Les marchés : La fin de la hausse ?
Le CAC 40 termine une nouvelle fois en baisse (-1,03% ce soir, -1,28% sur la semaine), et clôture sous les 7 600 points, à 7 531, pénalisé par le secteur automobile. Stellantis chute de 4% ce jeudi, on en reparle dans la suite du Journal. En revanche, Kering se démarque avec une hausse impressionnante de plus de 4,7%, sous l’effet d’achats à bon compte. Eh oui ! Sur certains titres, ce sont les soldes pour bon nombre d’investisseurs.
Alors que l'attente prédomine avant une fin de semaine chargée en rendez-vous économiques et politiques majeurs, l'attention des investisseurs est tournée vers les débats politiques aux États-Unis et en France. Ce soir, Joe Biden et Donald Trump s’affronteront dans leur premier débat télévisé des présidentielles, un événement crucial compte tenu des sondages très serrés en vue de l'élection de novembre. En France, la campagne pour les élections législatives atteint son paroxysme avant le vote de dimanche. Les enjeux budgétaires et la composition future de l'Assemblée nationale sont au cœur des préoccupations à la Bourse de Paris, et chez nos voisins européens.
Aux États-Unis, bien que la croissance économique du premier trimestre ait été révisée à la hausse, elle continue de montrer des signes de ralentissement, ajoutant une couche supplémentaire de prudence parmi les investisseurs.
Les valeurs : Stellantis, Euroapi et OVH
Stellantis
Aïe… Stellantis signe l’une des pires performances journalières à la Bourse de Paris : -4,01% à 18,56€, pour une perte de près de 12% depuis le début de l’année. En cause, la dernière note de HSBC. La banque britannique anticipe en effet un premier semestre 2024 difficile pour le groupe automobile, en raison de faibles ventes aux particuliers et d'un déstockage lent aux États-Unis. Malgré une performance boursière exceptionnelle en 2023 (+74% !), le titre perd près de 30% depuis son record historique atteint fin mars.
Le constructeur a annoncé une marge opérationnelle (voir lexique) réduite à 10-11%, contre 14,4% l'an dernier, et fait face à des difficultés sur les marchés européens et américains, particulièrement concurrentiels. Toutefois, HSBC reste optimiste quant aux lancements de 25 nouveaux modèles en 2024, espérant de meilleurs résultats au second semestre. Le 25 juillet, Stellantis dévoilera ses résultats financiers du premier semestre. Affaire à suivre !
Euroapi
La descente aux enfers se poursuit pour Euroapi. Ce soir, le titre perd 3,99%, à 2,79€. Spécialisé dans les principes actifs pharmaceutiques, l’ancienne filiale de Sanofi a abaissé ses objectifs annuels pour la deuxième année consécutive, et prévoit des suppressions de postes ainsi qu’une rationalisation industrielle. Le plan de transformation "Focus-27" prévoit en effet la suppression de 550 postes et la réduction du nombre de sites de production de six à quatre.
La direction anticipe une baisse de 8 à 11% du chiffre d'affaires en 2024, avec une marge comprise entre 4 et 7%. En mars, l'entreprise avait suspendu ses objectifs après l'arrêt d'un site en Italie et des doutes sur le financement du plan. Sanofi soutiendra cependant Euroapi avec un investissement de 200 millions d'euros et un financement de 54 millions d'euros pour garantir une capacité minimale de production. Introduite en Bourse par Sanofi en mai 2022, Euroapi a perdu beaucoup de crédit. Depuis le début de l’année, le titre abandonne plus de 50% en Bourse.
OVH
Le spécialiste français du cloud, éligible au PEA-PME, bondit ce soir de 14,18% à 6,08€. Ses résultats trimestriels ressortent au-dessus des attentes, avec un chiffre d'affaires de 251 millions d'euros et une croissance de 10,1%. Cette performance est tirée par une forte demande en Amérique qui contraste avec un contexte européen difficile.
Le groupe a réitéré ses objectifs pour 2024, visant une croissance de 9 à 10% ainsi qu’une marge d'exploitation de plus de 37%. Malgré cela, OVH cède près de 30% en Bourse cette année, en partie à cause des récentes ventes d'actions par ses fondateurs, qui ont alimenté les doutes sur leur engagement envers la création de valeur sur le long terme.
Demain à la Une : Inflation avant les législatives
C’est LA séance critique de la semaine. Nous vous en parlions ces derniers jours, et en particulier mardi soir, la mesure d’inflation préférée de la Fed sera publiée demain à 14h30. Le fameux PCE Core sera comme toujours au centre des attentions et provoquera de nouvelles spéculations sur la politique monétaire américaine. En cas de résultat inférieur aux attentes du marché, Wall Street devrait évoluer à la hausse, grâce aux espoirs de baisse prochaine des taux. Hors prix de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation sous-jacente est attendue à 2,6% en mai sur un an par le consensus (contre 2,8% en avril). Quant aux chiffres français, ils seront publiés à 8h45 par l’Insee. On en reparle bien sûr demain soir !
Le monde d'après : 2 000 Milliards !
Amazon franchit un jalon historique en Bourse. Sa capitalisation boursière vient de franchir le seuil symbolique des 2 000 milliards de dollars, grâce à une hausse d’environ 4% depuis le début de la semaine. Ses confrères Nvidia, Apple, Alphabet (Google), Microsoft, ainsi que le géant pétrolier saoudien Saudi Aramco, oscillent plutôt autour des 3 000 milliards de capitalisation. Tous sont membres du club restreint des entreprises valorisées en milliers de milliards, grâce à leurs capitalisations historiques, leurs innovations et leurs croissances soutenues. Les chiffres donnent le tournis…
L’entreprise de Jeff Bezos continue de bénéficier d'une dynamique positive, soutenue par une série de résultats financiers robustes, en particulier dans sa division cloud AWS (Amazon Web Services). Autre point fort, l'augmentation des revenus publicitaires, notamment sur la plateforme Amazon Prime. L'entreprise a également optimisé ses coûts et investi dans l'intelligence artificielle générative. Elle renforce ainsi son modèle économique diversifié et résilient. Amazon arrive non seulement à surmonter les défis du marché, mais aussi à poser les bases d'une croissance future potentiellement plus impressionnante encore !
Le lexique : La marge opérationnelle
La marge opérationnelle est un indicateur important de la santé financière d'une entreprise. Elle permet d'évaluer sa capacité à générer du profit à partir de ses activités courantes. Plus la marge est élevée, plus l'entreprise est rentable. Une marge faible peut indiquer des difficultés financières. L’une de ses principales utilités est de comparer la rentabilité des entreprises d’un même secteur d’activité. Elle sert également à suivre l'évolution de la performance d'une entreprise dans le temps. Un bémol toutefois. Elle ne prend pas en compte les impôts, les résultats financiers et les événements exceptionnels : elle n'est donc pas un indicateur parfait de la rentabilité globale d'une entreprise.