesla au-delà des 2 000 milliards de dollars dans les prochaines années, consolidant sa place de leader incontesté de la transition technologique dans l’automobile.
Le lexique : Le ROE
La rentabilité des fonds propres (ou ROE, Return On Equity) mesure la capacité d'une entreprise à générer un bénéfice net à partir des capitaux propres investis par ses actionnaires. Exprimé en pourcentage, cet indicateur clé évalue l'efficacité de l'entreprise à utiliser les fonds apportés pour créer de la valeur, reflétant ainsi sa performance financière et son attractivité pour les investisseurs.