Les marchés : Total et les banques...
Ce soir, Total et le secteur bancaire plombent le CAC 40 qui clôture à 7 938 points, en baisse de 0,75%. Total finit lanterne rouge, en perte de 2,4% : le groupe pétrolier souffre du repli des cours de l’or noir, pénalisés par les annonces de l'OPEP+ concernant la suppression progressive des réductions de production. Les banques n'échappent pas non plus à la tendance baissière, Société Générale et BNP sont en repli de 2% et 1,8% respectivement, sur fond de tensions sur les marchés obligataires.
Des nuages s’accumulent aussi au-dessus de l'économie américaine et de la politique monétaire de la BCE. L'indice ISM manufacturier dévoilé hier, est ressorti en dessous des attentes, jetant le doute sur la santé de l'économie américaine. Ce coup de frein à l'optimisme s'ajoute aux incertitudes qui planent sur la politique monétaire européenne. Les investisseurs attendent avec impatience la réunion de la BCE prévue jeudi, espérant y trouver des éclaircissements sur l'ampleur des baisses de taux à venir. Celle de jeudi semble déjà actée, mais qu’en sera-t-il des prochaines réunions ?
Malgré la morosité générale, quelques rares valeurs ont tiré leur épingle du jeu ce mardi. STMicroelectronics a notamment brillé, en hausse de 2% après l'annonce d'un contrat avec le constructeur automobile Geely, c’est à découvrir ci-dessous. Bref ! Cette séance se termine sur une note négative, reflétant l'incertitude qui règne sur les marchés. Les investisseurs restent prudents et attendent des signaux clairs de la part des indicateurs économiques et des banques centrales avant de se projeter sur la fin de la semaine, particulièrement riche en nouvelles données.
Les valeurs : STMicroelectronics, Valbiotis et Nacon
STMicroelectronics
Le spécialiste des semi-conducteurs se distingue à Paris avec une hausse de 1,94% à 39,05€ (-13% depuis le 1er janvier), après l'annonce d'un partenariat avec le constructeur automobile chinois Geely pour la fourniture de carbure de silicium. Ce matériau est crucial pour l'efficacité énergétique, en particulier dans les véhicules électriques, et représente un fort potentiel de croissance pour le groupe. En particulier sur le marché chinois, en pleine expansion.
Ce nouveau contrat vient valider la stratégie de la direction de se positionner comme un leader dans les technologies avancées pour l'électrification automobile, renforçant ainsi les perspectives de croissance de l'entreprise et la confiance des investisseurs. Retrouvez ici notre objectif de long terme sur Stmicro et notre sélection sportive.
Valbiotis
En revanche, la biotech française Valbiotis recule ce soir de 43,23% à 2,20€ (-55% en 2024 !), après l'annonce de la fin d'un contrat majeur avec la branche santé de Nestlé, portant sur un complément alimentaire. Cette décision intervient à l’occasion de changements stratégiques chez Nestlé, la collaboration visait à commercialiser le complément à l'international, notamment aux États-Unis.
Malgré cette séparation, Valbiotis conserve tous les droits de propriété intellectuelle et les données cliniques liées au produit. Par ailleurs, la direction affirme avoir une trésorerie solide pour poursuivre son développement, mais doit maintenant trouver de nouveaux partenaires pour la distribution internationale, ce qui ajoute une incertitude significative autour de ses futurs accords commerciaux et de sa capacité à mettre rapidement le produit sur le marché.
Nacon
Ce soir, le développeur de jeux vidéo éligible au PEA-PME voit son action gagner 7,89% à 1,37€ après des résultats annuels encourageants. L'entreprise a enregistré un résultat opérationnel de 20 millions d'euros, en hausse de 20,5% sur un an, avec un chiffre d'affaires augmentant de 7,5%. La marge brute s'est également améliorée, atteignant 62,1%. L'annonce d'une nouvelle sortie de jeu en septembre a été particulièrement bien accueillie. De plus, la direction reste optimiste pour l'exercice 2024-2025, en anticipant une croissance continue de son résultat opérationnel. Le titre cède toutefois près de 16% en 2024.
Demain à la Une : Services européens, stagnation en mai ?
Demain, les PMI services seront à l’honneur ! En matinée, ces thermomètres devraient indiquer une dégradation de l’activité des services en France, au mois de mai, mais un léger mieux côté allemand. Le consensus de marché est plutôt indécis et table modestement sur une stagnation de l’activité de la zone euro d’un mois à l’autre. Verdict à 16h pour les résultats des États-Unis. Mais avant cela, un premier aperçu du front de l’emploi américain sera publié à 14h15, on en reparle dans le lexique.
Le monde d'après : Opportunité en Inde ?
Coup de théâtre à la Bourse indienne ! Ce mardi, l’indice de référence Nifty 50 chute de 5,8%. Le BSE Sensex, l’indice de la Bourse de Bombay, perd également près de 6%. Les investisseurs sont préoccupés par l'issue des élections législatives dans le pays. Alors que la victoire du Premier ministre Narendra Modi semble acquise, le chef du gouvernement devrait toutefois bénéficier d'une majorité politique moins large qu'initialement attendu. Aucune surprise majeure n’est attendue, les premiers sondages lui laissent présager une nette avance, ce qui a d'ailleurs permis au Nifty 50 de gagner 3,3% hier.
Ces dernières années, le pays a attiré de nombreux capitaux et investissements. Et ce mouvement n’est pas près de s'arrêter ! En 2023, l’Inde est devenue le pays le plus peuplé du monde, devant la Chine, avec 1 milliard 417 millions d'habitants. En 2027, le géant devrait devenir la 3ème puissance mondiale derrière les États-Unis et la Chine. Selon des études récentes de PWC et Goldman Sachs, l’Inde pourrait devenir la deuxième puissance mondiale entre 2050 et 2075 (devant la Chine ou les États-Unis, les études divergent).
Cette petite correction boursière est-elle une bonne occasion pour se placer sur les actions indiennes ? Avec un horizon de moyen à long terme, nous le pensons !
Le lexique : Le rapport ADP
Le rapport ADP (Automatic Data Processing) est un indicateur économique important aux États-Unis. Il fournit des informations sur l'emploi privé, hors agriculture, dans le pays. En substance, ce rapport offre un aperçu mensuel du nombre d'emplois créés dans le secteur privé, excluant les emplois agricoles. Réalisé par la société ADP en collaboration avec Moody's Analytics, ce rapport est souvent considéré comme un prélude au rapport mensuel sur l'emploi du Bureau of Labor Statistics, connu sous le nom de rapport sur l'emploi non agricole (ou “NFP”).
Le rapport ADP est publié deux jours avant les NFP, offrant ainsi aux investisseurs, économistes et décideurs une estimation préliminaire de la santé du marché du travail américain. Les investisseurs scrutent attentivement ces chiffres car l'emploi est un indicateur-clé de la santé économique globale. Une croissance de l'emploi est généralement considérée comme positive pour l'économie et peut influencer les décisions des investisseurs, des entreprises, des politiques et des responsables de la Banque centrale américaine.