Les marchés : La semaine clé de la BCE !
L'indice parisien entame la semaine dans de faibles volumes et à l’équilibre à la clôture : +0,06% à 7 998 points. Il est soutenu ce lundi par les solides performances de Carrefour (+2,7%), Teleperformance (+2,2%) et Publicis (+1,9%). Et ce n’est qu’un début ! La semaine est chargée en événements, avec la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne jeudi, suivie par le rapport américain sur l'emploi vendredi.
Malgré les données d'inflation de la semaine dernière, supérieures aux attentes, il semble désormais quasi-certain que la BCE procédera ce jeudi à une baisse des taux pour stimuler la reprise économique en zone euro. En parallèle, les obligations françaises affichent une amélioration notable, avec une baisse des taux à 3,065% sur le 10 ans, malgré la récente dégradation de la note de crédit de la France par l’agence de notation S&P qui semble avoir été largement anticipée par les marchés.
Depuis ce matin, l’optimisme est aussi soutenu par l'activité industrielle en Chine. L’indice PMI manufacturier progresse en mai et signe son expansion la plus rapide depuis juin 2022. En revanche, l'activité manufacturière aux États-Unis a continué de se contracter en mai, marquant un deuxième mois consécutif de baisse. Les nouvelles commandes signent leur plus forte baisse en près de deux ans. Pour l’heure, le S&P 500 évolue à l’équilibre.
Les marchés ont de quoi déboussoler les investisseurs en ce moment… Dans cette édition, nous vous parlons d’un incontournable dans une épargne bien diversifiée !
Les valeurs : Atos et Gamestop
Atos
La descente aux enfers se poursuit pour le spécialiste des services du numérique. Le titre clôture lanterne rouge du SBF 120 ce soir : -18,31% à 1,36€ (-80% en 2024 !). Pour éviter la faillite, Atos doit choisir entre deux offres de restructuration. L'une de Daniel Kretinsky et l'autre d'un consortium mené par Onepoint. Kretinsky propose d'annuler 3,4 milliards d'euros de dette et d'injecter jusqu'à 700 millions d'euros, tandis que l'offre de Onepoint prévoit une restructuration de 2,9 milliards d'euros de dette et une augmentation de capital de 250 millions d'euros.
Les deux propositions entraîneraient une dilution massive des actionnaires actuels. En parallèle, Atos examine des offres pour sa filiale Worldgrid et l'État français manifeste un intérêt pour certaines de ses activités stratégiques, avec une offre attendue mi-juin pour des branches du groupe. Atos joue un rôle clé dans les JO de Paris 2024 en gérant notamment les accréditations, les résultats et la cybersécurité.
Gamestop
Souvenirs du Covid… Keith Gill, le particulier ayant provoqué la flambée de l'action de Gamestop pendant la pandémie, a de nouveau agité le marché ce lundi en renforçant sa position d'achat, selon un post sur Reddit. Ses analyses avaient entraîné une hausse spectaculaire de l'action du distributeur américain de jeux vidéo en 2021, incitant des milliers d'investisseurs particuliers à acheter massivement, provoquant une augmentation de plus 2 000% de cette pépite action et forçant les vendeurs à découvert à liquider leurs positions en urgence. Cette situation avait marqué la naissance des "meme stocks", poussés par les investisseurs particuliers.
Gill a de nouveau attiré l'attention ces dernières heures en publiant sur Reddit des captures d'écran montrant qu'il détenait 5 millions d'actions Gamestop et 120 000 options d'achat, valorisant son portefeuille à environ 180 millions de dollars. Bien que l'authenticité de ces positions soit difficile à vérifier, cela a suffi pour que l'action Gamestop bondisse de 22% au moment de la rédaction du Journal. Cependant, cette flambée est déconnectée des fondamentaux économiques de Gamestop, perçus comme fragiles. Depuis le début de l’année, le titre s’envole de 74%.
Attention, pépite !
Découvrez la nouvelle vidéo de Marc Fiorentino. Il échange avec le dirigeant d’une société éligible au PEA-PME, spécialisée dans les dispositifs médicaux. Ensemble, ils discutent des innovations et des applications des technologies du groupe, en particulier dans la détection précoce des cellules cancéreuses. Cet échange met en lumière la capacité du groupe à améliorer les diagnostics et les traitements pour les patients atteints de cancer.
L'agenda du lundi : BCE, NFP et PMI
Cette semaine, les indicateurs d’activité PMI sont à l’honneur. Après ceux publiés aujourd’hui pour l’industrie, la séance de mercredi sera consacrée aux indicateurs des services. L’essentiel de l’attention sera toutefois focalisé sur les deux dernières séances de la semaine. Jeudi, la Banque centrale européenne devrait baisser ses taux. Les investisseurs espèrent que ce sera la première baisse d’une longue série ! Vendredi, le rapport mensuel sur l’emploi américain sera publié, on en reparle dans le lexique.
Demain à la une : Protéger les 8 000 points
En attendant la séance de mercredi et surtout la fin de semaine, peu de nouvelles données seront dévoilées demain. Les investisseurs devraient donc rester prudents, d’autant que le CAC 40 oscille autour du seuil symbolique des 8 000 points. À court terme, on surveille surtout les 7 925 et 7 800 points en cas de baisse prolongée dans les prochaines séances. Et par extension, les 8 100 en cas de rebond. D’ici les grands temps forts économiques de la semaine, les volumes devraient être assez réduits…
Le monde d'après : 24h pour payer
À Wall Street, un changement majeur a eu lieu mardi dernier : l'adoption de la règle du T+1 par la SEC. Ce changement dans les transactions financières réduit à un jour le délai de règlement des actions, des obligations, et des ETFs, dans le but de minimiser les risques de contrepartie et d’améliorer l'efficacité des marchés. Jusqu’à présent, les investisseurs avaient deux jours pour régler leurs transactions boursières.
Le gendarme américain de la Bourse (SEC) espère que cette mesure réduira la volatilité et augmentera la sécurité des échanges, en permettant des transactions plus rapides. Cette nouvelle règle a une portée internationale, avec des implications significatives pour la fluidité des échanges et la gestion des risques. L'Inde, la Chine, le Canada, le Mexique, l'Argentine, et la Jamaïque ont déjà adopté ce nouveau cycle de règlement à un jour, tandis que l’Europe maintient pour le moment un règlement à T+2.
Le lexique : Le rapport des NFP
Le rapport NFP sera le principal temps fort de demain. Toujours très attendu par les investisseurs, ce document présente le nombre de créations d’emplois dans le secteur privé (hors agriculture) d’un mois à l’autre aux États-Unis. C’est un bon indicateur de la santé de l’économie américaine qui influence les marchés boursiers et les décisions de la Fed.
Le Département du Travail le dévoilera vendredi à 14h30. Et comme toujours, il alimentera à nouveau les spéculations sur la politique monétaire de la Banque centrale américaine. Après les 175 000 créations d’emplois d’avril, le consensus table sur 185 000 postes créés en mai. Quant au taux de chômage, il devrait rester stable à 3,9% de la population active, signe de quasi plein-emploi outre-Atlantique.
