Les marchés : La politique pèse...
L'indice français recule à nouveau, perdant 1,33% ce soir, à 7 789 points, après une ouverture dans le vert et une perte de 1,35% hier. Les places européennes restent sous la pression de l'incertitude politique française, après la décision du président Macron de dissoudre l'Assemblée nationale.
Les tensions financières sont palpables, comme en témoigne la hausse continue des rendements des obligations françaises à 10 ans qui évoluent toujours autour de 3,24%, accentuant l'écart avec les obligations allemandes à un niveau record depuis octobre 2023. Dans une note, JP Morgan évoque les risques potentiels d'une majorité parlementaire menée par le Rassemblement national, estimant que le RN pourrait relever les impôts sur les grandes entreprises, et notamment les banques.
Une telle mesure pourrait influencer la croissance des prêts et augmenter les coûts de financement, ce qui aurait des répercussions négatives sur l’ensemble du secteur bancaire français. De quoi plomber le CAC 40 et son compartiment bancaire. Société Générale cède 5,02%, Crédit Agricole -3,9% et BNP Paribas -3,89%, au lendemain d’une séance déjà rouge vif ! De son côté, Moody's a également exprimé des réserves quant aux élections anticipées, estimant qu’elles pourraient peser négativement sur la note de crédit du pays.
À Wall Street, les indices repassent dans le rouge, reflétant une atmosphère de prudence avant la publication de l'indice des prix à la consommation (inflation) et la prochaine décision de la Fed, attendus demain. La Fed mettra à jour ses projections économiques mais ne devrait pas abaisser ses taux, on en reparle dans la suite du Journal.
Les valeurs : TF1 et M6, Atos et Novacyt
TF1 et M6
Après les banques, ce sont les médias qui subissent de plein fouet les conséquences de la dissolution. Les actions de TF1 (-6,95%) et M6 (-3,12%) chutent lourdement ce mardi, en raison de la perspective de privatisation de l'audiovisuel public si le Rassemblement national arrivait au pouvoir. Cette privatisation mettrait en péril le marché publicitaire, déjà sous pression. Le RN compte en effet privatiser l'audiovisuel public pour réduire la dette française.
Cela obligerait les médias publics à se financer par la publicité, un marché total estimé à 3 milliards d'euros en France, alors que le budget de France Télévisions est actuellement de 2,6 milliards d'euros… Autant dire qu’une privatisation totale ne semble pas réaliste en l’état. Oddo BHF la juge improbable en raison de la faible demande et des complications de restructuration. Une privatisation partielle ou un statu quo semble plus probable en cas de victoire du RN. Depuis le début de l’année, TF1 et M6 gagnent respectivement 13,5% et 0,5% en Bourse.
Atos
La méga-dilution pour les actionnaires du groupe de services numérique se précise. En grande difficulté financière, Atos a choisi l'offre de reprise du consortium mené David Layani et Onepoint, écartant l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky. Cette décision fait chuter le titre à la Bourse de Paris : -15,11% ce soir, à 0,97€ (-86% en 2024…). Un accord définitif de restructuration financière est prévu d'ici juillet.
Le plan de sauvetage de Onepoint prévoit la conversion de 2,9 milliards d'euros de dette en fonds propres, l'apport de 1,5 milliard d'euros de nouveaux fonds sous forme de dette, et une augmentation de capital de 250 millions d'euros. Cette restructuration entraînera une dilution massive de 99,9% des actionnaires actuels, le nombre d'actions passant de 112 millions à 84 milliards après l'opération.
Novacyt
Éligible au PEA-PME, la biotech Novacyt subit une baisse 16,46% à 0,68€, après l'annonce d'un règlement de litige coûteux avec le Ministère britannique de la santé et des affaires sociales (DHSC). Le fabricant franco-britannique de diagnostics doit verser environ 5,9 millions d'euros pour clore une affaire judiciaire concernant un désaccord sur un contrat d'approvisionnement en tests rapides de Covid-19 en 2020. Bien que Novacyt et le DHSC aient conclu un accord sans admettre de faute ou de responsabilité, l'impact financier et l'incertitude de ce règlement pèsent lourdement sur le cours de l'action. Depuis le début de l’année, le titre cède désormais près de 4%.
Demain à la Une : Inflation et discours de Powell
Au programme de ce mercredi, les derniers chiffres d’inflation de la Chine, de l'Allemagne et des États-Unis. Ces derniers seront comme toujours les plus attendus. Tous prix confondus, le consensus de marché table sur une inflation de 3,4% sur un an en mai, identique à celle d’avril. Et à un léger recul de l’inflation sous-jacente, hors alimentation et énergie, à 3,5% (vs 3,6%).
Les investisseurs espèrent des résultats inférieurs pour relancer leurs habituelles spéculations sur une baisse prochaine des taux américains. D’ailleurs, la Fed donnera son verdict sur les taux demain soir, à l’issue d’une rencontre de deux jours. Aucun changement n’est attendu mais vous connaissez la chanson : les propos du Président Powell seront suivis de près par les opérateurs boursiers, à partir de 20h30. L’impact ne se fera ressentir que jeudi matin sur les places européennes.
Le monde d'après : Apple se met à L'IA !
Lors de sa conférence annuelle des développeurs, Apple a présenté ses avancées en intelligence artificielle, en partenariat avec OpenAI pour intégrer ChatGPT. Ce partenariat inédit vise à enrichir l'expérience utilisateur sur ses appareils. Avec cette intégration, Apple tente de rester compétitif dans le domaine de l'IA, un secteur où d'autres grandes firmes technologiques, comme Microsoft, semblent prendre de l'avance.
Le marché accueille favorablement le projet, l’action Apple gagne pour le moment plus de 5% à Wall Street et repasse symboliquement devant Nvidia dans la course aux plus grandes capitalisations mondiales ! +5% en une séance, c’est environ 150 milliards de dollars de capi supplémentaire…
La firme à la pomme a également dévoilé son "Apple Intelligence", une suite d'outils d'IA destinée à améliorer l'interaction des utilisateurs avec ses appareils à travers des fonctionnalités variées comme la gestion des notifications, l'amélioration de l'écriture et des créations visuelles facilitées. Ces innovations visent à rendre son assistant virtuel Siri plus efficace, augmentant ses capacités. Découvrez notre recommandation et notre objectif sur Apple ici.