Nous sommes dans une bulle.
Une bulle sur les actifs financiers.
Une bulle boursière.
Mais attention, qui dit bulle ne dit pas krach immédiat.
J'ai rarement vu, depuis la bulle internet, autant de signes réunis qui illustrent que nous sommes entrés dans une bulle boursière.
Si on faisait la checklist de tous les signes d'identification d'une bulle, il n'en manquerait aucun.
Quelques exemples en vrac.
La ruée des particuliers sur la Bourse, en particulier aux États-Unis.
Les variations à la hausse de certaines valeurs, et en particulier de nombreuses valeurs moyennes, totalement déconnectées des données fondamentales sur la société.
Les valorisations de certaines sociétés emblématiques, chouchous des spéculateurs particuliers, à commencer par Tesla (cours multiplié par 8 en 2020).
L'euphorie sur certaines introductions en Bourse de sociétés qui structurellement perdent de l'argent, beaucoup d'argent, comme Airbnb.
Et je pourrais continuer comme cela pendant des heures...
...s'est constituée ?
C'est simple.
Il y a un torrent de liquidités qui se déverse en permanence sur les marchés.
À des taux nuls ou négatifs.
Les investisseurs cherchent des rendements dans un monde de taux négatifs pour cette masse de liquidités.
Et ils se disent : TINA.
There Is No Alternative.
Il n'y a pas d'alternative aux actions si on veut avoir un rendement positif.
Attention ! Attention ! Attention !
Qui dit bulle ne dit pas krach.
En tous cas, pas krach à court terme.
Je vous l'ai répété ici plusieurs fois, le patron de la Banque centrale américaine avait tiré la sonnette d'alarme sur les valeurs technologiques américaines en décembre 1996 avec la célèbre formule sur l'exubérance irrationnelle, mais le krach ne s'est déclenché qu'en mars 2000.
Une fois la bulle identifiée, et, je vous assure, c'est une bulle, elle peut continuer à grossir, pendant des mois, voire des années, avant d'exploser.
Mais elle explose toujours.
Il y a deux possibilités.
L'extrême prudence. Se retirer totalement des marchés d'actions.
Le problème de cette stratégie c'est le FOMO. Le "fear of missing out".
Voir la bulle continuer à gonfler, les indices boursiers gagner 10, 15, 20% voire plus et être sorti trop tôt, surtout s'il n'y a pas de krach avant plusieurs années.
La prudence.
Rester investi tant que l'argent coule à flots et que les taux sont bas ou négatifs.
Mais être en alerte permanente.
Être prêt, au moindre signe, à sortir des marchés.
Rester en alerte.
Et au moindre signe, surchauffe de l'économie, hausse de l'inflation aux États-Unis, hausse des taux long terme américains, se mettre aux abris.
Vous subirez peut-être les 4 à 5% de début de baisse avant de pouvoir réagir, mais au moins vous ne louperez pas les semaines, les mois, ou même les années pendant lesquelles la bulle peut continuer à grossir.
Pour ceux qui ne l'ont pas encore regardée, à retrouver ici ma visioconférence de mardi 1er décembre en live sur YouTube
Je réponds aux questions suivantes :
- En quoi cette crise est-elle différente des autres crises ?
- Pourquoi les règles économiques ont changé ?
- Quelles sorties de crise ?
- Le monde économique d'après sera-t-il différent du monde d'avant ?
- Et les marchés dans tout cela ?
PENDANT CE TEMPS...
On est passé dans une phase d'hystérie totale.
Entre les Européens qui se disent prêts à un no deal Brexit.
Et Boris Johnson qui s'agite, mais n'arrive pas à se décider.
La Grande-Bretagne a dévoilé par avance sa stratégie, une fois sortie de l'Europe.
D'ores et déjà, elle s'est désolidarisée de l'Union européenne face aux États-Unis.
Elle a annoncé qu'elle n'appliquerait pas sa part de sanction prise par l'UE contre les États-Unis sur le dossier Boeing, une sanction de 2,5 milliards de $.
Pour la Grande-Bretagne, l'Europe, c'est déjà du passé.
...que les plans de soutien ont fonctionné pour l'instant.
En France, le nombre de défaillances d'entreprises a baissé de 30% sur douze mois.
Du fait du financement du chômage partiel et de la multiplication des aides.
Le rebond va être, malheureusement, spectaculaire en 2021.
Par Richard Garnier, Analyste Bourse MP.
Le CAC 40 a terminé la séance d’hier en baisse de 0.23 % à 5 560 points. Selon une nouvelle estimation publiée par Eurostat, au cours du troisième trimestre 2020, le PIB de la zone euro a augmenté de 12,5% par rapport au trimestre précédent. La précédente estimation était légèrement plus élevée à +12,6 %. Toutefois, il s'agit toujours de l'augmentation la plus importante depuis le début des séries temporelles en 1995.
Outre-Atlantique, le Dow Jones et le Nasdaq ont fini en hausse de 0.35 % et 0.50 %. La perspective de la mise en place par le Congrès d'un nouveau plan de soutien budgétaire d'ici à la fin de l'année l'a emporté sur les nouvelles préoccupantes concernant l'évolution de l'épidémie de coronavirus.
Ce matin, à Tokyo, le Nikkei a fini en hausse de 1.33 %.
Le CAC 40 est, lui aussi, attendu dans le vert cette matinée, à la veille des annonces de la BCE, qui pourrait se décider demain à intervenir afin de doper une reprise qui s'essouffle en Europe.
Le Brent se négocie à 48,9 $.
L'once d'Or se négocie à 1870 $.
L'euro/dollar est à 1,213.
Le match entre le PSG et les Turcs de Basaksehir a été arrêté du fait de propos racistes d'un arbitre; Cdiscount se lance dans le marché de l'occasion; Nous avons le Covid, mais nous n'avons pas la grippe, il y a très très peu de cas de grippe en France; Réquisitions du Parquet National Financier contre Sarko : 4 ans de prison, dont 2 avec sursis...no comment; Elon Musk quitte la Silicon Valley pour s'installer au Texas; à voir, revoir et rerevoir : Lost in Translation, ce soir sur Arte; 90 ans, c'est l'âge de la première Britannique à s'être fait vacciner.
VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU