Vendredi 29 décembre

L’année 2023 se termine.
Il y a un an, on craignait une année d’hyperinflation et d’envolée des taux, de récession et de chute de la Bourse.
On s’en sort finalement pas trop mal…
Que retenir de 2023 ?

Par Gauthier MAES
Directeur de la communication
Meilleurtaux Placement

LA TECH AMÉRICAINE SOUS PRESSION

-33% : La baisse en 2022 du Nasdaq, l'indice de référence de la tech américaine. Et les groupes de tech ont dû réagir. Comme des entreprises "normales", comme des entreprises qui ne sont pas hors sol. En réduisant leurs coûts et en licenciant.
Dès janvier, Amazon annonçait 18 000 licenciements, Microsoft 10 000, puis Meta également 10 000.
Du jamais-vu pour un leader de la tech.

LA RÉFORME DES RETRAITES

L’événement majeur en France en 2023. Avec le décalage de l’âge de départ à 64 ans. Un affrontement violent et à l’arrivée pas d’accord.
Le gouvernement a dû dégainer le fameux « 49.3 » pour faire passer sa réforme. Cette réforme était largement nécessaire, mais elle est déjà largement insuffisante. Au moins, elle aura eu le mérite de réveiller les Français sur l’urgence de s’occuper de leur retraite, on le voit avec l’incroyable succès du Plan d’Épargne Retraite.

VENT DE PANIQUE

En mars 2023, les marchés ont été secoués par plusieurs faillites de banques américaines, et notamment la Silicon Valley Bank (SVB), la banque de l'écosystème de la tech aux États-Unis. En cause la hausse des taux, qui a fait chuter les obligations de long terme, sur lesquelles la banque avait massivement investi (les dépôts des clients…). Mais la Banque centrale américaine et le gouvernement ont réagi instantanément.
En garantissant les dépôts des banques en difficultés, sans limite de montants. Et les grandes banques américaines ont également réagi… en rachetant à la casse les portefeuilles clients des banques en difficultés.

L’ENVOLÉE DES TAUX

Avec l'inflation, les banques centrales n'ont plus la possibilité de maintenir artificiellement bas les taux d'emprunt des États.
Les perspectives de dérapages des déficits budgétaires, en particulier en Italie, mais aussi en France, provoquent une envolée des taux d'emprunt à long terme.
Un problème majeur : les taux vont peser sur une croissance qui s'annonçait déjà anémique.
Mais une opportunité : cette envolée des taux a redonné vie à une classe d'actifs qui avait disparu pendant près de 10 ans.
La classe d’actif obligataire. Aujourd'hui on peut, avec le niveau des taux actuels, envisager d'avoir un rendement supérieur à 4 % avec un risque limité.
Vous pouvez en profiter.
Avec des fonds "obligataires", des fonds d'emprunt, à échéance.
Nous en avons conçu un spécialement pour vous : Meilleurtaux Horizon 2028.

LA CHINE AU RALENTI

C’est la mauvaise surprise de 2023. Après trois ans de Covid, nous avions tous une certitude : l'effet "rattrapage" serait massif.
À tel point aussi qu'on se demandait s’il ne provoquerait pas un rebond généralisé de l'inflation.
Mais l'effet rattrapage a fait "pschitt".
Après quelques mois de rebond, la croissance est retombée. Les investissements ne sont pas repartis.
Et les exportations chinoises ont souffert du ralentissement économique mondiale mais aussi des sanctions directes ou indirectes du camp occidental. Xi Jinping et le gouvernement chinois doivent faire un choix pour 2024 : lancer un vaste plan de relance (au risque de se retrouver dans la même situation que le Japon dans les années 90) ou privilégier une croissance molle mais équilibrée.

LA BAISSE DE L’INFLATION

Nous vous l’annoncions dans cette newsletter dès le début de l’année. L’inflation allait baisser, c’était une certitude. Du fait des hausses des taux des banques centrales mais aussi, et surtout, du fait de l’impact de l’inflation sur la consommation et donc la croissance. Dès le premier trimestre, les premiers signes de reflux de l’inflation sont arrivés, qui expliquent d’ailleurs le premier trimestre euphorique des marchés boursiers. Dommage que les banques centrales, en particulier la BCE et Christine Lagarde, ne lisent pas cette newsletter et ont continué à monter les taux pendant trop longtemps.
Et on vous parie qu'on reparlera de déflation en 2024 ou 2025.

ÉTATS UNIS : WOW !

4.9%. La croissance aux États-Unis au troisième trimestre.
Un carton.
Les États-Unis bénéficient de la résistance de la consommation des ménages, on en a déjà souvent parlé ici, avec notamment l'effet de l'emploi mais aussi de ses plans de relance ciblés comme l'IRA et des dividendes de la guerre en Ukraine, notamment dans le domaine de l'armement.
Rappelons que le taux de croissance au deuxième trimestre n'était que de 2.1%.
Les États-Unis tirent encore la croissance mondiale alors que l'Europe est très largement à la traîne.
Un grand merci à la BCE !

