Le premier semestre s'achève.
Et aucun doute.
Le mot du semestre est inflation.
Il est sur toutes les bouches, dans toutes les analyses, et dans tous les esprits.
Hier les grands banquiers centraux ont officiellement déclaré que l'ère de l'inflation faible était terminée.
Une déclaration plutôt rassurante.
Pour deux raisons.

DEUX RAISONS...

...de ne pas paniquer en écoutant les banquiers centraux déclarer la fin de l'ère de l'inflation basse:
1. En début d'année, bien avant l'invasion de l'Ukraine, ils n'avaient pas vu arriver l'inflation alors qu'elle était évidente du fait de la masse de liquidités gratuites injectées dans le système pendant le Covid.
Voici d'ailleurs ce que nous écrivions le 4 janvier sur l'inflation : "L'inflation ne retombera pas tout de suite à des niveaux que nous avons connus avant le Covid. Pour plusieurs raisons : Tout d'abord la demande va rester encore forte en 2022, voire sur une partie de 2023. D'autre part, la hausse des salaires a démarré et elle va avoir un impact durable sur l'inflation. Et enfin, les entreprises ont découvert qu'elles avaient un "pricing power", qu'elles pouvaient augmenter leurs prix sans que cela effraie les consommateurs."

LA DEUXIÈME RAISON...

...de ne pas paniquer est qu'une fois que les banquiers centraux ont enfin découvert qu'il y avait de l'inflation, ils ont tous enchaîné les prévisions d'inflation temporaire, d'une "bosse" sur les prix qui n'avait aucune chance de durer.

ALORS

Quand j'entends la prêtresse de l'inflation temporaire, Christine Lagarde, déclarer que l'ère d'une faible inflation a peu de chances de revenir, je suis plutôt rassuré.
Et je me dis qu'après cette période d'explosion de l'inflation, l'inflation finira par revenir à des niveaux plus "normaux".

MAIS QUE DOIT-ON ENTENDRE...

...par des niveaux "normaux" d'inflation ?
Une inflation zéro comme celle que nous avons connue pendant plus d'une décennie, trois décennies même pour le Japon, ce n'est pas normal. D'ailleurs, rappelez-vous, les banques centrales priaient pour que l'inflation monte au taux magique de 2%.

DE MÊME

L'inflation actuelle n'est pas normale.
Et elle n'est ni durable, ni structurelle.
6,7, 8 voire 10% d'inflation c'est (presque) déjà du passé, car avec le ralentissement de la croissance due à la hausse de l'inflation et le ralentissement de la croissance due à l'accélération de la hausse des taux, l'inflation va rechuter.

À QUEL NIVEAU ?

That is the question.
Quel niveau "normal" ?
Quel niveau "structurel" ?

LES FORCES EN PRÉSENCE

Ce qui tire l'inflation vers le bas et qui a été en grande partie responsable de la désinflation/déflation pré-Covid :
1. La démographie.
Comme l'illustre le Japon, un monde sans enfants et peuplé de seniors est un monde déflationniste. C'est toujours le cas.
2. La digitalisation.
Source majeure de désinflation, et la digitalisation s'est accélérée depuis le Covid.
3. La mondialisation.
Encore une source majeure de baisse des prix, notamment du fait de la Chine, usine du monde à bas coûts. La mondialisation ralentit certes mais je ne crois absolument pas qu'on reviendra en arrière.
La mondialisation ne sera peut-être plus un facteur de baisse des prix, mais la "démondialisation", très à la marge, ne fera pas grimper les prix.

SI ON RÉSUME

Démographie : baissier sur l'inflation
Digitalisation : baissier sur l'inflation
Mondialisation/Démondialisation : Neutre
Donc si on se base sur ces trois critères, contrairement à ce que disent nos piètres prévisionnistes des banques centrales, l'inflation basse peut revenir.

UN BÉMOL

Et un seul : la transition écologique.
Si on veut devenir un jour neutre en émissions carbone, cela va coûter une petite fortune et il va falloir tout payer plus cher.
Or, nous n'avons plus le choix.
La transition écologique est le seul élément qui vient contrebalancer les forces déflationnistes encore en action.

CONCLUSION

Une inflation qui ne sera plus nulle mais qui ne sera pas élevée.
Un monde à 2% d'inflation.
2% c'est un niveau "normal".
Et un bon niveau.
Mais ça, Christine et ses potes vont encore mettre un an à le comprendre.

À PART ÇA ? QUOI DE NEUF ?

BIENVENUE...

