Mardi 12 novembre

Les marchés : Sous haute tension !

Les marchés européens clôturent en forte baisse ce mardi, sous l’effet de nouvelles tensions géopolitiques et économiques. Le CAC 40 affiche une chute de 2,69% à 7 227 points, tandis que Wall Street cède environ 0,35% sur ses principaux indices, toujours proches de leurs records historiques. Les investisseurs restent sur leurs gardes face aux menaces de Donald Trump concernant les hausses de tarifs douaniers, un sujet qui pèse lourdement sur la confiance des marchés et particulièrement sur le secteur du luxe.

En Europe, les mauvaises nouvelles économiques se multiplient. L'inflation allemande rebondit à 2% en octobre, contre 1,6% en septembre. D’autres données économiques allemandes sont préoccupantes, comme l’indice ZEW du moral des investisseurs qui reflète l'impact de la crise politique allemande et la rupture de la coalition tripartite la semaine dernière. Une situation qui ne laisse entrevoir aucune reprise imminente, ni sur le front économique, ni sur celui de la politique. Dans la suite de cette édition, on revient sur la débâcle de Bayer.

La Chine tente par ailleurs de rassurer les marchés avec de nouvelles mesures de relance, mais la décision de relever de 780 milliards d'euros le plafond de la dette des collectivités locales n’a pas suffi à apaiser les craintes… Les investisseurs se préparent désormais à un environnement économique mondial plus difficile, avec des incertitudes politiques en Europe et un climat commercial tendu entre les États-Unis et la Chine. La prudence est donc de mise alors que les perspectives de croissance continuent de se dégrader.


Les valeurs : Les valeurs du luxe, Bayer et LDC

Les valeurs du luxe

Encore elles ! Les valeurs du luxe font partie des plus grandes capitalisations du CAC et leur chute entraîne ce soir l’indice français sous les 7 300 points. Les menaces douanières de Trump et le ralentissement chinois font trembler le secteur. Hermès (-3,4%), LVMH (-4,5%) et Kering (-5,8%) subissent de lourdes pertes alors que Donald Trump, fraîchement élu, menace de hausser les taxes d’importation, ciblant aussi bien l’Union européenne que la Chine. Le Président américain entend relever les droits de douane à 20% pour l’Europe et jusqu’à 60% pour la Chine, ce qui fait craindre un coup dur pour l’Empire du Milieu et les entreprises françaises dépendantes de leurs importations.

Ces tensions s’ajoutent à la déception des marchés vis-à-vis du dernier plan de soutien chinois, jugé insuffisant pour relancer une consommation atone et un marché immobilier déprimé. En parallèle, l’instabilité politique en Allemagne, avec l’éclatement de la coalition Scholz, ajoute de l’incertitude dans le paysage européen. Enfin, les tensions commerciales entre Pékin et Bruxelles n’épargnent pas non plus les spiritueux. Pernod Ricard (-2,2%) et Rémy Cointreau (-1,9%) se replient après l’annonce de mesures antidumping chinoises visant le cognac, symbole d’un climat de défiance croissante.


Bayer

Une fois n’est pas coutume, on vous parle ce soir d’une action allemande dans cette rubrique. Outre Volkswagen, un autre fleuron inquiète en ce moment et alerte sur le déclin économique outre-Rhin. Le groupe de chimie Bayer subit un revers brutal à la Bourse de Francfort ce mardi, -15,23% à 20,7€, après l’annonce de résultats décevants pour le troisième trimestre et l’abaissement de sa prévision de marge pour 2024. Les difficultés rencontrées par sa division agriculture, particulièrement affectée par le repli des ventes d’herbicides, pèsent lourdement sur les résultats du groupe.

Ses nouvelles prévisions sont sombres, prévoyant un recul de 8% à 11% des marges avant impôts pour 2024. Face à cette situation, le directeur général Bill Anderson évoque un marché agricole en berne, notamment en Amérique latine, et une pression tarifaire croissante. La division pharmacie s’en sort mieux, avec une progression de 2,3% de ses revenus grâce à des ventes solides de nouveaux médicaments. Le géant allemand prévoit d’accélérer sa restructuration, qui implique des suppressions de postes et des économies. Depuis le début de l’année, il perd 37% en Bourse.


LDC

Le leader européen de la volaille et propriétaire des marques Loué et Marie recule ce soir de 0,3% à 67,54€ alors que la France élève le risque de grippe aviaire en raison de l'augmentation des cas en Europe. Bien que le groupe soit exposé au risque de contamination, plusieurs analystes estiment que l'impact devrait rester limité grâce à la diversification des approvisionnements de LDC.

Le groupe, éligible au PEA-PME, continue de déployer sa stratégie de croissance externe avec les acquisitions de Pierre Martinet et Routhiau. Cependant, le délai prolongé dans l'intégration de ces opérations a conduit LDC à revoir son objectif de chiffre d'affaires pour 2023, ajusté de 6,5 à 6,2 milliards d'euros. Le géant de la volaille publiera ses résultats semestriels le 27 novembre prochain. À ce jour, l’action cède près de 3% depuis le début de l’année.


Demain à la Une : Inflation et niveaux critiques

Demain, les derniers chiffres de l’inflation américaine seront publiés à 14h30. Tous prix confondus, le marché table sur un petit rebond à +2,6% sur un an en octobre, contre 2,4% en septembre. Hors prix de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation sous-jacente devrait rester stable à 3,3%. D’un point de vue technique, plusieurs niveaux sont à surveiller, alors que le CAC décroche complètement et se dirige vers ses plus bas niveaux annuels, atteints en août autour des 7 000 points. En cas de poursuite de la baisse, les principaux supports sont à 7 170 et 7 090 points. Les objectifs des acheteurs sont fixés sur les 7 250 et 7 320 points. À suivre !

Le monde d'après : 1 000$ grâce à Trump !

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche n'a pas seulement secoué les fondations politiques, il a aussi réveillé Wall Street. L'exemple le plus marquant ? Tesla. Après avoir sombré dans les abîmes, la valeur du constructeur automobile a littéralement explosé, repassant la barre des 1 000 milliards de dollars de capitalisation en un clin d'œil. L’action a bondi de près de 30% en une semaine, un retournement spectaculaire qui en dit long sur l’impact de la politique de Trump : baisse d’impôts, dérégulation et protection accrue face à la concurrence chinoise. Ces mesures devraient bénéficier à Tesla, notamment en accélérant l'approbation de sa technologie de conduite autonome, un secteur sur lequel Elon Musk mise beaucoup.

Sa grande proximité avec Trump est l’autre grande raison de cette explosion boursière. Avec les tarifs douaniers attendus en hausse et sa domination sur le marché américain, Musk et son entreprise sont bien placés pour écraser les acteurs chinois comme BYD. Le tout dans un environnement qui va se durcir pour les autres constructeurs électriques, mais qui semble sur mesure pour Tesla. Ceux qui pensaient que l’action ne dépasserait plus les 1 000 milliards avant plusieurs années ont probablement raté un virage stratégique. Trump a clairement redonné un coup de pouce à Musk et à son entreprise, qui pourrait bien dominer le secteur dans les années à venir… Depuis le début de l’année, le titre gagne plus de 37% !


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