Mardi 07 janvier

Les marchés : Hausse ou feu de paille ?

Le CAC 40 poursuit son ascension ce mardi, progressant de 0,59% à 7 489 points, après un bond de 2,2% hier. L’embellie, portée par des ajustements de recommandations et une conjoncture économique perçue sous un meilleur jour, reste toutefois fragile. Hier, les investisseurs ont salué un article du Washington Post suggérant que les ambitions protectionnistes de Donald Trump pourraient se limiter à certains secteurs. Malgré le démenti du président élu, le marché parisien n’a pas boudé son plaisir, après un cru 2024 décevant (-2,15%).

Côté valeurs, Unibail-Rodamco-Westfield brille avec une hausse de 1,35%, dopée par une recommandation à l’achat de la banque d’investissement américaine Jefferies, qui propulse aussi une autre grande foncière, Mercialys (+1,6%). À l’inverse, Sodexo chute de 7,8%, victime de performances décevantes et entraînant Elior dans sa chute (-4,6%). Alstom trébuche (-4%), dégradé à « vendre » par Goldman Sachs. La volatilité est assez forte en ce début de semaine et les incertitudes sur l’économie européenne et l’inflation rappellent que l’euphorie boursière pourrait n’être qu’un feu de paille.

D’ailleurs, Wall Street évolue dans le rouge dans ses premiers échanges, avec une chute de 1% du Nasdaq, et une hausse de près de 8% du Vix, “l’indice de la peur”, thermomètre du stress et de la volatilité à Wall Street.


Les valeurs : Sodexo, Alstom et Riber

Sodexo

Sodexo trébuche et inquiète les marchés. Alors que le groupe est traditionnellement l’un des premiers à publier ses résultats annuels, il a surpris négativement avec une croissance organique de 4,6% au premier trimestre de l’exercice 2024-2025, nettement inférieure aux attentes des analystes (5,3%). Si la restauration collective reste robuste (+5,7%), l'activité de "facility management", soit les services comme la propreté ou la conciergerie, ralentit avec une croissance limitée à 2,4%, notamment en Europe, où certains projets sont à la traîne.

Malgré la confirmation de ses objectifs annuels (croissance attendue entre 5,5% et 6,5%), les derniers mois, jugés timides, soulèvent des doutes sur la capacité du groupe à tenir ses prévisions sans une forte accélération au second semestre. À la Bourse de Paris, l’action Sodexo chute de 7,83% ce soir à 73€, reflet de la défiance des investisseurs face à des perspectives jugées fragiles…


Alstom

Après une année 2024 spectaculaire avec un bond de près de 88%, le titre Alstom chute lourdement ce soir, cédant 4,35% à 21,32€. En cause, une note de Goldman Sachs, qui a abaissé sa recommandation à vendre avec un objectif de cours ajusté à 18,5€. La banque américaine s'inquiète des priorités budgétaires en Europe, où les dépenses pourraient se détourner du ferroviaire pour privilégier la défense et l’énergie.

Elle pointe également des attentes jugées trop élevées sur le titre, une valorisation peu attrayante et des doutes sur la capacité d'Alstom à convertir 100% de son résultat net ajusté en cash-flow libre. Alors que le groupe ne verse toujours pas de dividendes, le marché attendra les prochains résultats trimestriels, le 21 janvier, pour jauger la capacité de l'équipementier ferroviaire à rassurer ses investisseurs.


Riber

Riber s'illustre en Bourse avec un nouveau succès commercial. Le spécialiste des équipements avancés, essentiels à la production de matériaux semi-conducteurs de haute précision annonce une commande clé du français Almae Technologies. Ce partenariat, initié en 2019, se renforce avec une nouvelle machine dédiée à la production de composants avancés. Ces équipements répondent à la forte demande des télécoms et datacoms, portée par l’essor de l’intelligence artificielle.

Ce marché de niche, où Riber domine avec 70% des parts, représente une manne financière, chaque système générant des millions d’euros. Avec des perspectives 2025 confirmées, dont un chiffre d’affaires attendu au-delà des 40 millions d’euros, et des ambitions dans la photonique et les matériaux quantiques, Riber s’affirme comme un acteur stratégique dans un secteur en pleine effervescence. Ce soir, le titre éligible au PEA-PME bondit de 4,53% à 3,23€, porté par la confiance des investisseurs dans son potentiel de croissance. L’action s’est envolée de 47% en 2024.


Demain à la Une : Demandez le programme !

Peu de nouveaux éléments sont attendus demain. Le rapport ADP (voir lexique) fournira à 14h30 un premier aperçu du marché de l’emploi américain, avant les données officielles de vendredi après-midi, principal temps fort économique de cette semaine. En soirée, la Fed publiera le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire, Wall Street espère en tirer quelques informations sur les prochaines baisses de taux. D’un point de vue technique, les acheteurs devraient viser les 7 500 et 7 550 points par extension sur le CAC dans les prochaines séances. Les 7 440 et 7 385 sont les principaux objectifs des vendeurs.


Le monde d'après : 2025, l'année des foncières ?

Après des années de turbulences, le secteur de l’immobilier coté pourrait enfin retrouver son éclat. La banque d’investissement Jefferies, dans une note optimiste, anticipe une rentabilité impressionnante de 20 à 25% pour 2025. Parmi les onze valeurs revalorisées, Unibail-Rodamco-Westfield et Mercialys se démarquent grâce à des catalyseurs prometteurs. Pour Unibail, la banque estime que le groupe pourrait réviser sa stratégie américaine, tirant parti de la solidité du dollar et des performances remarquables de ses actifs outre-Atlantique. Une décision stratégique qui pourrait donner un second souffle à l’action, cotée aujourd’hui à 75,3€ (+11% en 2024).

Mercialys, de son côté, bénéficie d’une dynamique opérationnelle solide avec une croissance des loyers de 4% sur neuf mois. Jefferies voit dans l’exploitant de centres commerciaux une cible de choix pour une éventuelle consolidation du secteur, ce qui pourrait faire grimper son titre. La banque salue également la résilience de ces acteurs face aux défis récents, et estime que les foncières retrouveront leurs caractéristiques défensives alors que le creux du cycle immobilier semble désormais derrière nous.


Le lexique : Le rapport ADP

Le rapport ADP fournit des informations sur l'emploi privé américain, hors agriculture. C’est un prélude au rapport mensuel sur l'emploi du Bureau of Labor Statistics, plus officiel et connu sous le nom de rapport NFP (Non Farm Payrolls).

Le rapport ADP est publié deux jours avant les NFP, offrant ainsi aux investisseurs une estimation préliminaire de la santé du front de l’emploi américain. Les investisseurs scrutent attentivement ces deux rapports car l'emploi est un indicateur clé de la santé économique globale et un enjeu majeur pour la Banque centrale américaine.

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