Les marchés : Banques sous pression
Les Bourses mondiales évoluent sans direction claire ce lundi, alors que les investisseurs digèrent une série d'indicateurs économiques publiés en zone euro et aux États-Unis, cruciaux pour anticiper la suite des baisses de taux des banques centrales. À Paris, le CAC 40 clôture en légère hausse de 0,10%, à 7 508 points, pénalisé par la chute des banques françaises. Crédit Agricole, Société Générale et BNP Paribas abandonnent entre 2,8% et 4,4%, plombées par les chiffres décevants de l'activité du secteur privé en septembre et les incertitudes autour des projets de taxation du nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier, on en reparle plus loin.
Les indices PMI de septembre, qui mesurent l'activité du secteur privé, sont ressortis en forte baisse en zone euro. L'indice composite est tombé à 48,9, signalant une contraction, avec une Allemagne en récession et une France qui n’a pas su capitaliser sur l'impulsion temporaire des Jeux olympiques. Le ralentissement global de l'économie européenne suscite donc des inquiétudes, amplifiées par la possibilité d'une nouvelle taxe bancaire en France. Les investisseurs attendent désormais avec impatience la publication des revenus et dépenses des ménages américains ainsi que l’inflation PCE vendredi, considérée comme le point culminant de la semaine.
En parallèle, l'or a atteint un nouveau sommet à 2 631,40 dollars l'once, dopé par les tensions géopolitiques et les perspectives de baisses de taux. Le pétrole reste relativement stable malgré les tensions au Moyen-Orient.
Les valeurs : BNP Paribas, Edenred et Nicox
BNP Paribas
L'action BNP Paribas cède 3,66% à 62,41€, alors que le secteur bancaire est sous pression à la Bourse de Paris. Les investisseurs s'inquiètent des perspectives fiscales en France et de l'état de santé économique de la zone euro. Les chiffres décevants concernant l'activité du secteur privé en septembre, ainsi que les incertitudes autour des plans fiscaux du nouveau gouvernement, qui envisage de taxer les plus riches et certaines grandes entreprises, pèsent sur le sentiment. Les banques françaises, notamment BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, sous-performent le CAC 40, amplifiant la baisse du secteur bancaire européen.
Edenred
Plus forte baisse du CAC 40: l'action Edenred cède 5,6% à 33,36€ ce lundi, après que Jefferies a abaissé son objectif de cours de 32,20 à 31,80 euros tout en maintenant sa recommandation de sous-performance. Le broker exprime des inquiétudes sur l'affaiblissement continu de la croissance du chiffre d'affaires du spécialiste des solutions de paiement et des services aux entreprises, en particulier en raison des conditions macroéconomiques défavorables et des effets de change. Par ailleurs, BlackRock a annoncé avoir réduit sa participation en dessous du seuil de 5% des droits de vote, ce qui a également pesé sur le titre. Dans ce climat, l’entreprise cède près de 40% depuis le début de l’année.
Nicox
L'action Nicox, éligible au PEA-PME, grimpe ce soir de 48% à 0,3€ après avoir annoncé un partenariat avec l'américain Glaukos. Cet accord donne à Glaukos une option pour développer et commercialiser un traitement expérimental contre le glaucome et d'autres maladies de l'œil. Glaukos financera la recherche initiale, avec la possibilité d'obtenir les droits exclusifs sur le médicament à l'avenir. Cette nouvelle s'ajoute à l'approbation récente d'un autre traitement de Nicox, Zerviate, en Chine, renforçant les perspectives de revenus futurs pour la société spécialisée dans les maladies oculaires. Depuis le début de l’année, le recul est de 39%.
L'agenda du lundi : Verdict cette semaine !
Cette semaine, les investisseurs auront les yeux rivés sur plusieurs annonces économiques cruciales. Mercredi, c’est au Japon que ça commence avec la publication de l'IPC core, un indicateur clé de l'inflation, alors que la BoJ reste sous pression pour ajuster sa politique monétaire. Jeudi, la Banque nationale suisse prendra le relais avec sa décision très attendue sur les taux d'intérêt pour le troisième trimestre, suivie d'une conférence de presse qui pourrait donner le ton pour la suite.
Outre-Atlantique, les États-Unis publieront l’indice PCE core, indicateur phare de l'inflation pour les ménages, ainsi que les chiffres du PIB pour le deuxième trimestre, deux rendez-vous qui devraient agiter les marchés. Enfin, vendredi, la France clôturera la semaine avec la publication de son IPC de septembre, offrant une vision plus claire sur la dynamique des prix en Europe. Une semaine décisive et riche en enjeux, où les investisseurs devront rester aux aguets !
Demain à la Une : Confiance et climat !
La semaine démarre sur les chapeaux de roues avec la publication, dès demain, de plusieurs indicateurs macroéconomiques clés, dévoilant un aperçu de la santé des principales économies mondiales. Le Japon publiera son PMI des services de septembre, mesurant l'état du secteur tertiaire. En Allemagne, l'indice IFO, avec ses volets sur les perspectives des entreprises, le climat des affaires et la situation actuelle, révélera la confiance des entreprises allemandes.
Aux États-Unis, l'indice de confiance des consommateurs de la Conference Board pour septembre sera dévoilé à 15h, fournissant des indications clés sur la consommation des ménages, un pilier de l'économie américaine. Ces données seront cruciales pour évaluer les perspectives économiques à venir.
Le monde d'après : En route vers les milliards !
Le secteur de la santé pourrait être en pleine ascension dans les prochains mois, avec plusieurs groupes pharmaceutiques et biotechnologiques sur le point de franchir des étapes majeures en Bourse. Après que Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett, a franchi brièvement la barre des 1 000 milliards de dollars de capitalisation, d'autres groupes, notamment dans le domaine de la santé, sont pressentis pour rejoindre ce club exclusif. Par exemple, Eli Lilly, géant biopharmaceutique, pourrait devenir la prochaine entreprise à franchir ce cap d’ici janvier 2025, si son action continue de croître à son rythme actuel de près de 49 % par an.
Le secteur de la santé a le vent en poupe, en grande partie grâce à l'essor des biotechnologies, des innovations thérapeutiques, et de l'intelligence artificielle appliquée à la recherche médicale. Ce contexte favorable permet aux investisseurs de considérer ce segment comme une opportunité stratégique, particulièrement dans un climat économique incertain où les entreprises pharmaceutiques offrent des perspectives de croissance solides. De plus, le laboratoire danois Novo Nordisk, spécialisé dans les traitements contre le diabète, pourrait aussi atteindre la barre symbolique des 1 000 milliards d’ici 2026.
Le lexique : Les PMI
C’est le grand retour des indices PMI ! Ces thermomètres de l'activité économique sont basés sur des sondages effectués auprès de plusieurs centaines de chefs d'entreprises. Les résultats révèlent le pourcentage de sondés qui font état d'une amélioration, d'une détérioration ou d'une stagnation par rapport au mois précédent. Au-dessus de 50, les indices indiquent une amélioration de l’activité, alors qu’en dessous, ils témoignent d’une détérioration.
