Les marchés : Le CAC optimiste !
Le CAC 40 poursuit son rebond aujourd'hui, en gain de 1,24% à 7 632 points à la clôture, galvanisé par les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell. Ses propos concernant la baisse de l'inflation vers l'objectif de 2% ont suscité un enthousiasme marqué parmi les investisseurs, malgré les tensions politiques persistantes au Royaume-Uni et en France. Le marché a été particulièrement rassuré, y voyant l’imminence des premières baisses de taux américains.
Par ailleurs, la détente des tensions sur la dette française a également contribué à la bonne tenue du marché actions. Le rendement de l'obligation OAT à 10 ans recule à 3,24%, réduisant l'écart avec son homologue allemande. Cette baisse est attribuée à une diminution du nombre de triangulaires pour le second tour des élections législatives grâce aux désistements de nombreux candidats, et donc à la probabilité que le RN n’ait pas la majorité absolue dimanche soir.
Sur le front macroéconomique, les indicateurs américains ont montré une croissance plus forte que prévu dans le secteur privé en juin mais des créations d’emplois inférieures aux attentes selon le rapport ADP. En zone euro, les prix à la production continuent de reculer, grâce à la baisse des coûts énergétiques le mois dernier. Enfin, Wall Street a ouvert sans grand changement, à la veille d'un jour férié. Les investisseurs attendent désormais plusieurs temps forts. On en reparle dans le Journal.
Les valeurs : Teleperformance, Pernod Ricard et Pharnext
Teleperformance
Encore Teleperformance ! Hier, le titre s'envolait de plus de 4%, en tête du CAC 40, grâce à une note positive de Morgan Stanley. Rebelote ce soir avec un gain de 5,37% à 112,80€. Clairement, les investisseurs rachètent le titre à bon compte, mais il perd toujours 15% depuis le début de l’année. Avec sa dernière vague de hausse, l’action se paie le luxe de revenir sur ses plus hauts niveaux depuis fin mars, effaçant totalement ses pertes provoquées par la dissolution de l’Assemblée.
Actu symbolique, l’entreprise vient d’être récompensée pour son acquisition de Majorel. Teleperformance a en effet reçu le prix de la meilleure opération financière 2023 décerné par le Club des Trente. Le rachat de Majorel, pour trois milliards d'euros, a permis au leader mondial des centres d'appels de renforcer sa présence en Europe dans divers secteurs à fort potentiel de croissance et sur des expertises à forte valeur ajoutée.
Pernod Ricard
Le spécialiste des spiritueux gagne 2,7% ce soir, à 131,05€, dans un marché globalement haussier. La banque d'investissement américaine Jefferies a mis à jour sa recommandation d'achat sur le titre, avec un objectif de prix à 170€, soit un potentiel de hausse de 30% par rapport au cours actuel. Jefferies anticipe toutefois une année 2024 difficile pour les bénéfices du groupe, en raison du pic de déstockage et des problèmes liés à la sortie de Russie.
Malgré un premier trimestre morose, UBS prévoit de son côté des ventes et une marge en hausse de 3% et 4% respectivement sur l’ensemble de l’année. Le bureau d'analyses estime que le prix actuel est un point d'entrée attractif pour les investisseurs à long terme. Pernod Ricard reste confiant dans ses ambitions, visant une croissance de son chiffre d'affaires comprise entre 4% et 7% à moyen terme.
Pharnext
La biotech éligible au PEA-PME chute de 17,95% et atteint 0,006€ à la clôture, à la suite de difficultés stratégiques et financières critiques. En phase clinique avancée pour le développement de traitements contre des maladies neurodégénératives, le groupe a été confronté à un double problème. D'une part, l'impossibilité de divulguer les résultats d'une étude clinique clé en Chine, après le refus de son partenaire local.
D’autre part, le rejet de nouveaux investissements par Neovacs, son principal soutien financier. Ces événements ont été qualifiés par la direction de "cas de défaut", déclenchant ainsi la possibilité pour les fiduciaires de mettre fin à l'accord de financement et de saisir les actifs de Pharnext… Désormais, le groupe s’effondre de près de 100% depuis le début de l'année.
