Les dépôts au jour le jour auprès de la Banque centrale européenne continue d’augmenter, signe d’une défiance généralisée des banques qui provoquent des tensions sur le marché interbancaire de la zone euro.
Les dépôts des banques au jour le jour auprès de la BCE, bien que faiblement rémunérés à 0,5%, ont atteint 281,418 milliards d'euros lundi, contre 256,259 milliards d'euros vendredi. Bien que ce montant se situe en deçà du plus haut niveau de l'année, qui était de 298,591 milliards d'euros, la hausse des dépôts illustre le constat selon lequel les banques préfèrent mettre leur argent auprès de la BCE plutôt que se prêter entre elles. Inquiètes au sujet de l'exposition de leurs contreparties aux dettes souveraines des pays en difficulté de la zone euro, elles ont recours à la facilité de prêt d'urgence au jour le jour de la BCE. La veille, le montant des prêts au jour le jour, pour lesquels les banques doivent payer un taux d'intérêt de 2%, a culminé à 1,722 milliard d'euros, contre 1,702 milliard d'euros vendredi, alors que dans des conditions normales, les banques font appel à ce dispositif à hauteur de quelques centaines de millions d'euros seulement. C’est le signe que le marché interbancaire ne fonctionne pas normalement
De quoi inquiéter Moody’s qui, outre les tensions sur le marché inter bancaire, craint que la capacité des Etats soit insuffisante pour venir en aide aux détenteurs des dettes bancaires les plus risquées. Elle envisage ainsi d'abaisser la note attachée à la dette subordonnée de 87 banques dans 15 pays de l'Union européenne. Moody's « estime qu'un soutien systémique à la dette subordonnée en Europe devient de plus en plus incertain, en raison de changements anticipés des politiques menées conjugués à des restrictions financières" note le rapport. Pour schématiser, les Etats n’auront pas les moyens de renflouer les banques en cas de contagion de la crise souveraine au noyau dur de la région.
En France, sept établissements bancaires sont concernés par la note de Moody's. Figurent également, entre autres, dans le collimateur de l'agence neuf banques autrichiennes, trois banques belges, deux banques chypriotes, 17 banques italiennes, deux banques portugaises et 21 banques espagnoles.