Les marchés : Un raz-de-marée
L’élection de Donald Trump dope Wall Street qui se rapproche de ses records historiques ! Le Bitcoin grimpe de plus de 6%, le 47ème Président américain étant particulièrement favorable aux cryptos. Marc Fiorentino vous en parlait ce matin, cette fois son programme économique est connu, contrairement à sa première élection. Un programme radical teinté de protectionnisme, de baisses d’impôts et de dérégulation de l’économie. Wall Street salue le véritable raz-de-marée qu’aucun institut de sondage n’avait (encore !) vu venir et le retour aux affaires de son favori.
Avec un Congrès majoritairement républicain, les marchés anticipent une dynamique favorable à la croissance et à l'inflation, stimulant ainsi les valeurs très ancrées sur le marché domestique américain. En somme, Trump donne un élan aux valeurs risquées, et Wall Street semble prête à en tirer parti. Cette édition est largement consacrée aux conséquences boursières de ce scrutin, à la veille d’une nouvelle baisse des taux de la Fed. Clairement, la fête n’est pas d’actualité en Europe, où tous les grands indices clôturent ce soir dans le rouge. Après un démarrage haussier, le CAC 40 perd 0,51% au fixing, à 7 370 points. -2% depuis le début de l’année…
Les valeurs : Crédit Agricole, Imerys et Exail Technologies
Crédit Agricole
C’est la plus forte baisse du CAC 40 ce soir : -3,77% à 13,77€ après des résultats mitigés au troisième trimestre. Si le résultat net recule de 4,7% à 1,67 milliard d’euros, dépassant les 1,58 milliard attendus, la banque verte a déçu avec des performances contrastées dans plusieurs de ses divisions. Sa branche de financement et d’investissement a brillé avec une croissance de 8,2% de ses revenus, marquant son meilleur trimestre, tandis que la banque de détail en France a vu ses revenus baisser de 1,8%.
Dans l’assurance, les revenus ont également fléchi, pénalisés par une sinistralité accrue. Malgré ce coup de frein, la direction reste confiante pour atteindre ses objectifs annuels, avec un résultat net supérieur à six milliards d’euros. Le titre affiche une progression de 6% depuis le début de l'année.
Imerys
Imerys grimpe de 4,54% à 32,24€, portant sa progression à 12% depuis le début de l'année, après une annonce qui clarifie la situation de ses filiales nord-américaines de talc, embourbées depuis 2019 dans des litiges liés à des risques sanitaires. Le tribunal fédéral américain a validé le plan de réorganisation proposé par le spécialiste des minéraux industriels, autorisant sa présentation au vote des créanciers et plaignants dans les mois à venir.
En cas d'approbation, ce plan rapprocherait ces filiales d'une sortie définitive de la procédure. Imerys se montre rassurant, précisant que la provision inscrite dans ses comptes est suffisante pour couvrir les impacts financiers potentiels de ce plan.
Exail Technologies
Exail Technologies a demandé ce mercredi la suspension temporaire de la cotation de son action, en attendant un communiqué qui en détaillera les raisons. Une information importante devrait être communiquée, sans plus de précisions à ce stade. Les vents ont été porteurs ces derniers temps pour le spécialiste de la robotique civile et militaire qui profite de la signature de plusieurs contrats, dont un avec la Direction générale de l'armement (DGA) pour des drones de surveillance des fonds marins.
Au troisième trimestre, le groupe éligible au PEA-PME a réalisé un chiffre d'affaires record de 89 millions d'euros, en progression de 37% sur un an, porté par des commandes solides en robotique maritime et en systèmes de navigation. La direction reste confiante dans ses perspectives de croissance à deux chiffres pour 2024, avec des commandes supplémentaires attendues d'ici la fin de l'année. Depuis le début de l’année le titre cède 6%.
