Lundi 03 février

Les marchés : Un vent de panique

Le CAC 40 perd 1,20% à 7 855 points, emporté par les surtaxes douanières annoncées par Donald Trump. Fidèle à ses promesses, le président américain a signé ce week-end trois décrets imposant de nouveaux droits de douane : 25% sur les importations du Canada et du Mexique (hors hydrocarbures, taxés à 10%) et 10% sur celles de Chine. Résultat, le secteur automobile est en première ligne, les constructeurs étant fortement dépendants des chaînes d'approvisionnement nord-américaines. L’impact est immédiat sur les marchés européens, qui accusent le coup face à cette nouvelle escalade protectionniste. Toutes les places clôturent dans le rouge.

La nervosité gagne aussi les marchés asiatiques, où le Nikkei décroche de 2,7%, creusant sa perte à 3,5% depuis le début de l’année. Les tensions commerciales pèsent lourd sur l’appétit pour le risque, et la sanction ne se limite pas aux actions. Le marché des cryptomonnaies vit une séance cauchemardesque. Le Bitcoin a cédé jusqu’à 6% avant de se reprendre. Jusqu’à -25% et -20% pour l’Ethereum et le Doge. L’incertitude grandit à mesure que les investisseurs tentent d’évaluer l’ampleur de ce bras de fer mondial instauré par Trump.

Les prochains jours seront décisifs. L’attention se tourne maintenant vers les mesures de rétorsion des pays ciblés, en particulier la Chine et… bientôt l’Union européenne.


Les valeurs : Stellantis, Verallia et Median Technologies

Stellantis

En actant des droits de douane massifs sur les importations en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine, Trump jette un pavé dans la mare. Conséquence directe, le secteur automobile plonge en Bourse. Stellantis, Volkswagen, General Motors, BMW… Tous trinquent face à cette nouvelle offensive protectionniste. Bon dernier du CAC, Stellantis dégringole de 4,48% ce soir à Paris, à 12,38€ (-41% sur un an).

En cause, une dépendance massive des constructeurs aux importations mexicaines et canadiennes, qui représentent 40% des ventes de Stellantis et Volkswagen aux États-Unis. Avec des coûts de production qui explosent, leur rentabilité est sous pression. Les équipementiers, eux, sont en plein naufrage. Forvia chute de 10% et Valeo de 6,3%, en bas de tableau du SBF 120. Contrairement aux constructeurs, les équipementiers ont moins de marge pour transmettre la facture au consommateur.


Verallia

Verallia perd 3,56% ce soir, à 28,74€ et réduit ses gains 2025 à 18%. La famille brésilienne Moreira Salles, déjà actionnaire à 29% du fabricant de bouteilles en verre, confirme son intention de réaliser une OPA (voir lexique). Pourtant, le titre recule ce lundi après un bond de 11% vendredi. Le problème vient de l’offre pour l’OPA. À 30 € par action, dividendes inclus, elle est à peine supérieure au cours de clôture de vendredi (29,80€).

La prime est quasi inexistante, loin des 30 à 50% attendus pour ce type d’opérations. La déception des investisseurs est donc vive et la correction immédiate. Le marché doute aussi de la concrétisation de l’offre. La famille Moreira Salles attend par ailleurs les résultats 2024 de Verallia, dévoilés le 19 février, pour confirmer ses intentions. D’ici là, le doute devrait continuer de planer. Entre incertitudes sur le prix final et la possibilité d’un abandon, l’euphorie spéculative de vendredi est retombée aussi vite qu’elle est montée.


Median Technologies

L’expert en imagerie médicale, éligible au PEA-PME, s’envole de 16,29% à 4,07€ ce lundi, porté par une avancée décisive dans le dépistage du cancer du poumon. Son logiciel, basé sur l'intelligence artificielle, a atteint son objectif principal dans l’étude clinique, une étape clé pour obtenir les autorisations de mise sur le marché aux États-Unis et en Europe. Cette validation clinique rapproche la société d’une approbation chez l’Oncle Sam, ouvrant la voie à une commercialisation dès 2025.

L’enthousiasme est d’autant plus fort que Median Technologies aurait engagé des discussions avec de grands acteurs américains pour un partenariat stratégique. Avec un marché du dépistage pulmonaire en pleine expansion et une technologie qui pourrait transformer la détection précoce du cancer du poumon, l’entreprise se positionne comme un acteur clé dans le domaine de l’IA médicale. Les analystes saluent cette avancée, misant sur un fort potentiel de croissance du groupe dans les mois à venir. Le titre est à l’équilibre sur un an.


Demain à la Une : Trump, Google et BNP

C’est une séance 100% Trump qui attend les marchés demain, faute d’actualité économique majeure. Alphabet, BNP, Publicis et Amundi passeront sur le gril des résultats. Sur le CAC 40, les acheteurs devraient viser les 7 865 et 7 925 points dans les prochaines séances, avant un possible retour sur les 8 000 points. Quant aux vendeurs, leurs objectifs majeurs sont à 7 800 et 7 725 points.


Le monde d'après : La tech en soldes ?

Les valeurs technologiques américaines ont propulsé les performances du fonds souverain norvégien à +13% en 2024. Mais avec Trump et DeepSeek, l’heure est désormais à l’incertitude. La montée en puissance du concurrent chinois à Chat GPT a semé le doute sur la domination des géants de l’IA, provoquant une correction du Nasdaq et des poids lourds comme Nvidia et Broadcom. Pourtant, le fonds souverain de la Norvège, le plus grand investisseur mondial, reste confiant et maintient son exposition massive sur la tech.

Les investisseurs long-terme ne s’y trompent pas. L’innovation dans l’IA et les semi-conducteurs reste un moteur de croissance structurel. L’impact de DeepSeek pourrait surtout marquer un nouvel équilibre concurrentiel, et non un renversement de tendance. L’expérience du fonds norvégien rappelle que les fluctuations à court terme sont souvent des opportunités d’investissement pour ceux qui savent se positionner sur les grandes tendances de demain.

Le récent repli du Nasdaq pourrait ainsi offrir une porte d’entrée idéale pour investir sur la tech américaine. L’indice américain reste tout de même en gain d’1,5% depuis le 1er janvier, malgré les récentes secousses. Pour profiter de cette dynamique, un ETF Nasdaq permet une exposition diversifiée aux leaders du secteur, captant la croissance des géants de l’IA tout en lissant les risques. Avec un historique de performance solide et une approche diversifiée, il représente un excellent levier pour jouer la hausse de la tech américaine en 2025.


Le lexique : OPA

Une Offre Publique d'Achat (OPA) est une opération boursière par laquelle une société (l'initiateur ou l'offreur) propose d'acheter les actions d'une autre société (la cible) directement auprès de ses actionnaires. L'objectif est généralement de prendre le contrôle de la société cible ou d'augmenter sa participation au sein de celle-ci.

Lorsqu'une OPA est lancée, l'offreur propose un prix d'achat pour chaque action, généralement supérieur au cours actuel de l'action sur le marché, afin d'inciter les actionnaires de la société cible à vendre leurs titres. L'OPA peut être amicale si elle est approuvée par le conseil d'administration de la société cible, ou hostile si elle est lancée sans l'accord préalable du conseil.

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