L’EMPLOI : LA DERNIÈRE DIGUE

L'emploi a permis à l'économie de résister.
Surtout aux États-Unis.
Malgré l’inflation et la baisse de la croissance, de nombreux pays sont en situation de plein-emploi ou proches du plein-emploi.
Mais aux Etats-Unis notamment, on assiste à un ralentissement de l'emploi.
Après la "grande démission" pendant laquelle les américains ont découvert qu'on pouvait être payé sans travailler, voici venu le temps de revenir travailler.
Parce que l'épargne Covid a été dilapidée.
Parce qu'il est impossible d'emprunter pour tenir plus longtemps compte tenu des taux.
Et il y a donc moins d'offres d'emplois non pourvues et il faut plus de temps pour trouver un job.

LES RECORDS HISTORIQUES DU CAC

Le CAC40, comme la plupart des indices boursiers, a connu deux flambées en 2023. Une au premier trimestre, et le record historique du 5 janvier 2022 battu le 17 février 2023. Et une hausse qui a continué jusqu’à 7581,26 points. Avant un coup de mou cet été et surtout à la rentrée. Puis une nouvelle flambée et une fin d’année en boulet de canon avec un nouveau record le 13 décembre (7582,47 points)
On a toujours une guerre en Ukraine, un conflit majeur au Moyen-Orient, un niveau d'inflation qui baisse rapidement mais reste élevé et surtout un ralentissement économique majeur.
Mais les investisseurs voient le vert à moitié plein : tout ce qui est mauvais pour la croissance est bon pour la baisse des taux. Et tout ce qui est bon pour la baisse des taux est bon pour la liquidité et donc pour la Bourse.

LE PIVOT SUR LES TAUX

Le 14 décembre 2023. Contrairement à la BCE et à Christine Lagarde, le patron de la FED, Jerome Powell, a pris la mesure de la situation.
Il a déclaré qu'il ne voulait pas exercer de pression excessive et durable sur l'économie et qu'il fallait éviter d'"overshoot", d'aller trop loin et de provoquer un ralentissement trop important.
Quand ? De combien ? Cela n’a pas d'importance car l'important est que nous allons entrer dans un cycle de baisse de taux.
Comme d’habitude les États-Unis font preuve de réactivité et de réalisme économique.
Conséquence : la baisse des taux à long terme (alors qu’ils avaient atteint des records en octobre) :
10 ans allemand : 1.95% (3.02% au plus haut)
10 ans français : 2.48% (3.60%)
10 ans américain : 3.88% (5.02%).

2023 C’ÉTAIT AUSSI :

- L’explosion de l’intelligence artificielle et notamment l’éclosion de ChatGPT, acquis par Microsoft, qui bouleverse les prévisions sur la place du travail à l’avenir, et qui a aussi et surtout permis aux GAFAM ou plutôt aux désormais "Magnificent Seven" de profiter d’un rebond spectaculaire. - La revanche des "PIIGS", Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne qui redeviennent à la mode et se permettent même d'afficher des taux de croissance largement supérieurs à ceux du modèle de la zone euro, l'Allemagne.
- Le carton de l’Inde : une croissance spectaculaire, une stabilité politique, un gouvernement pro-business, des mesures pour favoriser l'investissement étranger, et donc une pluie de records boursiers et 8 ans de hausse de suite pour la Bourse indienne.
- Le lancement en avril de notre nouvelle gestion pilotée révolutionnaire : investie sur TOUTES les classes d’actifs, avec les frais les plus bas, pilotée par un comité d’investissement réuni autour de Marc Fiorentino.

ET AUSSI :

- La guerre, encore …, avec l’attaque de Hamas en Israël et la riposte à gaza. Et la guerre en Ukraine, toujours, bientôt 2 ans…
- La débâcle de Casino et d’Orpea qui ont perdu 93% et 99% de leur valeur.
- Le comeback de Donald Trump qui, malgré les inculpations, et même au contraire, est désormais favori pour l’élection américaine en 2024.
- L’effondrement des transactions immobilières avec l’arrêt du crédit, et des baisses de prix de 5 à 15% (relative par rapport aux hausses des dernières années).
- La forte volatilité du pétrole, qui ne sait plus sur quel pied danser avec l’inflation, la récession et les réductions de productions de l’OPEP. Les prix à la pompe restent eux quasiment au plus haut…

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DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Par Sélina Seremet, Analyste Bourse Meilleurtaux Placement.
“L’indice parisien entame la dernière séance de l'année avec une hausse de 0,25% à 7 533 points. La tendance des cours du pétrole influence Totalenergies en baisse hier de -1,70% mais aussi l’économie plus globalement pouvant potentiellement signifier un ralentissement de l’économie à moyen terme.
À Wall Street, le Dow Jones atteint un nouveau record, et les indices américains se dirigent vers une neuvième semaine consécutive de hausse, portés par les espoirs d'une baisse des taux en 2024. Ces attentes sont renforcées par une légère hausse des inscriptions au chômage aux États-Unis. Perpétuant le constat général d’un ralentissement de l’économie et d’un début de tassement du secteur de l’emploi américain. Du côté de la saisonnalité, les marchés arrivent au bout du rallye de Noël, la tendance historiquement inverse vers le 2 janvier avec un point bas fin février début mars.
En Asie, la Bourse de Tokyo cède 0,22 %, à 33 464 points. (vs hier matin)
Le Brent s'échange à 77,53$ (-2,71%).
L'once d'or se négocie à 2 072,12$ (-0,67%).
L'euro/dollar évolue à 1,106$ (-0,54%).”

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