Les marchés : De l'optimisme sous le sapin
Les marchés européens se parent de vert ce mardi, à l’approche de Noël, dans une atmosphère calme mais optimiste. Le CAC 40 termine en légère hausse de 0,2%, à 7 287 points, au terme d’une demi-séance. La quasi-totalité des composantes progressent ce mardi. Comme souvent à cette période, les volumes sont faibles, reflétant un marché attentiste et apaisé. Malgré des incertitudes persistantes, notamment liées aux perspectives monétaires de la Fed, les investisseurs semblent vouloir croire en un rallye de fin d’année, dans l’espoir d’un rebond plus marqué en janvier.
En France, la nomination d’Éric Lombard, ex-directeur général de la Caisse des dépôts et consignations, au poste de ministre de l’Économie et des Finances par François Bayrou, n’a pas spécialement enflammé les marchés. Outre-Atlantique, Wall Street salue la performance des géants de la tech, les fameux Sept Magnifiques, qui continuent de tirer les indices américains vers le haut. Au niveau mondial, les investisseurs scrutent les signaux venus de Chine, où un nouveau plan de relance économique pourrait bien insuffler une dynamique positive pour 2025.
Les valeurs : Le secteur auto, bancaire et Voltalia
Le secteur auto
Les actus boursières sont évidemment peu nombreuses ce 24 décembre, on en profite pour vous partager les anticipations de Bank of America (BofA) sur le secteur auto européen pour 2025. Un secteur qui traverse une zone de turbulence intense, et l’année prochaine ne s’annonce guère plus clémente. Dans ce contexte, BofA a identifié quatre actions à privilégier et une à éviter, offrant une boussole précieuse pour naviguer dans ces eaux agitées.
Après des restructurations en cascade en 2024, des avertissements sur résultats et des baisses de performances en Bourse, à l’exception notable de Ferrari (+34%) et Renault (+28%), 2025 pourrait bien amplifier les défis : durcissement des réglementations sur les émissions de CO2, menace de droits de douane aux États-Unis, et montée en puissance des concurrents chinois. Dans cette tempête, Continental et Pirelli devraient tirer leur épingle du jeu parmi les équipementiers, selon BofA. Continental mise sur une scission stratégique pour recentrer ses activités sur les pneus, tandis que Pirelli pourrait bénéficier d’un potentiel désengagement de son actionnaire chinois Sinochem et d’une hausse significative de son dividende.
Valeo est aussi conseillé à l’achat, avec une attente de résultat opérationnel à +25% pour 2025. Du côté des constructeurs, Stellantis, malmené en 2024, pourrait renaître grâce au lancement de 20 nouveaux modèles et à une stratégie robuste d’électrification. En revanche, Mercedes-Benz est dans le viseur de Bank of America qui anticipe une "année de transition" difficile, marquée par une concurrence accrue et des incertitudes sur ses objectifs environnementaux. UBS est de son côté à l’achat sur BMW, Continental, Autoliv et Stellantis.
Le secteur bancaire
Quelles prévisions pour les banques ? Royal Bank of Canada (RBC) a rendu son verdict : pour 2025, BNP Paribas est la seule banque française qui trouve grâce à ses yeux, éclipsant Société Générale et Crédit Agricole. Dans une note sectorielle publiée ce mardi, la banque canadienne a rehaussé son objectif de cours. BNP Paribas voit ainsi son objectif de cours passer de 78 à 88 euros, porté par sa capacité à générer une croissance régulière de ses bénéfices (+8% par an en moyenne sur 2022-2025) et un rendement soutenu.
En revanche, RBC reste neutre sur Crédit Agricole et Société Générale, pointant une dynamique jugée moins convaincante. Si Crédit Agricole bénéficie d’une bonne maîtrise des coûts, Société Générale devra encore prouver la pertinence de ses objectifs de moyen terme, jugés "excessivement prudents". Pour RBC, les banques européennes continuent de souffrir d'une lourde décote face à leurs homologues américaines (-41%) et à l'ensemble des actions européennes (-46%). Une valorisation attrayante, mais plombée par les incertitudes économiques et politiques. Dans ce contexte, BNP Paribas se distingue par son modèle robuste, davantage tourné vers des revenus diversifiés et mieux protégés des fluctuations des taux d’intérêt.
Voltalia
Le groupe énergétique éligible au PEA-PME, consolide son ancrage dans les Balkans avec le lancement de la centrale solaire de Spitalla, en Albanie. Ce projet de 100 mégawatts, soutenu par deux contrats à long terme (public et privé), alimentera plus de 150 000 habitants tout en réduisant les émissions de CO2 de 18 000 tonnes par an à partir de 2027. Après Karavasta, mise en service en 2023, Voltalia renforce sa stratégie de développement durable dans la région. Après une légère baisse de 2,85% aujourd’hui à 6,82€, le titre perd 34% en 2024.
Demain à la Une : La trêve des confiseurs
Demain ? Rien au programme bien sûr. La prochaine actu économique un tant soit peu digne d’intérêt sera dévoilée jeudi, avec les habituelles revendications hebdomadaires au chômage américain. Rien de bien incroyable, d’autant que les grandes places seront fermées. Il faudra attendre vendredi pour retrouver les opérateurs boursiers, en pleine trêve des confiseurs. Plus largement, la volatilité et les prises d’initiatives devraient rester réduites jusqu’au lundi 6 janvier.
Le monde d'après : Le traîneau du père Noël en Bourse
Le service de livraison du Père Noël va coter en Bourse ! En ce réveillon, FedEx annonce en effet un cadeau inattendu aux investisseurs. Le géant de la logistique va se séparer de sa division FedEx Freight, spécialisée dans le fret de poids moyen, appelé “LTL” (less than truckload, un type d’expédition où la cargaison n’occupe pas tout l’espace d’un camion), pour en faire une entreprise cotée en Bourse d’ici 18 mois.
Avec cette opération, FedEx espère mieux capter les opportunités de croissance. Ce segment, pesant 9,4 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires total de 87,7 milliards, deviendra un pure player capable de maximiser sa valeur pour les investisseurs. Si la scission semble prometteuse, elle s’inscrit dans une tendance où les conglomérats se démembrent pour augmenter leur valorisation. Comme le Père Noël qui se réinvente chaque année pour livrer ses cadeaux, FedEx met ainsi de l’ordre dans sa logistique pour répondre aux attentes des actionnaires.
Mais attention, ce “cadeau” n’est pas forcément sans risque. Des exemples comme Vivendi rappellent que ces mouvements stratégiques peuvent parfois décevoir. Reste que l’annonce éclaire le secteur de la logistique d’un nouvel espoir pour 2025, et que les investisseurs gourmands pourraient bien ajouter cette nouvelle opportunité à leur liste de Noël !
Le lexique : Les Magnificent Seven
En Bourse, cette expression désigne les géants technologiques américains les plus puissants et influents. Ceux qui dominent le marché et ont largement contribué à la hausse du Nasdaq ces derniers mois. Cette liste n'est pas strictement définie et peut varier en fonction des critères utilisés (capitalisation boursière, influence dans l'industrie, etc.), mais elle regroupe aujourd’hui Apple, Microsoft, Amazon, Google (Alphabet), Facebook (Meta) et depuis peu Tesla et Nvidia. En raison de la nature dynamique des marchés, les entreprises qui composent cette liste peuvent changer avec le temps.