...à la Finlande et la Suède.
Il a suffi de quelques semaines de guerre en Ukraine pour que ces fervents défenseurs de la neutralité se jettent dans les bras de l'OTAN, donc dans les bras des États-Unis.
Erdogan a arrêté de bloquer le process, Biden a dû lui faire quelques promesses, plus de F16 qu'il a accepté de lui livrer.
Échec majeur de Poutine.
Victoire complète des États-Unis.

XI JINPING

Le leader chinois va quitter le pays pour la première fois depuis le début du Covid.
Il ne va pas aller très loin.
Hong Kong.
Et pour préparer sa visite, le FT révèle que la répression est à son maximum pour empêcher toute expression de dissidence.
Un bien beau régime, le régime chinois.

UNE PENSÉE...

...pour les victimes du 13 novembre alors que Salah Abdeslam est condamné à la perpétuité incompressible.
JE VOUS ATTENDS À 11H
Pour vous présenter la pépite du jour :Xilam Animation, dans un webinaire que j'animerai en compagnie de Marc du Pontavice, fondateur et PDG de Xilam Animation.
Nous répondrons à toutes les questions que vous vous posez sur cette pépite small cap, qui fait partie des titres recommandés dans le cadre du portefeuille d'actions de meilleurtaux Bourse Privée :
Quel est son business model ? Quelles sont ses perspectives ?
Quels sont les risques ? La société est-elle impactée par l'actualité macro-économique ?
Comment investir ? Quelle enveloppe et quel horizon de placement ?
>>Rendez-vous à 11h sur notre chaîne Youtube

LE TTSO DE LA SEMAINE

"Le contrat de confiance.
Vote de confiance ou non (voir plus haut), on y voit plus clair dans la stratégie macronienne pour conserver la majorité à l’Assemblée. Le plan : Macron dispose de 250 députés acquis + une réserve de 20 élus indépendants. Ne lui manque donc qu’une vingtaine de voix pour obtenir la majorité absolue (289), voix que le PR compte bien aller chercher chez Les Républicains. La tactique (selon le Canard Enchaîné du jour citant un Ministre) : "l’arrosage de circonscriptions" (des élus LR à rallier) pour "quelques millions par an" soit beaucoup moins que "les dizaines de milliards que coûteraient les mesures proposées par LFI, le PS ou LR". La majorité absolue, version austérité."
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DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
La baisse des indices européens se poursuit ce matin. Hier, le CAC40 clôturait en perte de 0,9% à 6 031 points, effaçant ses gains de mardi, et cède 2% à l’ouverture de ce jeudi. Les mauvaises données économiques publiées par les États-Unis réduisent l’appétit pour le risque des investisseurs. Le PIB américain a reculé d’1,6% au premier trimestre, c’est un résultat bien sûr décevant, d’autant que les économistes sondés tablaient sur une baisse d’1,5%. Les dépenses personnelles de consommation n’ont progressé “que” d’1,8% sur un an, alors que le marché tablait sur +3,1%. On attend désormais la publication du PCE Core à 14h30, le principal thermomètre de l’inflation que surveille la Fed.
En France, l’inflation continue d’accélérer selon les données publiées ce matin : +5,8% sur un an en juin, contre +5,2% en mai.
La Bourse de Tokyo clôture en forte baisse, -1,54% à 26 393 points.
Le baril de pétrole Brent s'échange à 115,4 $ (-0,28%).
L'once d'or se négocie à 1 816,7 $ (-0,16%).
L'euro/dollar évolue à 1,044 $ (+0,02%).

ON S'EN FOUT ?

Première page du Parisien : "10 000 chantiers à Paris, les travaux c'est l'enfer"; Boris Johnson déclare que Poutine n'aurait pas déclenché cette guerre s'il était une femme; La fatigue chronique touche entre 0.2 et 0.5% de la population...j'aurais dit beaucoup plus...; Demain le plafond des titres restaurants repasse de 38 € à 19 €; Marcos Jr devient officiellement président des Philippines; Bon c'est sûr, on va se retaper le masque; Enfin des aides ciblées: le chèque alimentaire de 100€ par foyer et 50€ par enfant sera distribué aux 9 millions de Français les plus en difficulté; Le titre déprimant du jour, dans le Parisien, "N'attendez pas la rentrée pour acheter vos fournitures", parler de la rentrée alors que les vacances n'ont pas commencé c'est du sadisme; Neymar pour qui la Tour Eiffel avait été illuminée serait en train de négocier son départ du PSG, la gestion des talents dans ce club est assez fascinante, un business case pour Harvard ; J'ai reçu beaucoup de suggestions sur des jeux de mots avec Christine Lagarde suite à ma newsletter d'hier, merci, certaines étaient très bonnes (Lagarde avoue, Lagarde erre, etc.) ; Les Échos, double page : "le bilan de la présidence française de l'UE unanimement salué dans les sphères européennes", no comment ; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU