Navya est une entreprise française spécialisée dans la conception et la construction de véhicules autonomes, électriques et robotisés. La société souhaite lever un peu plus de 50 millions d'euros pour financer son développement et améliorer sa visibilité. Faut-il rouler pour ce dossier ?
Introduction express
Navya débloque le compteur des introductions en Bourse du second semestre à Paris ! Le leader tricolore du véhicule autonome propose ses actions au public jusqu'au 18 juillet inclus, l'offre ayant été ouverte il y a à peine une semaine. Une introduction express donc à l'image de la société M2I, il y a deux ans à pareille époque. La société espère lever un peu plus de 50 millions d'euros afin d'accélérer le déploiement de ses véhicules dans le monde entier. Le groupe conçoit, fabrique et commercialise une gamme de véhicules autonomes, sans conducteur et électriques au plus haut niveau les technologies robotiques, numériques et motrices.
Solutions de mobilité autonome
Depuis 2015, Navya a mis sur le marché et en service des solutions de mobilité autonome. Le groupe propose une gamme de deux véhicules autonomes : la navette Autonom Shuttle et les robots-taxis Autonom Cab. La première gamme a été lancée en septembre 2015. Un nombre de 100 navettes ont déjà été produites à ce jour et 90 commercialisées dans 16 pays à fin juin, notamment les États-Unis, la France, l’Allemagne, la Suisse, le Japon et l’Australie. Ces véhicules sont d'ores et déjà opérationnels, les habitués du Parvis de la Défense ont par exemple déjà croisé la route d'une navette autonome Navya. Pour s'en offrir une, les aéroports, parcs à thèmes etc, ont dû débourser la coquette somme de 260.000 euros. Pour les robots-taxis Autonom Cab, dont les premiers essais routiers vont prochainement démarrer, la note est plus salée : 350.000 euros. La société, qui estime avoir un temps d'avance technologique de dix-huit à vingt-quatre mois sur ses concurrents, bénéficie de soutiens précieux et de taille. Navya a déjà reçu des engagements de souscription à hauteur de 8,58 millions d’euros de la part de ses actionnaires historiques dont le le fonds Charles Beigbeder, Gravitation, Keolis ou bien l'équipementier automobile Valeo, connu pour ses multiples initiatives dans la voiture autonome.
Une feuille de route ambitieuse ?
Navya qui a réalisé 10 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an passé, entend tripler son chiffre d'affaires à plus de 30 millions d'euros cette année et porter ses facturations à... 480 millions d'euros en 2021 ! Un objectif de chiffre d'affaires qui est calibré pour suivre l'explosion du marché de la voiture autonome dans les années à venir. L'Ebitda est quant à lui attendu à l'équilibre fin 2019 . Les premiers profits sont attendus en 2020, selon les analystes conseils de l'opération, la société étant encore déficitaire (-11 millions d'euros en 2017). Même si le marché de la voiture autonome est appelé à accélérer dans les prochaines années, la feuille de route parait encore ambitieuse à nos yeux. Par ailleurs, d'autres grands noms de la tech pourraient apparaître dans le rétroviseur de Navya, dont Google avec Waymo ou le chinois Baidu, qui ont les coudées franches pour assumer le développement de leurs produits. La société risque également d'avoir des gros nids de poule sur sa route tels qu'une réglementation contraignante ou bien une opposition farouche des taxis dont on connaît le fort pouvoir de nuisances...
La période de souscription est extrêmement courte pour une introduction en Bourse puisque la clôture intervient demain soir. Ceux qui sont d’ores et déjà séduits par cette nouvelle génération de véhicules ne devront pas tergiverser très longtemps pour se lancer avec un ticket raisonnable, en prenant toutefois en compte la valorisation élevée du dossier. La levée de fonds valorise en effet la société entre 225 et 300 millions d'euros. Les autres trancheront à tête reposée, le temps au marché de se faire sa propre opinion sur ce nouvel entrant...
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