L'événement du mercredi : Au plus haut depuis fin avril !
Le pétrole atteint son plus haut niveau des deux derniers mois. Le baril de Brent, la référence mondiale, s’échange en ce moment autour des 86,5$, après un pic à 87,5$ hier. Il a grimpé de 4,4% en juin et de 12% depuis le 1er janvier (+2% sur la semaine). Bien sûr, si la hausse se maintient, ce ne sera pas une bonne nouvelle pour l’inflation… Qu’est-ce qui stimule cette hausse ?
Principalement les tensions géopolitiques toujours très fortes, notamment au Moyen-Orient, et les craintes sur l'offre liées au début de la saison des ouragans. Les spéculations sur les baisses de taux d'intérêt de la Fed contribuent aussi à la hausse des prix. La baisse progressive de l'inflation aux États-Unis va en effet pousser la Fed à réduire ses taux d'intérêt, ce qui devrait affaiblir le dollar et favoriser les achats de pétrole au niveau mondial.
Les investisseurs surveillent également la saison des ouragans. Ils pourraient perturber la production des raffineries, particulièrement avec l'ouragan Béryl, reclassé en catégorie 5. La baisse des exportations de brut du cartel pétrolier de l’OPEP en juin et la bonne performance du secteur manufacturier en Chine, le plus grand importateur de pétrole au monde, jouent également sur la hausse de l’or noir. Géopolitique, Fed, ouragans, inflation, Chine… un sacré cocktail que l’on va continuer de surveiller !
Demain à la Une : Petite séance avant les NFP ?
Ce jeudi devrait être assez calme sur les marchés, en l’absence des investisseurs américains. Wall Street sera en effet fermé pour la fête nationale et les Européens ne devraient pas prendre trop d’initiatives, d’autant que le rapport mensuel sur l’emploi américain (NFP) est très attendu vendredi. Deux actus sont tout de même au programme de demain. Les Britanniques voteront pour renouveler leur Parlement et on attend pour 13h30 le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la BCE. Reste à savoir si le CAC parviendra à défendre ses 2% de gain hebdomadaire…
Le monde d'après : IA : hype ou indifférence ?
L'intelligence artificielle semble omniprésente dans les médias et les cercles technologiques, mais qu'en pense réellement le grand public ? Une étude récente menée par l'université d'Oxford et l'Institut Reuters auprès de 12 000 personnes dans six pays, dont la France, révèle un désintérêt marqué pour les IA génératives (voir lexique) comme ChatGPT ou Microsoft Copilot.
Malgré leur intégration croissante dans les outils du quotidien, entre 20 et 30% des sondés avouent n'avoir jamais entendu parler de ces technologies. Richard Fletcher, directeur de recherche à l'Institut Reuters, souligne une véritable inéquation entre le battage médiatique et l'intérêt du public. D'autre part, la confiance en ces technologies est également tiède.
Alors que les plus jeunes semblent plus enclins à expérimenter les IA génératives, avec près de 60% des moins de 55 ans ayant utilisé ChatGPT au moins une fois, seulement 16% des plus âgés ont tenté l'expérience. La population, tout en exprimant une certaine indifférence, reconnaît cependant l'utilité potentielle des IA dans les domaines scientifiques et de la santé. En revanche, leur utilisation dans l'information et le journalisme suscite de la méfiance, tout comme leur possible impact sur les destructions d'emplois.
Le lexique : IA générative
L'intelligence artificielle générative (IA générative) est une branche de l'IA qui se concentre sur la création de contenus originaux à partir de modèles algorithmiques avancés. Ces modèles peuvent générer du texte, des images, des musiques, des vidéos ou d'autres types de contenus en s'inspirant de vastes ensembles de données d'entraînement. L'IA générative utilise des techniques comme les réseaux de neurones pour produire des résultats qui imitent la créativité humaine.