Les marchés : Le CAC sauve les meubles !
C’est une semaine très volatile qui s’achève en Bourse. Une semaine marquée par la chute des valeurs du luxe, des technos et par plusieurs avertissements sur résultats et abaissements de perspectives. Plusieurs mastodontes ont particulièrement déçu ces derniers jours à Paris : LVMH, Kering, STMicroelectronics, Capgemini, Renault, Stellantis…
Le CAC 40 a frôlé ses plus bas niveaux annuels hier avant de se ressaisir ce vendredi, en gain d’1,22% sur la séance, à 7 518 points à la clôture. L’indice français efface pratiquement ses pertes hebdomadaires et sauve les meubles, de retour au-dessus du seuil symbolique des 7 500. Il limite la casse à -0,22% depuis lundi matin. Son plus haut niveau historique, atteint début mai, paraît toutefois bien loin, 9% au-dessus des niveaux actuels.
Côté américain, Wall Street se reprend également, avec une vigilance accrue sur l’indice technologique Nasdaq, en gain de 0,70% ce soir. Il perd près de 3% sur la semaine et hier nous vous demandions votre avis : après 8% de baisse depuis son pic atteint en juillet, un krach techno a-t-il débuté ? La réponse est non pour 60% d’entre vous. Merci pour votre participation et… affaire à suivre !
Du côté des publications économiques, le marché attendait aujourd’hui avec fébrilité l’indice PCE Core, la mesure d’inflation préférée de la Fed. Verdict : l’inflation sous-jacente reste stable en juin, à 2,6% sur un an, hors prix de l’énergie et de l’alimentation. Elle était attendue en léger tassement, à 2,5%. Pour autant, les perspectives du marché restent inchangées, avec une à deux baisses des taux américains d’ici la fin de l’année. En parallèle, le moral des consommateurs américains s’est amélioré ce mois-ci selon l’université du Michigan.
Gare à la semaine prochaine qui promet également d’être très agitée… La prudence restera de mise tout l’été sur les marchés !
Les valeurs : Vinci, Saint-Gobain et Grolleau
Vinci
Le leader du BTP et des concessions grimpe ce soir de 3,45% à 108,05€ après avoir annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Vinci affiche une hausse de 3,8% de ses revenus à 33,8 milliards d'euros, et son résultat opérationnel augmente de 9,1%. Malgré une légère baisse du bénéfice net, les divisions énergies et aéroports ont dépassé les prévisions, avec des revenus opérationnels impressionnants !
Le trafic des aéroports a même surpassé les niveaux de pré-pandémie. Vinci a également amélioré son flux de trésorerie libre et ajusté ses prévisions pour 2024, en anticipant un impact de la nouvelle taxe sur les infrastructures. La décision du Conseil constitutionnel attendue en septembre pourrait influencer le cours de l'action. Depuis le début de l’année, Vinci perd 4,5% en Bourse.
Saint-Gobain
Le mastodonte du CAC 40 voit son action grimper de 4,22% ce soir à 79,60€, grâce à une performance impressionnante au premier semestre. Malgré un marché de la construction difficile, en particulier en Europe, la société a généré des revenus de 23,46 milliards d'euros, légèrement inférieurs aux attentes mais alignés sur ses prévisions de baisse des ventes. Le groupe a surtout brillé par sa marge d'exploitation qui atteint un niveau record de 11,7%, surpassant ainsi les 11,3% de l'année précédente. Son bénéfice net augmente de 14,5%.
Ces résultats robustes, alliés à des acquisitions stratégiques en Amérique du Nord, ont consolidé la position de Saint-Gobain qui reste optimiste pour le second semestre malgré des prévisions de marchés toujours compliquées. La direction confirme ses objectifs financiers pour 2024. Depuis le début de l’année, le titre gagne plus de 19%. Saint-Gobain s’envole de 20% depuis le 1er janvier.
Grolleau
Le spécialiste des systèmes d'énergie et de télécom, éligible au PEA-PME, gagne 2,18% à 5,62€ après avoir publié un chiffre d'affaires de 10,7 millions d'euros pour le deuxième trimestre 2024, en hausse de 2,5%. Sur le premier semestre, la société affiche un revenu de 22,5 millions d'euros, en hausse de 72,1% par rapport à l'année précédente, aligné avec les attentes.
Cette croissance est principalement portée par la forte performance de son pôle Énergie et Industrie. Malgré un marché difficile pour les télécoms et les bornes de recharge, le groupe prévoit une reprise de la croissance au quatrième trimestre et maintient ses objectifs pour 2024. Depuis le début de l’année, le titre gagne 13%.
Le monde d'après : Trump embrasse le Bitcoin
Donald Trump se lance dans l'univers des cryptos ! Il a récemment annoncé sa participation à la plus grande conférence mondiale sur le Bitcoin, prévue à Nashville du 25 au 27 juillet. Cette apparition marque un tournant pour l'ancien Président et candidat à l'élection présidentielle de novembre, qui invite ses partisans à se joindre à une levée de fonds exclusive. Pour la coquette somme de 844 000 dollars, vous pouvez participer à une table ronde en présence de Trump… Avis aux amateurs.
Cet événement représente une opportunité pour le candidat républicain qui se range depuis peu après des partisans cryptos. En pleine campagne électorale, son objectif est de renforcer son image auprès des jeunes investisseurs. Impossible de savoir s’il croit vraiment au potentiel de la finance décentralisée…
Ce revirement par rapport à ses précédentes critiques sur le Bitcoin reflète sa nouvelle stratégie pour embrasser les dernières technologies financières. L'ancien Président, qui avait précédemment critiqué la nature volatile et non réglementée des cryptomonnaies, semble désormais prêt à adopter ce secteur dynamique.
Son intervention lors de la conférence, ainsi que ses rencontres récentes avec des leaders du minage de cryptos, montrent aussi sa volonté d'exploiter ce potentiel financement innovant pour sa campagne. Son engagement envers les cryptomonnaies a non seulement pour but d’influencer l'issue de sa campagne mais aussi de le positionner en président “moderne” dans le monde d'après. Ses dernières déclarations favorables aux cryptos ont joué à la hausse sur l’ensemble des monnaies virtuelles. Sincère ou non ? L’avenir le dira…
Demain à la Une : Microsoft, Airbus, L'Oréal...
En Bourse, la première véritable séance de la semaine prochaine aura lieu mardi, faute d’actualités majeures lundi. Au programme, les PIB français, allemand et européen du deuxième trimestre. Ou plutôt, leurs révisions après de précédentes estimations. L’après-midi sera marqué par l’indice de confiance des consommateurs américain, mesuré par le Conference Board (voir lexique). Du côté des entreprises, Microsoft, Airbus, L’Oréal, AMD et Pfizer passeront sur le gril ! On en reparle vite.
Le lexique : Conference Board
Le Conference Board est une organisation de recherche indépendante et à but non lucratif basée aux États-Unis. Fondée en 1916, elle se consacre à la recherche et à la diffusion de connaissances sur les questions d'affaires et d'économie. L'une des contributions les plus notables du Conference Board est la publication d'indicateurs économiques, dont l’un des plus célèbres est dédié à l’évolution de la confiance des consommateurs américains, d’un mois à l’autre. Bien que basé aux États-Unis, le Conference Board a une portée internationale et possède des bureaux dans d'autres régions du monde. Il aborde des problématiques à la fois locales et mondiales.