Mercredi 30 octobre

Les marchés : Un bon PIB, de mauvais résultats

Le CAC 40 sombre sous le seuil symbolique des 7 500 points, plombé par des résultats d’entreprises en demi-teinte. Ce mercredi, il perd 1,10% à 7 428 points. À deux mois de la fin d’année, le bilan temporaire de 2024 n’est pas bon : -2%. Capgemini accuse la plus lourde chute journalière avec un recul de 6,4% après un nouvel abaissement de son objectif de croissance pour 2024.

Seuls Saint-Gobain (+1,3%) et Schneider Electric (+0,6%) résistent vraiment aujourd’hui, dans le vert à la clôture et sauvant l’honneur du CAC avec des résultats conformes aux attentes. Côté macroéconomie, un petit rayon de lumière : le PIB de la zone euro surprend en affichant une croissance de 0,4% au troisième trimestre, contre +0,2% au T2. Les résultats français sont exactement les mêmes, boostés par les Jeux olympiques. Sur un an, le PIB européen ressort à +0,9%, contre +1,3% pour la France et +1,8% pour l’Espagne qui devrait encore accélérer au quatrième trimestre.

Côté américain, Wall Street entame la séance en ordre dispersé, les investisseurs digèrent une pluie d’indicateurs économiques et de résultats d’entreprises. L'enquête ADP sur l’emploi révèle une création de 233 000 postes dans le privé en octobre, nettement au-dessus de septembre, tandis que la croissance américaine atteint 2,8% sur un an au troisième trimestre, légèrement sous les attentes de 3%.

Dans un climat d’incertitude politique avec une présidentielle très serrée en ligne de mire, le Nasdaq reste en hausse, porté par les excellents résultats d'Alphabet (+6%). On y consacre une bonne partie du Journal. Le géant des semi-conducteurs AMD, en revanche, déçoit et chute de 10% après des prévisions de revenus jugées timides pour le quatrième trimestre. Dans la santé, Eli Lilly accuse aussi une forte baisse (-8%) après une réduction de ses perspectives annuelles, pénalisées par des ventes en baisse de ses médicaments pour la perte de poids et le diabète aux États-Unis.


Les valeurs : Saint-Gobain, Nexans et Emeis

Saint-Gobain

Ce soir, l'action Saint-Gobain signe la plus forte hausse de l’indice parisien : +1,29% à 83,48€. Le spécialiste des matériaux de construction annonce des résultats pour le troisième trimestre en ligne avec les attentes, dont un chiffre d'affaires de 11,6 milliards d'euros, stable sur un an. Le groupe maintient ses objectifs de marge d’exploitation (voir lexique) pour 2024, toujours en hausse après un solide +11% en 2023.

La chimie de construction se distingue avec une croissance d’environ 3% sur le trimestre, soutenue par des gains en Europe et une forte demande pour la rénovation qui compense le recul des constructions neuves. Ce contexte permet au groupe d’avancer avec prudence, en tablant sur une amélioration de ses volumes et une progression régulière de ses performances. Les analystes saluent globalement la résilience de Saint-Gobain. Le titre gagne près de 26% depuis le début de l'année.


Nexans

Bon dernier du SBF 120, Nexans trébuche de 7,36% ce soir, à 128,40€, plombé par un troisième trimestre décevant. Son chiffre d’affaires ressort à 1,68 milliard d'euros, en retrait de 0,5%. Ce ralentissement surprend, surtout après l’enthousiasme suscité par plusieurs projets liés à la transition écologique.

La direction reste toutefois confiante et maintient ses prévisions de résultats avant impôts pour 2024, compris entre 750 et 800 millions d'euros. Les regards se tournent désormais vers le 13 novembre, date à laquelle l’expert de la transmission par câble présentera sa feuille de route stratégique lors d'une journée investisseurs. Pour l’heure, son action gagne environ 65% depuis le début de l’année !


Emeis

Après une baisse de plus de 60% depuis le début de l'année, l’ex-Orpea fait la Une avec un rebond en Bourse de 4,02%, à 6,26€, en tête du SBF. Son activité est en hausse sur neuf mois, avec un chiffre d'affaires en croissance de 8,3% à 4,2 milliards d’euros. Emeis confirme par ailleurs ses objectifs annuels. Ses résultats sont soutenus par une hausse du taux d'occupation de ses maisons de retraite, en particulier en Europe du Sud et en Amérique latine, malgré une progression plus modeste en France.

Le groupe, éligible au PEA-PME, poursuit activement son programme de cessions immobilières pour alléger son endettement, et se rapproche de la moitié de son objectif de 1,5 milliard d'euros d'ici 2025. Le marché accueille favorablement cette initiative, même si Emeis doit encore regagner la confiance des investisseurs pour compenser la dégringolade de son titre depuis début 2022, suite au scandale sur la maltraitance des aînés révélé dans le livre “Les fossoyeurs”.


