Jeudi 29 août

Les marchés : Nvidia déçoit (un peu)

La Bourse de New York évolue dans le vert ce jeudi, rassurée par la révision à la hausse de la croissance américaine au deuxième trimestre, désormais évaluée à 3% contre 2,8% précédemment. 3%, on est vraiment très loin des résultats européens ! Cette révision positive apaise les craintes des investisseurs, après un rapport décevant sur l'emploi début août. La consommation des ménages a également été revue à la hausse, malgré les taux toujours élevés. On attend désormais les derniers chiffres de l’inflation qui seront publiés demain, on en reparle dans la suite de l’édition.

Au programme également, les résultats de Nvidia dont vous parlait ce matin Marc Fiorentino. Globalement, ils sont excellents mais légèrement inférieurs aux attentes, trop optimistes, du marché. Le chiffre d’affaires a plus que doublé sur un an, à 30 milliards de dollars au deuxième trimestre pour un bénéfice colossal de 16,6 milliards. Comme le géant de l’IA a manqué les folles attentes du marché, son titre cède un peu de terrain dans les premières heures d’échange à Wall Street (-3,5%).

En France, le CAC 40 clôture en gain de 0,84%, à 7 641 points, porté par Pernod Ricard qui profite de l'absence de sanctions anti-dumping en Chine et des résultats commerciaux en phase avec les attentes. Désormais, le CAC gagne 0,8% depuis lundi matin et se rapproche d’une quatrième semaine consécutive de hausse.


Les valeurs : Pernod Ricard, Teleperformance et Afyren

Pernod Ricard

Le groupe de spiritueux progresse ce soir de 1,98% à 131,15€, soutenu par deux nouvelles importantes. D'une part, la Chine a annoncé qu'elle ne prendrait pas de mesures anti-dumping temporaires sur le cognac importé de l'Union européenne, ce qui a immédiatement boosté l'action à plus de 7% durant la séance. Cette décision met fin à la menace de droits de douane supplémentaires qui pesait sur le secteur depuis le début de l'année. Mais attention, le bras de fer est loin d’être terminé…

En parallèle, Pernod Ricard a publié ses résultats annuels pour l'exercice 2023-2024, avec un chiffre d'affaires en légère baisse de 1% à 11,6 milliards d'euros, mais en ligne avec les attentes. Bien que le groupe ait été impacté par une demande en baisse aux États-Unis et en Chine, la croissance en Inde a compensé cette faiblesse. Pour l'exercice 2024-2025, la direction prévoit un retour à la croissance malgré un premier trimestre modeste, ce qui a rassuré les investisseurs. Le groupe réduit ses pertes depuis le début de l’année à 17%.


Teleperformance

Bon dernier du CAC 40, l’action Teleperformance chute de 6,5% à 98,5€ (-25% en 2024), après l'annonce d’un changement majeur dans sa gouvernance. Le départ inattendu de Bhupender Singh, co-directeur général et successeur désigné du fondateur Daniel Julien, a surpris les investisseurs. Le groupe a toutefois réaffirmé ses objectifs pour 2024 et anticipe une accélération de sa dynamique commerciale en 2025.

Ces annonces ont été jugées mitigées par les analystes, certains estimant même que l'incertitude entourant la nouvelle gouvernance pourrait peser sur le titre à court terme. Bonne nouvelle pour la Communauté Bourse Privée, la baisse du jour nous a permis de clôturer notre position de court terme sur le titre, en gain de plus de 8%*.


Afyren

C’est une société peu connue du grand public. Ce spécialiste de la chimie durable, éligible au PEA-PME, grimpe ce soir de 12,5% à 3,15€ après la signature d'un contrat pluriannuel avec un fabricant américain de compléments alimentaires. Ce partenariat permettra à Afyren de fournir ses produits pour des applications dans les conservateurs et les arômes de compléments alimentaires. Le marché des produits alliant nutrition et bien-être est en pleine expansion et représente plusieurs milliards de dollars. Il devrait croître de près de 10% dans les années à venir, porté par une demande croissante pour des produits naturels et durables. Depuis le début de l'année, le titre progresse de 55%.


Demain à la Une : Inflation, les dernières données

Pour cette dernière ligne droite de la semaine, plusieurs publications importantes sont attendues, à commencer par le PCE Core, la mesure d’inflation préférée de la Fed. Le consensus de marché s’attend à un léger rebond de l’inflation américaine, de 2,6% sur un an en juin à 2,7% en juillet. Pas de quoi remettre en cause la première baisse des taux attendue pour septembre.

En matinée, une première estimation de l’inflation d’août en zone euro et en France sera publiée. Pour la France, le marché table sur un taux inférieur à 2% pour la première fois depuis fin 2021, à 1,8% (vs 2,3% en juillet). L’inflation européenne devrait également fortement se tasser, passant de 2,6% à 2,2% sur la période. Alors que l’économie européenne ralentit de plus en plus et que l’inflation est désormais maîtrisée, il est plus que jamais urgent que la BCE baisse ses taux !


Le monde d'après : Un feu d'artifice en sourdine

Après une ascension fulgurante, Nvidia fait face à des résultats un peu décevants aux yeux de certains opérateurs boursiers, trop gourmands. Malgré des résultats trimestriels impressionnants, le géant des processeurs graphiques a vu son action chuter de près de 7% en post-clôture. Cette réaction du marché révèle à quel point les attentes étaient élevées pour Nvidia, une entreprise dont la valorisation boursière (voir lexique) a été multipliée par neuf depuis fin 2022 grâce à l'explosion de l'intelligence artificielle générative.

Les prévisions pour le prochain trimestre, bien qu'excédant le consensus avec des revenus anticipés à 32,5 milliards de dollars, n'ont pas rassuré le marché. Des inquiétudes persistent, notamment autour de la production de la nouvelle génération de puces Blackwell, dont la montée en cadence est prévue pour la fin de l'exercice 2024-2025. Des retards dans la livraison de ces puces pourraient impacter les futurs résultats, une crainte amplifiée par les attentes extrêmement élevées des investisseurs. Trop élevées, certainement.

Nvidia, conscient des attentes, a tenté de calmer les inquiétudes en annonçant un programme de rachat d'actions de 50 milliards de dollars. Toutefois, la réaction mitigée du marché montre à quel point le géant est devenu systémique. Ce soir, l’action cède 3,5% à 121,21$.


Lexique : Valorisation boursière

La valorisation boursière est la valeur totale d'une entreprise cotée en bourse, calculée en multipliant le prix actuel de son action par le nombre total d'actions en circulation. Elle reflète la perception du marché de la valeur de l'entreprise et peut varier en fonction de nombreux facteurs, dont la performance financière, les perspectives de croissance et les conditions économiques générales. Dans le cas de Nvidia, elle se hisse désormais à plus de 3 000 milliards de dollars, derrière celles de Microsoft (3 120 milliards) et d’Apple (3 530 milliards).

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