La chancelière a annoncé un plan d’austérité qui permettra d’économiser 81 milliards sur quatre ans. Ce programme de consolidation budgétaire affiche l’ambition de ramener d'ici 2013 le déficit public sous la barre de 3% du PIB, conformément au pacte de stabilité.
A l’heure où les marchés s’inquiètent de la dérive des dettes publiques de la zone euro, l’Allemagne veut se poser en modèle d’orthodoxie budgétaire. Evoquant la tragédie grecque, Angela Merkel a indiqué que « les derniers mois ont montré l'importance cruciale de finances publiques solides », indiquant que des comptes publics en ordre sont « la meilleure forme de prévention ». Le retour à l’équilibre repose sur deux volets : un plan de réduction des déficits et une hausse des recettes via la mise en oeuvre de taxes.
Au total, le plan d’austérité prévoit l’économie de 81 milliards d'euros en quatre ans. Le budget 2011 devrait être allégé de 11,2 milliards d’euros par rapport à 2010, soit 0,4% du PIB. Mais les coupes budgétaires devraient aller crescendo, pour atteindre 26,4 milliards en 2014.
Concernant la réduction des dépenses, les modalités d’indemnités pour les chômeurs longue durée devraient être durcis. Plus anecdotique, certains projets d'infrastructures comme la rénovation du château des Hohenzollern de Berlin est repoussée en 2014. L’idée évoquée la semaine dernière sur la possibilité de faire contribuer les hauts revenus a été abandonnée, tout comme l’hypothèse d’une hausse des impôts étendue à tous les revenus.
Du coté de l’augmentation des recettes, plusieurs idées sont avancées. La mise en place d’une taxe sur le nucléaire et l'aérien devraient rapporter 2,3 milliards d’euros par an. D’autre part, les compagnies aériennes seront soumises à une taxe portant sur les billets au départ de l'Allemagne. Le ministère de la Défense sera également mis à contribution et devra réduire ces effectifs de l'armée de l’air (en théorie 40.000 personnes sur 250.000).
Cependant, on peut craindre qu’une coupe drastique des dépenses de la première économie européenne freine la reprise de l’activité. En effet, si le moteur allemand s’essouffle, les efforts consentis seraient réduits à néant. Pour l’instant, les marchés n’ont pas accueilli le plan d’austérité allemand avec enthousiasme. Pour preuve, le DAX clôture ce mardi à 5 868 points, en baisse de 0,62%.