L'évènement du mercredi : Make Wall Street great again
Donald Trump de retour à la Maison-Blanche, les marchés américains sont à la fête. Dès l'ouverture, Wall Street explose : le Dow Jones grimpe de 3,1% pour le moment, +2% pour le S&P 500 et +2,2% pour le Nasdaq. Les investisseurs anticipent un coup de pouce pour les entreprises et les ménages avec une baisse de l’impôt sur les sociétés à 15% (contre 21% actuellement), une déréglementation totale de l’économie et un développement de la production d’énergie. Le programme économique de Trump se dessine comme un cocktail favorable à la Bourse américaine.
À Paris, c’est une autre histoire. Le CAC, qui avait d’abord ouvert en hausse, retombe sous les 7 400 points à la clôture. L’Europe est clairement moins réceptive à la victoire de Trump, et la craint même à certains égards, alors que les secteurs susceptibles d’en profiter aux États-Unis se précisent : la consommation, l’énergie, les industries, la finance et les technologies. En revanche, les énergies renouvelables tremblent : un détricotage de l’Inflation Reduction Act (IRA) est dans l’air, faisant craindre un retour en arrière sur les aides pour les énergies décarbonées.
Parmi les stars du jour, Tesla bondit de plus de 13%, Elon Musk étant un fervent soutien de Trump. Certains le considèrent comme son colistier officieux. Trump Media & Technology Group flambe de 15%, soutenu par les espoirs autour du réseau social de Trump, Truth Social. Un retour du Président républicain promet un climat d’incertitudes mais aussi de nouvelles opportunités à Wall Street.
Demain à la Une : Et maintenant... la Fed !
On passe d’une actu forte à une autre. De l’élection de Trump à la deuxième baisse des taux de la Fed en 2024. Demain soir, la Banque centrale américaine devrait en effet baisser ses taux de 0,25% seulement. Une petite baisse symbolique qui ramènerait son taux directeur autour des 4,75%. Wall Street espère une baisse plus forte (-0,50%), comme toujours ! Jerome Powell tiendra sa traditionnelle conférence de presse à 20h30, heure française.
Ses réponses aux journalistes seront très suivies par les investisseurs américains, en quête d’indices sur les prochaines baisses de taux. Mais avant cela, Pékin publiera cette nuit sa balance commerciale d’octobre. Au programme également, les résultats trimestriels d’Airbnb, Engie, Legrand, Veolia, Euronext, JC Decaux et Air France.
Le monde d'après : L'effet Trump !
Avec le retour de Trump à la Maison-Blanche, les premiers gagnants et perdants se manifestent déjà à Wall Street. Les banques américaines et les géants pétroliers jubilent, portés par des promesses de dérégulation et de soutien massif aux industries fossiles. Les valeurs bancaires comme JPMorgan, Goldman Sachs et Citigroup affichent des hausses d’environ 10% ce mercredi, misant sur une politique fiscale avantageuse et un relâchement des régulations.
Les majors pétrolières voient dans le retour du « Drill, baby, drill » (voir lexique) un avenir doré. Les hausses d’Exxon et Chevron sont d’environ 2% pour le moment. La tech avance toutefois en ordre dispersé. Nvidia (+3%) et Microsoft (+1,5%) surfent sur l'engouement pour l'intelligence artificielle, mais l’incertitude liée aux tensions commerciales avec la Chine et la menace de nouveaux droits de douane pourraient assombrir leurs perspectives à long terme. Quant au Bitcoin, il flambe de plus de 6%, séduisant les investisseurs qui voient dans le retour de Trump une aubaine pour les cryptomonnaies.
Le lexique : "Drill, baby, drill !"
Forer toujours plus ! “Drill, baby, drill !” est une expression popularisée par le parti républicain lors de la campagne présidentielle de 2008. Ce slogan met en avant une politique favorable à l'exploration et l'exploitation des ressources pétrolières aux États-Unis. Il incarne désormais la volonté de Trump d'augmenter la production de pétrole pour faire baisser les prix de l’essence. Cette approche n'est pas sans controverse, car elle soulève bien sûr des débats sur les impacts environnementaux et les politiques énergétiques en jeu.