Mercredi 26 octobre

Notre Président rêvait d'un destin européen.
Il a même espéré qu'avec le départ d'Angela Merkel, la France pourrait devenir le leader de fait de l'Europe et imprimer sa marque.
En s'appuyant notamment sur un axe Paris-Rome avec Mario Draghi.
Mais la guerre en Ukraine et les élections en Italie ont mis fin à ses illusions.
Notre Président ne sera pas le Président de l'Europe.
Et la France est isolée.

L'ILLUSION DU COUPLE FRANCO-ALLEMAND

On a tenté de maintenir l'illusion du "couple" franco-allemand alors qu'il n'existe plus depuis longtemps, un couple qui a d'ailleurs toujours été très déséquilibré.
Mais Olaf Scholz a mis fin brutalement à ces illusions.
On attendait un Olaf Scholz se contentant de suivre les traces d'Angela Merkel.
Il n'en est rien.
La guerre d'Ukraine lui a donné des ailes.
Des ailes pour faire exploser son "couple".

WARUM ?

Les raisons apportées par les spécialistes de la géopolitique européenne sont multiples.
Tout d'abord l'absence de fit personnel. Olaf Scholz n'apprécie pas Emmanuel Macron et il apprécie encore moins les leçons que la France veut régulièrement donner à l'Europe.
Le gouvernement allemand juge également que la France s'est affaiblie, qu'elle fait de plus en plus partie des pays du Sud, ce qu'on appelait l'Europe Club Med, des pays marqués par des déficits et des dettes colossales et incapables de gérer leurs finances publiques.

ET ENFIN

il y a eu l'Ukraine.
L'Ukraine qui est un choc majeur pour l'Allemagne.
Pas seulement pour ses approvisionnements en gaz venant de Russie.
Mais parce que l'Allemagne se sent aujourd'hui une responsabilité de leadership de l'Europe de l'Est face à la menace russe.
Et qu'elle a donc décidé que le centre de gravité de l'Europe se déplacerait du Sud vers l'Est.

CETTE RÉORIENTATION STRATÉGIQUE MAJEURE...

...s'est illustrée récemment.
Avec l'annulation en dernière minute du sommet franco-allemand, à l'initiative des Allemands.
Avec les multiples décisions unilatérales de l'Allemagne, sans aucune concertation avec la France : le plan de soutien de 200 milliards €, la remilitarisation massive de l'Allemagne avec des achats d'avions et d'équipements américains, la volonté de l'Allemagne de devenir le bouclier militaire de l'Europe en partenariat avec les États-Unis.

ET NOTRE PRESIDENT

ne peut plus se tourner vers un allié comme l'Italie qui lui permettait de faire un contrepoids relatif.
L'antipathie réciproque entre Macron et Meloni et le fossé idéologique qui les sépare va occuper la France sur le front italien.
Face à une Europe centrale et orientale, la France est isolée.
Politiquement.
Mais aussi économiquement.

CAR CET ISOLEMENT...

...peut avoir des conséquences pour l'économie française.
L'Allemagne peut être tentée de siffler la fin de partie des dépenses publiques financées uniquement par des dettes achetées par la BCE. Une partie qui s'est déjà quasiment achevée seule du fait de l'inflation et de la hausse des taux d'intérêt.
Et cet isolement pourrait empêcher la France de profiter de deux mannes prochaines venant d'Allemagne : la manne de l'armement et la manne de la transition énergétique.
Affaibli en France avec sa majorité relative, le Président se retrouve en Europe avec une minorité absolue.
Et ce n'est pas une bonne nouvelle pour la France.

A PART CA ? QUOI DE NEUF ?

IL EST DES NÔTRES

C'est ce qu'auraient pu chanter les financiers de la City hier après la première déclaration de Rishi Sunak en tant que Premier Ministre.
Mais ils ont préféré rester discrets et ne pas trop en faire.
Ils sont évidemment inquiets pour les finances de la Grande-Bretagne mais ils sont extrêmement satisfaits de voir arriver aux commandes un ex-Stanford, ex-Goldman Sachs qui a fait une partie de sa carrière dans des "hedge funds" et en particulier chez TCI connu comme un fonds "activiste", un fonds qui entre dans le capital d'une société pour la secouer et créer de la valeur.
Le voici entré dans la capitale de la Grande-Bretagne, il ne lui reste plus qu'à faire ce qu'il a fait dans sa carrière d'activiste, la secouer.

TWITTER : C'EST POUR VENDREDI

Elon Musk a demandé à ses banquiers de se tenir prêt pour un deal vendredi.
Il semble décidé, sauf tweet intempestif de dernière minute, à finaliser l'acquisition de Twitter.
Une mauvaise nouvelle pour ses banquiers qui se sont engagés il y a quelques mois à lui apporter un financement de 13 milliards $.
Entre temps, les taux ont explosé et les banques ne parviendront pas à "syndiquer" la dette, c'est-à-dire à la partager avec des investisseurs ou des fonds de dettes. Les banques vont donc devoir les garder dans leurs livres.
7 banques dont le leader est Morgan Stanley et parmi lesquelles on trouve aussi la BNP pour 650 millions de $ et la Société Générale pour 275 millions de $.
En langage de marché, on appelle ça une "colle", l'obligation de garder sur ses livres un deal qu'on n'a pas envie de garder.

