NEXANS est le deuxième acteur mondial dans l’industrie du câble, derrière PRYSMIAN. Depuis l’arrivée de Christopher GUERIN en 2018 en tant que CEO, le groupe s’est restructuré et recentré pour devenir un acteur majeur de l’électrification. Présente sur tous les marchés finaux, l’entreprise jouit de positions fortes dans les câbles sous-marins et terrestres à haute tension, secteurs à forte rentabilité et bonne visibilité, et est également présente dans l’automobile et les câbles LAN, utilisés pour relier les appareils d’un réseau local.
Cette nouvelle stratégie a permis d’accélérer la croissance organique, d’améliorer la profitabilité, avec une marge d’Ebitda qui est passée de 5,3 à 10,2% en 2023, ainsi que la génération de cash-flow qui a également presque doublé et, par voie de conséquence, de réduire l’endettement du groupe.
Le plan de Christopher Guérin inclut des cessions d’activité (parties industrielles et solutions) et des opérations d’acquisition, à l’image de La Triveneta Cavi acquise en juin dernier. Cette société active dans les câbles basse tension, destinés aux secteurs des bâtiments et infrastructures, contribuera à une augmentation de chiffre d’affaires de 12% et de 14% pour l’EBITDA. La stratégie de croissance externe constitue un facteur important dans le développement à venir du groupe.
L’accent a également été mis sur la bonne exécution des projets. Nexans a d’ailleurs été retenu dans le projet Great Sea Interconnector (ex EuroAsia) visant à l’installation de câbles de 525 kV sur une longueur de 2x900 kms à 3000 mètres de profondeur entre Chypre et la Grèce, un projet emblématique d’1,4 milliards d’euros pour Nexans. Le carnet de commandes sur les projets haute tension s’élève à 6,7 milliards d’euros, ce qui offre une bonne visibilité pour les prochains exercices en assurant une bonne utilisation des capacités de production et une très bonne marge. La société a indiqué que la moitié des projets en carnet dans la haute tension présentait une marge comprise entre 12 et 15% et l’autre moitié une marge supérieure à 15%.
Sur le premier semestre de cette année, Nexans a publié des performances très supérieures à ce que le marché attendait : une croissance organique de 9% tirée par le pôle électrification qui a progressé de 14,1%, avec une forte accélération au second trimestre, et un EBITDA en croissance de 16.3% soit une marge de 11.6% en amélioration de 90 pbs. Le carnet d’ordres de 6,7 milliards d’euros ne contient plus que 15% d’anciens contrats, moins bien margés. Compte tenu de ces performances, le groupe a révisé ses guidances en hausse pour cette année, avec un EBITDA compris entre 750 et 800 ME (+ 4 à 6% par rapport aux guidances initiales).
Le groupe n’a pas donné de guidance précise pour les années à venir, qui seront dévoilées lors du CMD du 13 novembre prochain. Il a cependant indiqué viser une marge d’EBITDA de 14 à 15% en 2026 et de 17 à 18% pour 2027. Ces estimations nous semblent crédibles eu égard à l’évolution du mix produit, à un meilleur pricing power, à la bonne exécution des contrats et à la cession à venir des activités « industrielles et solutions » dont la marge d’EBITDA est de l’ordre de 10%.
A 136 euros, le titre se paye 15,3 fois ses bénéfices de cette année et 13 fois ceux de 2025. Les multiples en valeur d’entreprise/EBITDA sont respectivement de 8,8 fois et 7,8 fois. Nexans affiche donc une décote de 15% par rapport au secteur et de 20% par rapport à Prysmian qui ne nous paraît pas justifiée. A noter également que sa structure financière est saine et plus solide que celle de Prysmian, avec un levier financier de 0.83x contre 2,65x pour l’italienne.
Malgré la hausse du titre de 76% depuis le début de l’année, nous restons très confiants sur les perspectives court et moyen terme du groupe.
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