Jeudi 23 janvier

Les marchés : Trump à Davos

Le marché retient son souffle avant l’intervention de Trump à Davos. Depuis lundi, c’est l’effervescence. Chaque déclaration, chaque tweet du président américain est scruté à la loupe. Hier soir, la menace de nouvelles sanctions contre la Russie, si aucun accord n’est trouvé avec l’Ukraine, a remis le dossier au centre des attentions. Et ce soir, c’est le grand soir ! Le discours de Trump à Davos s’annonce explosif et les investisseurs sont sur le qui-vive.

Toute annonce concernant la politique commerciale américaine ou les relations internationales pourrait provoquer de fortes réactions. Et une volatilité accrue sur les marchés. Une chose est sûre, tant que Trump sera aux commandes, les marchés continueront de danser au rythme de ses déclarations. En attendant son discours, le CAC 40 clôture en gain, pour la huitième séance consécutive (+0,74% à 7 895 points). Au plus haut depuis juin dernier, il gagne désormais près de 7% depuis le début de l’année. Wall Street évolue à l’équilibre, dans l'expectative, mais toujours proche de ses plus hauts historiques.


Les valeurs : Puma, Vicat et Euronext

Puma

Deux salles, deux ambiances. Les deux géants allemands du sport ont publié des résultats aux antipodes. D’un côté, Adidas qui affiche des performances insolentes, on en reparle dans la suite du Journal. De l’autre, Puma, qui chute lourdement de 23% ce soir, à 32,28€ (-25% sur un an). Ses performances du quatrième trimestre 2024 ressortent en demi-teinte. La croissance des ventes est tout de même d’environ 10% sur un an, mais inférieure aux attentes du marché. La rentabilité stagne autour de 5% et sur l'année, le chiffre d'affaires atteint 8,8 milliards d'euros, en hausse de 4,4%.

"Nous ne sommes pas satisfaits de notre rentabilité", admet le PDG. Pour redresser la barre, la marque au félin lance un plan de réduction des coûts, visant à améliorer ses marges d'ici 2027. Toutefois, les analystes restent sceptiques, soulignant les difficultés à conjuguer croissance et maîtrise des dépenses. Face au succès d'Adidas, Puma doit prouver sa capacité à rebondir. La concurrence est rude et comme ces derniers trimestres, le moindre faux pas dans les résultats d’entreprises est sévèrement sanctionné en Bourse.


Vicat

Retour à Paris où le cimentier Vicat profite d’une recommandation favorable de Barclays. La banque britannique a en effet relevé sa recommandation sur le titre, avec un objectif à 47€ (+18% de potentiel haussier). Moins connu du grand public que ses concurrents internationaux, Vicat devrait améliorer ses résultats financiers en 2025, grâce notamment à la baisse de ses coûts de production et à la hausse générale des prix. Par ailleurs, le démarrage imminent d'une nouvelle ligne de production au Sénégal devrait renforcer sa position et lui permettre de réduire son endettement.

Malgré ces perspectives encourageantes, Vicat reste sous-évalué par rapport à ses concurrents, ce qui en fait, aux yeux de Barclays, une opportunité d'achat intéressante. La publication de son avis a propulsé l’action dans les premières places du SBF 120 aujourd’hui (+3,47% à 40,25€, +15% sur un an). Les investisseurs attendent désormais les résultats annuels du groupe, le 18 février. Reste à savoir s’ils confirmeront les attentes de Barclays et si cette tendance haussière se maintiendra dans les prochains mois.


Euronext

L'opérateur boursier annonce un record de participation à son programme de formation pré-IPO. Plus de 160 entreprises issues de toute l'Europe se lancent dans l'aventure, preuve d'un regain d'intérêt pour les introductions en Bourse. C'est un signal encourageant pour le marché des IPO, qui peine à retrouver son dynamisme d'antan. Depuis son lancement en 2015, la formation IPOready a déjà formé plus de 1 000 entreprises, dont 33 ont franchi le cap de la cotation, levant 1,6 milliard d'euros au passage.

La sélection 2025 est dominée à 67% par les entreprises du secteur technologique, avec une prédominance des médias et des télécoms. En 2024, le programme a notamment vu l'entrée en Bourse d'Exosens, acteur français de la défense. Pourtant, les chiffres globaux restent en berne : 53 IPO en 2024 contre 64 en 2023, confirmant la frilosité persistante des investisseurs. Alors, simple engouement pour un programme de formation ou réelle amorce d'un retour en force des introductions en Bourse ? Affaire à suivre…


Demain à la Une : Trump, l'industrie et la BoJ

Demain, le marché devra surtout digérer le discours de Trump à Davos. Quelles autres actus sont à suivre ? Les indicateurs PMI ! Les thermomètres de l'activité économique seront publiés en matinée pour la zone euro, et l'après-midi pour les États-Unis. Et comme ces derniers mois, on craint le pire sur le dynamisme industriel européen…

La Banque centrale japonaise (BoJ) devrait par ailleurs relever son taux directeur à 0,50%. Au plus haut depuis 2008. C'est vraiment un autre monde. La semaine se terminera avec deux actus américaines. Un indice de confiance des consommateurs et les ventes de logements anciens. Côté entreprises, American Express et Verizon passeront sur le gril des résultats. La saison de publication va fortement s'accélérer la semaine prochaine.


Le monde d'après : Le roi du sport

Adidas a terminé l’année 2024 en fanfare avec des performances financières supérieures aux attentes. Grâce à des produits phares comme les chaussures Gazelle et Samba, la marque aux trois bandes a enregistré une croissance de 19% au quatrième trimestre, dépassant largement les prévisions des analystes. Cette dynamique s’accompagne d’un rebond spectaculaire de sa rentabilité, avec un résultat opérationnel de 57 millions d’euros, contre une perte de 377 millions l’année précédente. Sur l’ensemble de 2024, Adidas affiche des revenus records de 23,68 milliards d’euros et une marge brute en forte hausse à 50%.

La stratégie d’Adidas semble payer, avec des gains de parts de marché significatifs, notamment face à son principal rival, Nike. Là où Adidas a vu son action s’envoler de 56% sur un an, Nike a chuté de 27%, plombé par des difficultés stratégiques. Les investisseurs ont salué cette performance : l’action Adidas a bondi de plus de 6% à la Bourse de Francfort, hier, après l’annonce des résultats. Selon Deutsche Bank, la marque bénéficie d’une dynamique positive qui renforce sa notoriété et stimule ses bénéfices.

Avec des perspectives prometteuses pour 2025 et une notoriété grandissante, Adidas semble bien parti pour asseoir son leadership dans le secteur. Les analystes, dont Oddo BHF, s’accordent à dire que cette année pourrait encore réserver de belles surprises pour le groupe allemand. Ses résultats complets seront dévoilés le 5 mars, une date clé pour les investisseurs qui voient déjà Adidas comme le grand gagnant du duel face à Nike.


Le lexique : Le DAX 40

Le DAX (Deutscher Aktienindex) est l'indice boursier de référence de la Bourse de Francfort. Il regroupe les 40 plus grandes entreprises allemandes cotées sur le marché réglementé de la Deutsche Börse, en fonction de leur capitalisation boursière et de leur liquidité. Le DAX est un indice pondéré par la capitalisation du moment et est utilisé pour mesurer la performance du marché actions allemand. Actuellement, l’indice est à son plus haut niveau historique, à plus de 21 300 points.

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