Toutes les belles histoires ont leur côté sombre. En deux ans, le Plan d’Epargne Retraite est parvenu à convaincre des millions d’épargnants grâce à ses nombreuses qualités… et malgré quelques défauts tenaces. Ces défauts, ce sont les frais qui s’empilent au détriment des épargnants dans certains PER. Mais seulement certains PER… Car il est fort heureusement possible de trouver des contrats avec des frais plus bas que la moyenne, loin des pires pratiques du marché.
Depuis son lancement le 1er octobre 2019, le Plan d’Epargne Retraite a connu un beau succès auprès des Français. D’après les derniers chiffres dévoilés par le ministère de l’Economie, 3,8 millions d’épargnants détiennent aujourd’hui un PER, qu’il s’agisse d’un PER individuel, ouvert par souscription ou par transfert de produits existants (PERP, Madelin), ou d’un PER octroyé dans le cadre de l’entreprise. D’ici début 2022, le gouvernement vise un encours total d’épargne retraite placée sur les PER de 50 milliards d’euros.
La réussite du PER s’explique par de nombreux facteurs : une volonté et une communication fortes du côté politique, une appropriation rapide par les assureurs d’un nouveau produit capable de capter l’épargne des Français… Mais aussi des atouts indéniables pour le PER :
- La déduction fiscale des versements, pour bénéficier d’une économie d’impôt à l’entrée (contrebalancée, il est vrai, par un impôt à payer à la sortie) ;
- La nouvelle faculté de sortir en capital à 100 % à la retraite, plutôt qu’en rentes viagères ;
- Le déblocage anticipé autorisé pour l’achat de la résidence principale ;
- L’accès à plusieurs modes de gestion : gestion libre « classique », gestions pilotées diverses et la nouvelle gestion à horizon retraite.
>>Je demande gratuitement une information détaillée sur le Plan d’Epargne Retraite
Reste un problème de taille : celui des frais. Comme avec l’assurance vie, de nombreux PER sur le marché sont lourdement chargés en frais. Frais d’entrée, sur les versements libres ou programmés, sur les arbitrages, frais de gestion… Une accumulation qui « pèse sur le rendement des contrats » comme l’a souligné un rapport du Comité consultatif de secteur financier (CCSF) dévoilé le 21 juillet 2021.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement plaide pour l’inscription d’une colonne récapitulative sur les documents d’information des contrats. Le CCSF, pour sa part, avance l’idée d’un comparateur public, pour aider les épargnants à bien choisir. Problème, ces deux solutions sont difficiles à mettre en œuvre. Au mieux, la nouvelle « colonne » verrait le jour début 2022… si un accord de place est trouvé avec les banques et assureurs. Pas si simple, donc. Le comparateur public n’est quant à lui pas favorisé par le gouvernement à ce stade. Il a donc peu de chances de voir le jour.
En attendant, comment faire pour savoir si les frais d’un PER sont élevés ou non ? Si vous vous « faites avoir » ou pas ? Eh bien, c’est à vous d’effectuer le travail de comparaison avant de choisir votre PER. Pour vous accompagner, nous vous proposons ci-dessous un petit récapitulatif des frais à étudier en priorité pour ne pas vous tromper.
>>Je souhaite en savoir plus sur le Plan d’Epargne Retraite
Commençons par le point le plus simple. Les frais d’entrée sont ceux qui sont prélevés à l’ouverture de votre nouveau PER. Ils correspondent à un pourcentage de votre versement initial sur le contrat. Ainsi, pour un versement initial de 1 000 €, vous n’épargnez réellement que 970 € avec des frais d’entrée de 3 %. Ou 950 € s’ils sont à 5 %.
Si cela vous paraît choquant, c’est normal ! Vous n’avez aucune raison de supporter des frais d’entrée sur un PER (ou une assurance vie d’ailleurs). Le seul niveau acceptable, c’est 0 % de frais d’entrée. Au-dessus, vous payez trop. La preuve ? Si vous cherchez un PER, vous vous rendrez vite compte que les contrats distribués sur Internet n’affichent aucun frais d’entrée. Alors comment d’autres distributeurs (réseaux bancaires notamment) pourraient justifier d’en prélever ? C’est simple : ils ne peuvent pas.
Le même constat prévaut pour les frais sur versements, libres comme programmés. Vous devez écarter d’emblée les contrats qui prévoient des frais sur vos versements sur le fonds en euros ou les Unités de Compte « classiques ». Certains supports spécifiques peuvent prévoir des frais, comme les SCPI par exemple, mais il est hors de question de perdre de l’argent pour placer votre épargne sur un fonds en euros ou un OPCVM.
>>Je demande une information détaillée sur le PER sans frais d'entrée
Une fois votre PER ouvert, vous pouvez être amené à modifier l’allocation de votre épargne. Par exemple, après une période « dynamique », c’est-à-dire d’exposition significative à des actifs risqués mais potentiellement rémunérateurs (actions, immobilier, etc.), vous pouvez choisir de déplacer (ou arbitrer) une partie de cette épargne vers le fonds en euros sécurisé de votre contrat. Il s’agit là d’un schéma classique à l’approche de la retraite. Par ailleurs, vous pouvez également choisir de modifier l’allocation de votre épargne selon votre bon gré : plus d’immobilier si vous pressentez une chute des marchés financiers, plus d’actions et de fonds spécialisés si vous voulez profiter d’une remontée, etc.
En soi, qui aurait l’idée de vous faire payer pour choisir comment votre épargne est investie ? On vous laisse deviner… En effet, certains distributeurs n’hésitent pas à prélever des frais sur les arbitrages que vous choisissez pour votre épargne. Là encore, vous n’avez pas à vous poser de questions : les frais d’arbitrage, c’est 0 % et puis c’est tout ! Et tant qu’à faire, privilégiez les contrats consultables et gérables en ligne pour réaliser vos arbitrages directement sur Internet.
>>Je demande une information détaillée sur le PER sans frais d'arbitrage
Dès lors que votre épargne est placée sur votre PER, en fonds en euros ou en Unités de Compte, des frais de gestion vont être prélevés au titre du contrat. Ces frais sont exprimés sous forme annualisée. Il s’agit donc d’un point particulièrement important, puisqu’ils vont vous impacter jusqu’au dénouement de votre PER.
Autrement dit, pendant 10 ans, 20 ans, 30 ans… vous allez payer des frais de gestion. L’addition peut donc atteindre un montant saisissant. C’est pourquoi il est crucial de choisir un PER avec des frais de gestion au plus bas. D’une manière générale, mieux vaut privilégier des frais de gestion inférieurs à 0,7 % par an sur les Unités de Compte, en sachant que certains contrats descendent jusqu’à 0,5 % seulement. Par souci de transparence, soulignons qu’il s’agit ici des frais de gestion au titre du contrat, auxquels il faut ajouter les frais de gestion propres aux Unités de Compte sélectionnées par l’épargnant, qui varient d’un support à l’autre.
Sur le fonds en euros, l’idée est sensiblement la même. Il existe toutefois quelque complications avec certains fonds en euros qui peuvent prévoir des frais de gestion plus importants avec un mécanisme de restitution d’une partie de ses frais dans la performance du fonds en euros. Ce mécanisme complexe a été mis en place par certains assureurs afin de leur permettre de diversifier davantage leur fonds en euros (vers de l’immobilier par exemple). Le but : viser une meilleure performance que les fonds en euros traditionnels, tout en respectant la réglementation qui s’impose pour garantir les fonds des épargnants. Bien qu’imparfait, ce mécanisme a certains mérites, puisqu’il permet notamment aux assureurs de ne pas avoir à durcir les conditions d’accès au fonds en euros, et notamment la part minimum d’Unités de Compte imposée sur chaque versement.
>>Je demande une information détaillée sur le PER accessible à 100 % en fonds en euros
Dans le cadre du PER, vous avez obligatoirement accès à une offre de gestion à horizon retraite. Celle-ci se décline le plus souvent sur 3 profils : prudent, équilibré (le choix par défaut) et dynamique. Dans les trois cas, l’allocation d’épargne est gérée directement par l’assureur, sans intervention de votre part, avec une sécurisation progressive de l’épargne à l’approche de la retraite. Pour tirer le meilleur de ce mode de gestion, assurez-vous que votre PER ne comporte aucun frais supplémentaire pour son activation.
Les profils de gestion pilotée fonctionnent pour leur part sur un modèle proche. La différence notable tient à qui gère votre épargne, puisqu’avec la gestion pilotée, elle est confiée à une société de gestion ou un spécialiste de l’allocation d’épargne. Là encore, il existe des offres de gestion pilotée de qualité sans frais supplémentaires exigés. Ne vous laissez pas avoir : la qualité d’une gestion pilotée n’est pas liée à son prix. On pourrait même se demander si ce n’est pas le contraire à vrai dire…
Enfin, pour pouvoir gérer votre épargne dans les meilleures conditions, vous devez être en mesure de changer de mode de gestion comme bon vous semble. Et ce, sans frais spécifique à ce titre.
>>Je souhaite en savoir plus sur le PER et la gestion pilotée sans frais
Communication non contractuelle à caractère publicitaire.