Fleury Michon par Didier Roman
Gérant de Portefeuille, Tailor Asset Management
"Toujours à la pointe de l’évolution des grandes tendances de consommation et du « bien manger » Fleury Michon devrait une fois de plus savoir adapter son offre aux nouveaux modes de consommation."
Après plusieurs années d’errance stratégique, bien illustrées par la chute du cours de bourse, les actionnaires familiaux ont choisi de mettre en place un nouvel homme fort, Billy Salha -transfert de chez BIC- et de le laisser corriger les erreurs du passé. Oubliées les ambitions de diversification et d’internationalisation. Il tranche dans le vif, pour se concentrer sur les activités « qui vont bien ». C’est-à-dire celles qui sont rentables, avec un potentiel de croissance, très largement distribuées en GSM (89 % des ventes en 2020) en France. L’addition est salée. Plus de 70 M€ de pertes cumulées sur les exercices 2019 et 2020, dont une sanction de 14 M€ prononcée par les autorités à la concurrence et contestée devant la cour d’appel.
Allégé, le groupe va enfin pouvoir faire valoir ses atouts. Notamment la puissance de sa marque et ses parts de marché sur des segments naturellement dominés par les MDD. Elle est de 17,3 % en jambon de porc derrière Herta (22,7 %), de 25,3 % en plats cuisinés devant Marie (23,8 %) et de 29,1 % en Surimi devant Coraya (20 %). Ajoutons à cela le leadership de Paso (58,4 %) dans les produits traiteurs apéritifs. Tout cela distribué en GSM avec une marge opérationnelle de plus de 5 % en 2020. Complétons le menu avec le spécialiste des plateaux festifs en entreprises Room Saveurs, et une participation de 50 % dans la succès story espagnole Platos Tradicionales.
Toujours à la pointe de l’évolution des grandes tendances de consommation et du « bien manger » Fleury Michon devrait une fois de plus savoir adapter son offre aux nouveaux modes de consommation. Il pourra pour cela compter sur un bilan solide qui lui permet de distribuer un dividende sympathique, comme pour rendre la pilule un peu moins amère aux actionnaires qui ont participé à l’introduction en 2000… A un prix proche du cours actuel.
A défaut de dynamique sectorielle puissante, le titre pourrait à tout le moins effacer sa sous performance (-18 % en YTD) et revenir vers sa valeur des fonds propres (33 € par action).
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