Vendredi 19 juillet

Les marchés : -2,5% sur la semaine

Le CAC 40 met fin à une semaine rouge vif ! En perte de 2,5% depuis lundi matin, il clôture ce soir à 7 535 points (-0,69% sur la séance). En cette journée des trois sorcières (voir lexique), la baisse est en partie due à une panne informatique mondiale liée à une mise à jour défectueuse de Crowdstrike. Un sortilège technologique… on en reparle dans la suite du Journal. L’histoire est assez incroyable et on n’en mesure pas totalement les conséquences pour le moment.

Air France a notamment été contrainte de suspendre un grand nombre de ses vols. En parallèle, plusieurs entreprises ont souffert de mauvaises publications. Ubisoft chute de 14% après avoir révélé des perspectives inférieures aux attentes pour le deuxième trimestre. Sartorius Stedim Biotech chute de 16% suite à la révision à la baisse de ses objectifs pour 2024. Sopra Steria subit également une lourde perte de 7,9%.

Wall Street limite la casse dans ses premières heures d’échange et réduit ses pertes à 0,60% sur le S&P 500 et le Nasdaq, après avoir été en partie paralysée par la fameuse panne informatique du jour. Tous les vols au-dessus du pays ont été annulés ce matin ! Côté politique, Joe Biden devrait retirer sa candidature ce week-end, certainement au profit de Kamala Harris.


Les valeurs : Air France, Sopra Steria et Median Technologies

Air France

La panne informatique mondiale a impacté de plein fouet Air France. La compagnie a suspendu une grande partie de ses opérations en raison de l'impossibilité de gérer les vols, alors que les perturbations s'étendent à d'autres secteurs. Parmi les infrastructures touchées figurent l'aéroport international de Berlin, plusieurs aéroports espagnols et compagnies aériennes, le principal opérateur ferroviaire britannique, ainsi que des entreprises australiennes.

Le groupe LSE, opérateur de la Bourse de Londres, a rapporté des problèmes techniques affectant son système de diffusion d'informations. Air France a également signalé des perturbations dans certaines de ses escales, bien que les vols déjà en cours ne soient pas affectés. Son action baisse de 2,01% ce soir à la Bourse de Paris, à 8,17€, -40% depuis le début de l’année.


Sopra Steria

L'entreprise de services numériques abaisse ses objectifs de croissance pour 2024 en raison de l'incertitude croissante en France, des difficultés dans le secteur aéronautique et du report d'un contrat majeur au Royaume-Uni. Initialement, elle prévoyait une croissance organique comprise entre 2% et 4%, mais vise désormais un chiffre d'affaires stable par rapport aux 5,8 milliards d'euros de 2023.

Son taux de marge opérationnelle reste conforme aux attentes à 9,7%. Les résultats préliminaires du premier semestre font état d’un chiffre d'affaires de 2,95 milliards d'euros (+3,8%) et d’une croissance organique de 0,3%. L'action de Sopra Steria chute de 7,88% à 174,20€, affectant également son concurrent Alten (-5,96%).


Median Technologies

Impressionnant. La pépite française éligible au PEA-PME s’envole de 67,08% ce soir, à 3,40€. Elle est spécialisée dans l'imagerie médicale et l'utilisation d'IA pour le diagnostic et le traitement des cancers. Aujourd’hui, elle dévoile un carnet de commandes record de 71,7 millions d'euros à la fin juin, porté par une activité dynamique en Chine. Fredrik Brag, directeur général et fondateur, anticipe une forte croissance commerciale à venir.

Le chiffre d'affaires du premier semestre ressort à 10,9 millions d'euros, en légère baisse par rapport aux 11,4 millions de la même période en 2023. La trésorerie de Median s'établissait à 16 millions d'euros au 30 juin 2024, suffisante pour financer ses opérations jusqu'au second trimestre 2025. Malgré l’envol du titre aujourd’hui, Media cède 23% en Bourse depuis le début de l’année.


Le monde d'après : La Bourse en panne !

L’histoire en dit long sur notre vulnérabilité et notre ultra-dépendance à quelques rares acteurs technologiques. Vous vous souvenez peut-être de CrowdStrike, le spécialiste de la cybersécurité que nous avions en portefeuille international entre mai et novembre 2023. L’opération avait généré un gain de 40,69%*. Ce soir, le titre chute de plus de 10%...

L’entreprise texane fondée en 2011 est au centre d'une tempête médiatique dont on risque d’entendre beaucoup parler. Microsoft l’a identifié comme responsable d'une panne mondiale affectant ses services. Une panne vraiment massive. Elle perturbe plusieurs secteurs économiques et infrastructures critiques comme les aéroports et les bourses de New York, Londres et Milan. Elle serait liée à une mise à jour défectueuse d’un outil de Crowdstrike, provoquant des pannes en série sur des machines virtuelles utilisant Windows Client et Windows Server.

Le gouvernement allemand a confirmé que cette mise à jour défectueuse était à l’origine de la panne. C’est un coup dur pour Crowdstrike, mais le groupe précise qu'il ne s'agit pas d'un piratage. La résolution de ce problème nécessitera une intervention manuelle, pouvant prendre plusieurs jours… Reste à savoir quelles seront les implications mondiales, notamment sur la réputation et les finances de la société.


Demain à la Une : Grosse semaine !

On rentre dans le dur. La semaine prochaine sera marquée par la publication de résultats d’un grand nombre d’entreprises, dont Microsoft, Alphabet / Google, Amazon, Tesla, LVMH, IBM, BNP, Total, Air Liquide, Hermès, Kering… Et la liste est loin d’être exhaustive ! Côté économique, plusieurs chiffres sont également attendus, notamment la révision du PIB américain du deuxième trimestre, les indices d’activité PMI et le PCE Core (la mesure d’inflation préférée de la Fed). À suivre également, l’évolution de la situation politique en France et aux États-Unis…


Le lexique : Séance des trois et quatre sorcières

Aujourd’hui, c’est la séance des trois sorcières, comme tous les troisièmes vendredis de chaque mois. Et des quatre sorcières une fois par trimestre. Durant ces séances, les investisseurs peuvent s’attendre à une hausse de la volatilité engendrée par le débouclement des contrats futures, des options sur indices, des options sur actions et, une fois par trimestre, des futures sur actions, qui arrivent à échéance.

Ces produits financiers sont généralement réservés aux investisseurs professionnels et institutionnels. La dernière heure de cotation est la plus volatile car c’est le moment où un maximum d’investisseurs possédant ces instruments choisissent de dénouer leurs positions ou de les “roller”, c'est-à-dire de conserver les contrats jusqu’à la prochaine échéance.

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