L'événement du mercredi : Les résultats fous de Google

Alphabet surprend encore et toujours Wall Street ! La maison-mère de Google et YouTube s’envole de 6% dans les premiers échanges, à 180$. En gain de 28% en 2024, le titre se rapproche de son pic historique atteint en juillet, autour des 193$. Sa capitalisation dépasse désormais les 2 300 milliards… Les résultats trimestriels dévoilés hier soir sont complètement fous.

Alphabet dépasse largement les attentes. Plus de 88 milliards de dollars de revenus au troisième trimestre, en hausse de 15% en un an. Un bénéfice net de 26,3 milliards, +34% sur un an ! Le bénéfice par action s’élève à 2,12 dollars (contre 1,55 dollar l’an passé). Le coup de maître du géant américain vient de sa division Cloud qui affiche une croissance spectaculaire de 35%, une accélération impressionnante après +29% au deuxième trimestre.

Avec des revenus de plus de 11 milliards de dollars, le Cloud devient l’un des moteurs du groupe. Sundar Pichai, directeur général d’Alphabet, souligne que l’IA ne se contente plus d’accompagner cette croissance, elle l’alimente fortement. Les percées dans l’IA permettent à Alphabet de proposer des solutions encore plus performantes, tout en maîtrisant ses coûts.

Ainsi, le coût de production des réponses IA aux requêtes a chuté de plus de 90% en 18 mois seulement, grâce aux avancées techniques du modèle Gemini (concurrent de Chat GPT). Alphabet rappelle clairement au marché qu’il peut encore tenir tête à Microsoft et Amazon dans la course à l’IA. La campagne présidentielle américaine alimente aussi ces excellents résultats. La publicité, notamment sur YouTube, profite d’un regain d’activité avec les budgets électoraux. Impressionnant.


Demain à la Une : Inflation, Apple, Total...

Après la croissance, place à l’inflation ! La séance de demain sera en effet marquée par les derniers chiffres de la zone euro et des États-Unis. Le consensus de marché table sur une inflation à 1,9% sur un an en octobre pour la zone euro, contre 1,7% en septembre. Un petit rebond peu important, dans la mesure où l’inflation resterait sous l’objectif de la BCE fixé arbitrairement à 2%. Pour la France, le marché attend 1% d’inflation seulement (contre 1,1% en septembre).

Après Google aujourd’hui, le marché devra digérer demain les résultats de Microsoft et Meta publiés ce soir, après la clôture. De quoi patienter avant ceux prévus en soirée pour Apple, Amazon et Mastercard. En France, on attend surtout les rapports de Total, BNP, Stellantis, STMicroelectronics et Société Générale. Bref, encore une très grosse séance en perspective ! Un petit mot enfin sur celle de vendredi. Le CAC sera animé par de faibles volumes, en raison de la Toussaint. Exceptionnellement, nous ne vous enverrons pas de Journal de la Bourse.


Le monde d'après : Les Trump trades

À une semaine de l'élection présidentielle américaine, les “Trump trades” prennent de l'ampleur sur les marchés. Les investisseurs parient en majorité sur une victoire de l’ancien Président, anticipant un retour de ses politiques fiscales et économiques protectionnistes. Ce scénario favorise les hausses du dollar, des taux obligataires, de l’or et du Bitcoin. Les investisseurs parient également sur une hausse des actions américaines, portée par la promesse de Trump de réduire l’impôt sur les sociétés et de faire des États-Unis le leader mondial des cryptomonnaies. Au risque de faire déraper les déficits…

Malgré cet engouement, plusieurs analystes soulignent la volatilité inhérente à la présidentielle, alors que les sondages restent serrés entre Trump et Harris. Citi Bank, entre autres, recommande de prendre quelques bénéfices avant l’élection, notant que le pari Trump pourrait être prématuré, et pourrait donc s’essouffler rapidement si les résultats sont indécis ou si les attentes des marchés sont déçues par une victoire d’Harris. On en parle peu, mais au-delà de la présidentielle, la prise des deux chambres (Chambre des Représentants et Sénat) sera également déterminante pour le vainqueur des élections, quel qu’il soit.


Le lexique : La marge d'exploitation

La marge d’exploitation est un indicateur financier qui mesure la rentabilité d'une entreprise sur son activité principale. Elle indique la part des revenus qu’il reste après déduction des coûts directs liés à la production et à la vente, avant impôts et charges financières. Plus elle est élevée, plus l'entreprise est performante dans la gestion de ses coûts pour générer des profits.

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