Les marchés : Le CAC sauve les meubles
Après une séance compliquée, le CAC 40 clôture à l’équilibre, +0,15% à 8 123 points, porté par un Schneider Electric en grande forme. L’équipementier électrique explose les attentes avec une croissance de 12,5% de ses revenus au quatrième trimestre, ce qui propulse son titre de 3%. En revanche, Carrefour perd 9%, plombé par des résultats décevants, tandis que Renault (-4%) et Airbus (-2,3%) subissent des prises de bénéfices malgré des chiffres globalement solides.
Les investisseurs restent sur le qui-vive face aux tensions géopolitiques. Donald Trump marginalise l’Europe dans les négociations sur l’Ukraine et menace de nouveaux droits de douane, ce qui pèse sur Wall Street (-0,8% environ pour le Nasdaq et le S&P 500). Le géant de la grande distribution Walmart n’arrange rien, en baisse de 6%, après des résultats annuels jugés décevants par le marché. Dans ce contexte tendu, l’or continue son ascension et flirte avec les 2 950$ l’once.
Les valeurs : Schneider Electric, Eramet et Imerys
Schneider Electric
L’équipementier électrique sauve l’indice français ce soir, avec un gain de 2,99% à 254,60€ après la publication de résultats 2024 solides et des perspectives 2025 ambitieuses. Sa croissance ressort à 12,5% au quatrième trimestre, bien au-dessus des attentes du marché. Cette performance est principalement portée par l’essor de la gestion d’énergie des data centers, dont la demande a explosé, notamment en Amérique du Nord (+22%). Sur l’année, le chiffre d’affaires atteint 10,67 milliards d’euros et le résultat opérationnel grimpe de 10,5% à plus de 7 milliards d’euros, avec une marge améliorée à 18,6% contre 17,9% en 2023.
Le groupe a également surpris positivement sur ses flux de trésorerie, avec un cash-flow libre de 4,22 milliards d’euros, au-dessus des prévisions du consensus. Pour 2025, Schneider Electric se montre confiant et vise une croissance des revenus comprise entre 7% et 10%, ainsi qu’une nouvelle amélioration de sa rentabilité. Ces résultats confirment la dynamique exceptionnelle de l’entreprise, qui profite à plein des grandes tendances structurelles comme l’électrification de l’économie, l’IA et la transition énergétique. Grâce à cette hausse, nous avons pu clôturer notre opération de court terme initiée vendredi dernier avec un gain de 16,44%*.
Eramet
Eramet prend de la hauteur en Bourse, en hausse de 5,96% ce soir à 56,85€, malgré des résultats 2024 en baisse, dans un marché toujours difficile. Le groupe minier a vu son chiffre d'affaires reculer de 7%, impacté par la baisse des prix du nickel et des sables minéralisés. Toutefois, la bonne performance de l'activité manganèse, en hausse de 13%, a permis de limiter l'impact des vents contraires, en particulier en Indonésie et en Chine.
Une bonne surprise vient du maintien du dividende à 1,5 euro par action, un signal rassurant pour les actionnaires. La direction reste prudente face à la volatilité des matières premières en 2025, mais table sur des gains de productivité supérieurs à ceux de 2024. Le bureau d’analyse Oddo BHF souligne la robustesse d’Eramet et maintient sa recommandation à surperformance avec un objectif de cours de 87 euros (soit un potentiel de hausse de plus de 50%).
Imerys
L’industrie minière retrouve des couleurs en Bourse. Imerys bondit de 6,48% à 29,92€, porté par des spéculations sur un possible retrait de la cote orchestré par son actionnaire majoritaire, Groupe Bruxelles Lambert (GBL). Ce dernier, qui détient déjà 54,6% du capital, envisagerait de lancer une offre publique d’achat (OPA) avec le soutien de fonds de capital-investissement. Toutefois, aucune décision finale n’a été prise, et GBL n’a pas souhaité commenter l’information.
Avant ce rebond, Imerys affichait un recul de 11% sur un an, freiné par l’incertitude liée au dossier du talc nord-américain. Mais en janvier, le groupe a annoncé une avancée majeure dans la procédure de faillite de ses entités aux États-Unis, ouvrant la voie à une issue favorable. Selon Oddo BHF, cette clarification pourrait inciter les investisseurs à redécouvrir le potentiel stratégique du groupe, notamment via sa coentreprise "The Quartz Corp", dédiée aux semi-conducteurs et à l’énergie solaire, ainsi que son portefeuille de mines de lithium, essentielles pour la transition énergétique.
Demain à la Une : Les PMI et Air Liquide
Ce vendredi sera animé par une batterie d’indicateurs sur l’activité économique. Les indices PMI européens seront diffusés en matinée, pour les industries et les services. Globalement, le marché s’attend à un léger mieux pour le mois de février, par rapport à janvier. Les résultats français et allemands ne devraient toutefois pas être brillants, surtout pour les industries, dont l’activité continue de se contracter. L’après-midi sera marquée par les PMI et les ventes de logements anciens aux États-Unis, ainsi que par un indice de confiance des consommateurs américains. Côté entreprises, Air Liquide passera sur le gril des résultats annuels.
Le lexique : Le capital-investissement
Le capital-investissement (ou private equity) désigne l’ensemble des investissements réalisés par des fonds ou des investisseurs privés dans des entreprises non cotées en Bourse. Il vise à financer leur développement, leur restructuration ou leur transmission en échange d’une participation au capital. Il se décline en plusieurs catégories, comme le capital-risque (start-ups), le capital-développement (PME en croissance) ou le capital-transmission (rachat d’entreprises).