LA BONNE ÉLEVE

Retenant la leçon de la déroute de Liz Truss, Giorgia Meloni joue les bonnes élèves.
Elle dit exactement tout ce qu'il faut dire pour satisfaire l'Europe, toucher sa part massive du fonds de relance et pour satisfaire les marchés pour éviter une déroute similaire à celle que la Grande-Bretagne vient de subir.
Elle est pour l'Europe, pour l'Ukraine et contre la Russie, pour l'économie, pour la solidarité européenne...
En lisant ses déclarations, on pourrait presque croire que c'est du Mario Draghi.
Soit elle avance masquée, soit elle a fait un virage à 180°.
L'avenir nous le dira.

L'ACTUALITÉ DE VOTRE ARGENT

Par MoneyVox, le spécialiste de l'information sur l'argent (banque, crédit, impôt, etc.)
"Impôts locaux : mauvaise nouvelle pour votre taxe foncière 2023
Plafonner la hausse de la taxe foncière ? Finalement... ce sera non. La base de calcul de la taxe foncière va bondir de quasi 7% en 2023, contre 3,4% en 2022. C'est ce qu'a décidé le gouvernement dans le budget 2023 soumis au 49.3."
Lire cet article sur Moneyvox.fr

REVOIR C'EST VOTRE ARGENT

Le mot : profits
La question : l'économie est-elle en train de s'autoréguler ?
Le chiffre: -40% de baisse sur le gaz
La question marchés : est-on dans un rebond dans un marché toujours baissier, ou est-ce un retournement de tendance ?
La question argent : comment investir dans la transition écologique ?
Le Top 3 des gérants.
Quelles actions acheter ou vendre?
Vous le saurez en regardant/écoutant nos Jedi de l'économie et de la finance, avec Anna Souakri, chercheure chez Square Management et prof à l'ESCP, Eric Lewin d'Agora, Alain Pitous, consultant stratégie et ESG et l'incontournable Emmanuel Lechypre.
Pour voir le replay de l'émission : cliquez ici

DU COTÉ DES MARCHÉS

Par Dorian Abadie, Analyste Bourse.
Les marchés obligataires ont poursuivi leur détente hier. Depuis bientôt une semaine, bon nombre d’investisseurs font le pari que la Fed se montrera moins agressive dans ses prochaines hausses de taux. Cette baisse des rendements obligataires soutient la hausse des marchés actions. Le CAC40 a progressé d'1,94% hier, à 6 250 points. Sur une semaine, il gagne 3,5%, et plus de 8% sur un mois. Pour autant, ce mercredi les investisseurs devraient se montrer prudents, suite à plusieurs résultats assez décevants d’entreprises, dont Microsoft et Alphabet. En France, on attend aujourd’hui les rapports de Dassault Systèmes, Thales, Sodexo, BioMérieux, Accor et Nexans. Les spéculations autour de la réunion de la BCE de demain devraient également agiter la cote, mais c’est une autre histoire…
Ce matin, le CAC40 ouvre en petite baisse : -0,15% à 6 240 points.
La Bourse de Tokyo clôture en hausse (+0,67% à 27 432 points).
Le baril de pétrole Brent s'échange à 92,7 $ (-0,68% sur 24 h).
L'once d'or se négocie à 1 666,8 $ (-0,13%).
L'euro/dollar évolue à 0,998 $ (+0,11%).

ON S'EN FOUT ?

L'Arabie Saoudite s'est un peu inquiétée des menaces de représailles américaines après la réduction de la production de l'OPEP+ : elle se déclare maintenant prête à augmenter sa production en cas de problème d'approvisionnement; C'est l'été et on va passer à l'heure d'hiver ce week-end, quelle période; Connaissez-vous "l'éco anxiété", c'est l'anxiété, qui touche particulièrement les jeunes générations, du fait du dérèglement climatique; Le gouvernement lance aujourd'hui une campagne de communication pour la promotion du cinéma, en salles; 150 Français tirés au sort vont commencer à réfléchir sur l'accompagnement de fin de vie; Adidas rompt son contrat avec Kanye West, après Balenciaga du groupe Kering; Les abandons partiels de PGE pour les entreprises en difficulté ont commencé; Documentaire sur l'histoire de Carlos Ghosn sur Netflix; Le groupe de pizzerias Del Arte lance le forfait mensuel de 35 € pour venir tous les jours chez eux; Un gag : les employés de la RATP vont recevoir une prime de 450€ s'ils ne sont pas absents pendant trois mois, un exploit donc; Agnès Buzyn a décidé de balancer, elle déclare "tout le monde s'en foutait", quand elle alertait le Président et le Premier Ministre sur la propagation dévastatrice du Covid ;; Suivez-moi sur twitter et linkedin en cliquant sur les liens.

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