LE CIEL S’ASSOMBRIT…
Le yoyo continue à la Bourse de Paris. Après l’impressionnante hausse d’hier de 7,13%, le CAC40 plie ce jeudi sous le poids des prises de bénéfices (-2,83% à 6 207 points). La baisse s’est accentuée peu après la publication du communiqué de la Banque centrale européenne, jugé peu convaincant par les investisseurs quant aux mesures de soutien pour la croissance européenne.
Pour l’heure, la BCE table toujours sur un taux de croissance de 3,7% pour la zone euro en 2022 mais il y a fort à parier qu’elle devra revoir prochainement sa copie compte tenu du niveau de l’inflation. Comment soutenir la croissance en période de guerre et de sanctions économiques ? C’est l’un des grands sujets qu’abordent aujourd’hui et demain les dirigeants européens au sommet de Versailles. On vous en reparle dans la suite du Journal.
Mais aujourd’hui, c’est l’inflation des États-Unis qui a été publiée. Conforme aux attentes, elle a atteint en février son plus haut niveau des quarante dernières années, à +7,9% sur un an (+0,5% d’un mois à l’autre). Si l’on retire l’énergie et l’alimentation, elle s’élève tout de même à 6,4%. C’est un autre levier de baisse pour les marchés actions, Wall Street évolue pour le moment dans le rouge; le Dow Jones cède 1,27% et le Nasdaq 2,25%. Enfin, les actualités en Ukraine finissent de plomber l’ambiance. Les espoirs soulevés hier par les petites avancées diplomatiques étaient comme prévu bien fragiles… Aujourd’hui, l’avancée inexorable des troupes russes inquiète à nouveau. Les déclarations de Zelensky incitant les civils ukrainiens à tuer des soldats russes par tout moyen à leur disposition laissent entrevoir un début de guérilla sur le terrain. La Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur de possibles crimes de guerre commis par les troupes russes. Hier, une maternité a notamment été bombardée à Marioupol entraînant une pluie de condamnations internationales.
Bref, le contexte est toujours très lourd, sombre et propice à une forte volatilité sur les marchés. Le baril de Brent revient notamment sur les 113,5$ ce jeudi, alors qu’il évoluait au-dessus des 130$ hier matin. Quant à l’indice de la peur, le Vix, il se situe toujours au-dessus de 25, le seuil symbolique qui traduit des craintes persistantes chez les investisseurs américains. Le Vix évolue autour de 33, en hausse de 98% depuis le 1er janvier (voir lexique). La valeur refuge par excellence cède 2,65% ce jeudi : une once d’or s’échange désormais contre 1 995 $. Jeudi dernier, vous étiez une majorité à estimer que le CAC briserait le support des 6 000 points. Bien vu ! L’indice français l’a rompu lundi matin. Aussi, compte tenu de la forte volatilité du moment et du rebond d’hier, on a hâte de découvrir vos avis dans le sondage du jour. À découvrir ci-dessous !
