Lundi 21 octobre

Les marchés : Prudence, Prudence...

La Bourse de Paris entame la semaine sans réelle conviction, terminant en recul de 1,01% à 7 536 points. Les marchés mondiaux sont restés prudents ce lundi, alors que les investisseurs digèrent les craintes persistantes sur la croissance en Chine et scrutent les tensions géopolitiques qui continuent de peser sur le moral des investisseurs. Tous les regards se tournent désormais vers la vague de résultats d'entreprises à venir cette semaine, avec une attention particulière sur le secteur technologique aux États-Unis.

Les résultats de géants comme IBM et Tesla seront scrutés à la loupe. Jusqu'ici, plus de 75% des entreprises ont battu les prévisions du marché, un signe que l'économie résiste mieux que prévu aux turbulences. Il faut dire que pour cette saison, les attentes étaient particulièrement basses et donc faciles à dépasser… Mais la prudence reste de mise, car chaque nouvelle publication peut potentiellement faire basculer le sentiment des marchés, en particulier dans un contexte de faibles volumes et d'incertitudes globales.

Du côté macro, cette nuit la Banque centrale chinoise a fait ce que tout le monde attendait, abaissant ses taux d'intérêt de référence de 25 points de base. Une décision anticipée, qui n'a donc pas vraiment impacté les marchés et qui vient s’intégrer dans un plan de relance encore assez flou. En Asie, le rythme des introductions en Bourse reprend toutefois de la vigueur, avec la cotation attendue de Tokyo Metro et Hyundai Motor India cette semaine, signe d’un regain d’optimisme sur les marchés locaux.

Dans la suite de cette édition, nous vous parlons de deux secteurs en Bourse potentiellement sous-évalués et des actualités à surveiller cette semaine. Bonne lecture !


Les valeurs : Forvia, les valeurs du luxe et La Société Française de Casinos

Forvia

Né de la fusion entre Faurecia et Hella en 2022, l’équipement automobile Forvia vient de confirmer ses objectifs pour 2024 malgré une baisse de ses ventes au troisième trimestre. Avec un chiffre d’affaires de 6,36 milliards d’euros, en recul de 2,6% seulement, le groupe s’en sort bien face à la contraction mondiale de la production automobile.

Malgré ce ralentissement, Forvia maintient sa prévision de chiffre d’affaires entre 26,8 et 27,2 milliards d’euros pour 2024, avec une marge opérationnelle autour de 5%. Le flux de trésorerie net devrait dépasser 550 millions d’euros, rassurant les marchés. Ce soir, le titre signe la meilleure performance du SBF 120 (+5,25% à 8,38€) mais perd toujours… 58% depuis le début de l’année ! L’heure du rebond a-t-elle sonné ?


les valeurs du luxe

Aujourd’hui encore, les fleurons du luxe font la pluie et le beau temps à la Bourse de Paris. En plus du ralentissement des ventes en Chine et des tensions commerciales, le marché gris (voir lexique) fait à nouveau parler de lui. Les marchés gris et d'occasion en Chine connaissent en effet un véritable boom, exacerbant les difficultés des géants du luxe comme LVMH.

Avec des hausses de prix dans une économie en ralentissement, les consommateurs se tournent vers des plateformes comme DeWu, où les produits de luxe se vendent avec des remises atteignant parfois 50%. Face à cette tendance, des marques comme Louis Vuitton et Dior refusent de baisser leurs prix ou de s’impliquer dans le marché de l’occasion. L'offre excédentaire pèse sur l’ensemble des ventes dans le pays. Ce soir, LVMH perd 1,96% à 611€, parmi les plus fortes baisses du CAC (-16% sur l’année).


La Société Française de Casinos

La Société Française de Casinos s'offre un joli coup de poker en Bourse, avec une hausse de 4,24% à 1,72€. Ce week-end, le gouvernement a déposé un amendement au projet de loi de finances 2025 pour ouvrir le marché des jeux de casino en ligne à la concurrence.

