Les marchés : Jour J pour la note française !
Le CAC 40 clôt la semaine sur une note positive. Il enregistre une nouvelle hausse hebdomadaire de 0,82% pour clôturer à 8 088 points, +0,89% ce vendredi. Plus largement, tous les indices occidentaux rebondissent après la séance difficile d’hier. Cette bonne performance est soutenue par une salve de résultats encourageants, notamment ceux d'Alphabet, de Microsoft et de Saint-Gobain.
À Paris, Saint-Gobain se distingue avec une hausse de plus de 6,88%, salué pour ses revenus robustes et des perspectives prometteuses. En revanche, Airbus subit une baisse de 0,92%, ses résultats trimestriels ayant quelque peu déçu les attentes.
Le PCE Core, l’indicateur clé de l'inflation américaine, le préféré de la Réserve Fédérale, a été favorablement reçu par les marchés. Et ce n’était pas gagné ! Il stagne en effet en mars à 2,8% sur un an, contre une attente fixée à 2,6% par le consensus de marché. Clairement, les bons résultats d’entreprises éclipsent le lot de spéculations sur les taux…
Ce soir, l'attention des investisseurs se portera sur le verdict des deux agences de notation Moody's et Fitch sur la note française.
Les valeurs : Alphabet & Microsoft, Saint-Gobain et Grolleau
Alphabet & Microsoft
Les deux géants américains signent des résultats trimestriels exceptionnels et soutiennent la hausse de Wall Street cet après-midi. Pour le moment, Alphabet (Google) s’envole de 15% ce vendredi, Microsoft gagne 2,55%. +50% et +40% respectivement sur un an. La croissance de leurs activités Cloud et leurs avancées en intelligence artificielle stimulent les résultats. Pour Microsoft : +17% de revenus sur un an, en bonne partie grâce à Azure, sa division de services informatiques dématérialisés qui profite à plein du partenariat avec OpenAI (Chat GPT).
Alphabet a surpris les investisseurs en annonçant le premier dividende de son histoire, pour 2,5 milliards, en plus d'un nouveau programme de rachat d'actions de grande envergure. Les revenus de la division Cloud ressortent en croissance de 28,4%, soutenue par l’adoption accrue des solutions d'IA. La capitalisation d’Alphabet s’est envolée d’environ 250 milliards de dollars en quelques instants seulement et atteint un nouveau record historique. Désormais, Alphabet vaut plus de 2100 milliards de dollars en Bourse…
Saint-Gobain
Largement premier du CAC, le spécialiste des matériaux de construction gagne 6,88% ce soir, à 75,24€ (+12% en 2024). Plus que ses résultats supérieurs aux attentes, ce sont surtout ses prévisions qui ont retenu l’attention. Malgré une baisse de 8,5% des revenus sur un an, la société estime en effet avoir atteint un creux en termes de volumes, avec une tendance positive en Europe où le groupe table sur une hausse de la demande dans les prochains mois.
L’Europe représente une part cruciale des revenus de Saint-Gobain. La direction confirme par ailleurs son objectif de marge d'exploitation à deux chiffres pour 2024. Les bureaux d’analyses Oddo BHF et Stifel recommandent l’achat de l’action et confirment les bonnes perspectives pour les ventes en 2024.
Grolleau
L’acteur français de la transformation numérique des infrastructures, éligible au PEA-PME, gagne 6,23% ce soir à 6,14€ après avoir gagné un important contrat pour fournir des postes de transformation électrique. Ce contrat pourrait lui rapporter plus de 15 millions d'euros sur trois ans, avec possibilité de renouvellement. La production commencera fin 2024, avec une hausse prévue pour 2026. Ce projet représente une avancée significative pour le groupe, renforçant ainsi sa position dans le secteur de l'énergie, un marché avec un potentiel de croissance élevé étant compte tenu des prévisions d'augmentation de la consommation électrique en France. L'action gagne près de 19% en 2024.
Le monde d'après : Bye bye Paris ?
La Bourse de Paris va-t-elle perdre l'une de ses meilleures valeurs ? C’est la rumeur qui fait du bruit ce vendredi. Le directeur général de Total, Patrick Pouyanné, a évoqué pour la première fois qu’il songeait à déplacer la cotation principale de Total de la Bourse de Paris à celle de New York. Sa réflexion serait officiellement motivée par la prédominance croissante des actionnaires nord-américains qui détiennent désormais près de la moitié du capital de Total.
Les investisseurs européens sont plus réticents sur le fait de détenir des actions du groupe pétrolier, tandis que leurs homologues américains continuent de montrer un intérêt accru. Toutefois, le siège social de l'entreprise resterait à Paris, selon Pouyanné. Cette mutation répondrait également aux critiques européennes sur la poursuite des investissements de Total dans les énergies fossiles, malgré ses investissements massifs dans la transition énergétique.