Les marchés : La spéciale Black Friday !
Le CAC 40 signe une sixième semaine consécutive de baisse, malgré un petit rebond de 0,78% ce soir. Il clôture à 7 235 points et cède 0,27% depuis lundi. Dans ce contexte rouge vif, retrouvez ici les niveaux à surveiller pour les prochaines séances. La prudence domine toujours sur le marché parisien, en l'absence des investisseurs américains (Thanksgiving). Les incertitudes politiques continuent de planer au-dessus du CAC, en attendant le verdict de l’agence de notation S&P ce soir, sur la dette souveraine française.
Michel Barnier a renoncé à une hausse des taxes sur l’électricité pour éviter une censure parlementaire. Ce geste avait contribué au rebond du CAC hier soir mais l'attente fébrile de la décision sur la note française limite les initiatives. Côté chiffres, l'inflation européenne progresse comme attendu par le marché (+2,3% en novembre), mais l’inflation sous-jacente ressort légèrement inférieure aux attentes (à 2,7%). En France, l’inflation passe de 1,2% sur un an en septembre, à 1,3% en octobre et la croissance ressort à +0,4% sur le dernier trimestre (+1,2% sur un an). En somme, rien de bien incroyable.
Ces résultats renforcent toutefois la probabilité d’une nouvelle baisse de taux de la BCE le 12 décembre. Du côté des entreprises, peu de nouvelles à signaler, si ce n’est Elior, qui bondit de 5,92% grâce à une révision favorable de JP Morgan, avec un objectif de cours relevé à 4,5€. On en reparle dans la suite du Journal.
Les valeurs : Elior, Elis et Eutelsat
Elior
Le spécialiste de la restauration collective refait surface ce vendredi, en gain de 5,92% à 2,64€. Le marché applaudit les signaux d'un redressement réussi, après des années difficiles. Le titre est également porté par une note favorable de JP Morgan qui rehausse sa recommandation de "neutre" à "surpondérer" et ajuste son objectif de cours à 4,5€. Le potentiel de gain s’élève à près de 70%. La banque d’investissement salue les efforts du PDG, qui recentre Elior sur des contrats plus rentables, tout en bénéficiant de hausses de prix.
Bien que des incertitudes subsistent, notamment liées à l’inflation et au rythme de la reprise des marges, la dynamique actuelle place Elior sur une trajectoire prometteuse. L’action signe la deuxième meilleure performance du SBF 120 ce soir, marquant le retour en grâce du groupe en pleine transformation. Elle limite désormais ses pertes à 9% depuis le début de l’année.
Elis
Ce soir, Elis recule de 0,47% à 19,26€ après l’annonce de l’acquisition de Carsan, une entreprise espagnole réalisant 8 millions d’euros de chiffre d’affaires, dans le but de renforcer ses positions dans l’Hôtellerie-Restauration haut de gamme à Madrid. Cette petite acquisition s’inscrit dans la stratégie d’Elis de se concentrer sur des rachats ciblés, comme récemment avec le groupe Wasned aux Pays-Bas.
Après avoir renoncé à de grandes acquisitions aux États-Unis, comme celle de Vestis, jugée trop risquée, Elis poursuit une croissance plus mesurée. Le groupe a confirmé ses objectifs pour 2024, avec une croissance organique attendue entre 5,2% et 5,5% et une marge avant impôts autour de 35,5%. Cependant, les investisseurs restent prudents, attendant des signaux plus ambitieux. Pour l’heure, le titre gagne 1,5% depuis le début de l’année.
Eutelsat
Le titre éligible au PEA-PME voit son titre chuter de 14% sur les cinq dernières séances et de plus de 30% depuis le début de l'année, occupant ainsi la première place du flop boursier de la semaine. En ce Black Friday, le groupe semble participer à sa manière à la frénésie des soldes… mais cette fois au grand désarroi de ses actionnaires. L'opérateur satellitaire subit la pression d'une concurrence féroce, notamment celle de Starlink, la filiale de SpaceX, qui promet avec son nouveau service mobile de mettre fin aux zones blanches.
Pourtant, fin octobre, Eutelsat avait annoncé un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 9,4%, à 300 millions d'euros, mais cela n'a pas suffi à raviver la confiance du marché. Alors que la chute se poursuit, le titre arrive à un moment décisif. Saura-t-il rebondir ou continuera-t-il à être en solde en Bourse ?
Le monde d'après : Faut-il craquer ?
En ce Black Friday, les soldes ne concernent pas uniquement les vitrines des grands magasins, mais aussi les marchés financiers. Si certaines actions de la tech continuent de s’envoler, qu’en est-il du luxe ? Alors que des entreprises comme Abercrombie se réinventent avec brio après des années de tourmente, le secteur du luxe, lui, semble à la croisée des chemins. Certes, les mastodontes du luxe comme LVMH ou Hermès restent des piliers de rentabilité, mais des interrogations émergent : ces valeurs emblématiques, après avoir connu des sommets, ne seraient-elles pas à prix cassés sur les marchés ? Avec des multiples de valorisation qui se sont quelque peu détendus ces derniers mois, le luxe pourrait bien offrir, en Bourse aussi, quelques promotions intéressantes.
Mais attention, toutes les "affaires" ne se valent pas. Contrairement à des succès éclatants comme Nvidia dans la tech, le luxe reste un secteur où la compétition est féroce et où les cycles de mode peuvent rapidement inverser les tendances. En attendant une possible reprise généralisée de la consommation en Chine ou des signaux positifs sur le front macroéconomique, certains investisseurs préfèrent miser d’ores et déjà sur des fonds diversifiés pour capter le potentiel du luxe à long terme.
Le lexique : Black Friday
Originaire des États-Unis, le Black Friday est une journée de soldes et de réductions massives qui se déroule le lendemain de la fête de Thanksgiving, marquant le début de la saison des achats de fin d'année. Son nom "Black Friday" est associé au fait que les détaillants passent du "rouge" (perte) au "noir" (profit) grâce aux ventes massives réalisées ce jour-là.
L'évènement a débuté dans les années 1960 aux États-Unis et s'est rapidement répandu dans le monde entier, devenant l'une des journées de shopping les plus importantes de l'année avec des offres alléchantes et une frénésie d'achats. Le Black Friday est suivi du Cyber Monday, une journée de réductions en ligne, prolongeant ainsi cette période de promotions.