En ouvrant le secteur, le gouvernement Barnier espère récupérer une part des 1,5 milliard d'euros générés par les plateformes illégales, tout en fixant un cadre fiscal strict : 55,6% de taxes sur le produit brut des jeux. Avec cette législation, l’action éligible au PEA-PME pourrait bénéficier de nouvelles sources de revenus, une perspective qui séduit les investisseurs. Toutefois, le titre cède 4,5% en 2024.


L'agenda du lundi : Une pluie de résultats

Cette semaine, près de la moitié des composantes du CAC vont dévoiler leurs résultats du troisième trimestre. Plus largement, les investisseurs mondiaux attendent les résultats de Tesla, Air Liquide, L’Oréal, Renault, Thales, Kering, Sanofi, Deutsche Bank, Coca-Cola, IBM, Boeing… Et la liste est loin d’être exhaustive ! C’est donc une semaine très orientée sur les entreprises qui nous attend, d’autant que le calendrier économique est plutôt léger.

De ce côté-là, le marché attend surtout une nouvelle salve d’indices PMI sur l’activité économique en zone euro et aux États-Unis, jeudi. D’autres publications comme l’indice allemand IFO du climat des affaires et celui de confiance des consommateurs américains devraient également animer les échanges vendredi. La grande inconnue reste bien sûr l’évolution, en parallèle, de la situation géopolitique au Proche-Orient.


Demain à la Une : Sommet des BRICS

Demain, aucune publication économique de premier ordre n’est attendue. La prudence devrait donc rester de mise à Paris, en attendant les résultats trimestriels de L'Oréal, Eurofins Scientific, Interparfums et Verallia dans le courant de la séance. Sur le CAC, deux grands niveaux sont à surveiller à court terme : les 7 500 points comme support, et les 7 625 comme résistance.

Ce mardi, la Russie accueillera une vingtaine de dirigeants pour un nouveau sommet des BRICS. L’objectif est double : montrer que Poutine n’est pas isolé sur la scène internationale, et faire plus que jamais contrepoids à la domination économique américaine. Le sommet devrait faire couler beaucoup d’encre dans le courant de la semaine. Affaire à suivre !


Le monde d'après : Les foncières en solde ?

Les foncières européennes vont-elles durablement rebondir en Bourse ? Après des années de disette, plombées par des décotes massives et la hausse fulgurante des taux, le cabinet Finexsi dévoile que les foncières françaises traînent encore une décote moyenne de 40% par rapport à leur actif net, bien au-dessus de leur moyenne historique. La faute à la pandémie, à l'inflation, et surtout à la montée des taux d'intérêt qui ont fait plonger les valorisations. Mais la donne pourrait changer avec les récentes baisses de taux de la BCE, laissant espérer un rebond du marché immobilier.

Les analystes d'UBS notent des signes positifs, avec des ventes en hausse et des dossiers de financement croissants. Pour ceux qui veulent se positionner sur ce rebond potentiel, un fonds de Janus Henderson dédié à l’immobilier européen pourrait être une belle opportunité d’investissement. Parmi ses valeurs phares, Vonovia fait figure de pilier, avec près de 10% de son allocation. C’est la plus grosse ligne de ce portefeuille et l’une de nos valeurs recommandées dans le cadre de notre abonnement Bourse Privée fin 2023. Depuis le 1er janvier, le titre gagne plus de 12%* (dividendes inclus).


Le lexique : Le marché gris

Le marché gris échappe au contrôle d’un producteur, tout en restant conforme à la loi. Contrairement au marché noir, il concerne des biens authentiques mais vendus de manière non officielle. Les produits peuvent être moins chers et ne bénéficient pas, le plus souvent, de garantie ou de support technique. Cela peut affecter négativement les fabricants en réduisant leurs ventes officielles tout en compliquant le contrôle des prix et de la distribution. Les autorités et les fabricants peuvent prendre des mesures pour limiter ce marché, généralement dédié aux produits haut de gamme.

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