Les marchés : La semaine de Noël
C’est une semaine calme qui débute pour les marchés et qui clôture l’année. La Bourse de Paris ne sera ouverte que jusqu’à 13h demain, et bien sûr fermée mercredi pour Noël. Elle le sera également jeudi et nous ne vous enverrons donc pas de Journaux de la Bourse, exceptionnellement, les 25 et 26 décembre. En dehors du 25, vos services Bourse Privée seront assurés, comme d’habitude.
Ce lundi, le CAC 40 clôture à l’équilibre, dans de faibles volumes, marqués par la torpeur des fêtes de fin d’année : -0,03% à 7 272 points (-1,8% la semaine dernière). Peu d’initiatives à signaler, si ce n’est la digestion des derniers indicateurs économiques, notamment l’indice PCE sur l’inflation américaine dont nous vous parlions vendredi, légèrement en deçà des attentes.
Bien que la Fed reste prudente, les investisseurs anticipent désormais deux baisses des taux en 2025, plaçant le taux directeur entre 3,75% et 4%. Sur le front politique, le suspense demeure en France : François Bayrou tarde à dévoiler son gouvernement. À l’international, tous les regards se tournent vers le Japon. Nissan et Honda ont officialisé des pourparlers en vue d’une fusion, avec une échéance fixée à 2026. On en reparle ci-dessous.
La Bourse de New York débute la semaine en légère baisse. Les craintes d’un shutdown, qui avaient pesé sur le marché, ont été levées in extremis avec l’adoption d’un budget par le Congrès pour 2025. Les regards sont maintenant tournés vers le traditionnel rallye de Santa Claus, cette période de fin d’année souvent positive pour les actions. Wall Street fonctionnera au ralenti cette semaine, à l’image de Paris avec une séance écourtée demain et des marchés fermés mercredi et jeudi.
Les valeurs : Axa, VusionGroup et Carmat
Axa
Axa avance doucement en Bourse (+0,39% à 33,64€) après l’annonce officielle de la vente de sa filiale de gestion d’actifs, Axa Investment Managers, à BNP Paribas pour 5,1 milliards d’euros. Cet accord, signé samedi, marque une nouvelle étape d’un projet stratégique dévoilé en août. En parallèle, un partenariat de 15 ans a été scellé pour garantir la continuité des services de gestion d’investissement d’Axa.
Cette transaction, qui doit être finalisée mi-2025, donnera naissance à un mastodonte fort de 1 500 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Le directeur général d’Axa, Thomas Buberl, salue une "étape importante" permettant à ses clients de bénéficier d’une gamme d’investissements diversifiée. Depuis le début de l’année, Axa gagne 14% en Bourse.
VusionGroup
Le spécialiste des étiquettes électroniques signe un accord stratégique avec Walmart, le géant américain de la grande distribution, renforçant un partenariat déjà solide. L'enseigne américaine, après avoir testé les solutions de VusionGroup dans 500 magasins, déploiera désormais ses technologies dans ses 4 600 points de vente aux États-Unis. Résultat, une commande supplémentaire d’environ 1 milliard d’euros, offrant une visibilité exceptionnelle au groupe français.
Pour VusionGroup, qui visait déjà 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2024, ce contrat marque un tournant. En combinant innovation technologique et expansion rapide, la société confirme sa trajectoire de croissance, estimée à plus de 30% par an pour les trois prochaines années. En Bourse, l’enthousiasme des investisseurs propulse le titre en tête des hausses du jour, +13,62% à 177,70€. +32% en 2024.
Carmat
Le pionnier du cœur artificiel, s’offre un joli rebond en Bourse. +8,38% à 1,05€ après une opération stratégique. La société a racheté aujourd’hui 2 millions de ses actions à Airbus, dans le but de rembourser partiellement un emprunt auprès de la Banque Européenne d’Investissement, tout en limitant la dilution de ses actionnaires.
Ce mouvement marque une réduction de la participation d’Airbus, qui était un actionnaire historique depuis la fondation de Carmat en 2008. Désormais bien engagée dans la commercialisation de son cœur artificiel Aeson, Carmat semble tourner une page importante tout en renforçant sa structure financière. Un signal positif qui séduit les investisseurs ce lundi. Toutefois, le titre éligible au PEA-PME cède plus de 80% depuis le début de l’année.
L'agenda du lundi : Une semaine très calme
Beaucoup de grandes places mondiales seront fermées dans les prochains jours. C’est très variable d’un pays à l’autre, l’Italie sera par exemple fermée ce mardi là où beaucoup de pays feront une demi-séance. Demain justement, seules les commandes de biens durables réalisées aux États-Unis en novembre et les ventes de logements neufs seront surveillées par les rares opérateurs actifs à Wall Street. Mercredi, jeudi et vendredi aucune publication majeure n'est attendue. La dernière séance de la semaine sera toutefois marquée par la réouverture progressive des principales places, en attendant le 31 décembre. On entre dans la trêve des confiseurs, bien sûr marquée par peu d’actions sur les marchés.
Le monde d'après : Auto, le Big Bang de 2026
Nous vous en parlions ces derniers jours, c’est désormais officiel ! La fusion entre Honda et Nissan marque un tournant dans le secteur automobile. Annoncée via un protocole d’accord, cette union créera une holding commune cotée en Bourse dès 2026, regroupant les deux géants japonais. Avec des synergies estimées à 6 milliards d’euros par an, cette opération repose sur plusieurs piliers comme la standardisation des plateformes de production, des économies en recherche & développement et des achats groupés. Honda, en position de force, devrait détenir la majorité de la nouvelle entité, laissant Nissan face au défi de redresser ses performances opérationnelles.
Pour Renault, cette fusion pourrait bien être une opportunité en or. Détenant encore 35,7% de Nissan, le constructeur français pourrait monétiser plus facilement sa participation grâce à une meilleure liquidité des actions dans la nouvelle structure. En parallèle, des mécanismes techniques, comme le "swap" (voir lexique), pourraient lui permettre de récupérer les 15% de son capital détenus par Nissan.
Le lexique : Swap
Un Swap est un contrat dérivé par lequel deux parties s’engagent à échanger des flux financiers selon des conditions prédéfinies. Par exemple, dans un swap de taux d’intérêt, une partie échange un taux fixe contre un taux variable, tandis qu’un swap de devises implique l’échange de flux dans différentes monnaies, de l’euro vers le dollar typiquement. Ces contrats sont largement utilisés pour gérer les risques liés aux variations de taux ou de change et pour optimiser les coûts de financement.