Vendredi 21 février

Les marchés : CAC: -0,3% sur la semaine

La Bourse de Paris a cherché à reprendre de la hauteur ce vendredi, le CAC 40 clôture en hausse de 0,39% à 8 154 points. Avec une petite perte de 0,30% depuis lundi matin, il met fin à six semaines consécutives de hausse. L’indice a peiné à enclencher une véritable dynamique haussière aujourd’hui, pris en étau entre les tensions géopolitiques persistantes, la menace des droits de douane et l’imminence des élections législatives en Allemagne. Les investisseurs oscillent entre optimisme et prudence, scrutant le moindre signal susceptible de relancer le rallye haussier.

Côté macro, les indices d’activité économique PMI de février confirment une activité toujours atone en zone euro. L’indice PMI composite, qui regroupe industries et services, ressort à 50,2, en ligne avec janvier mais légèrement sous les attentes du consensus. Un résultat de 50 sépare les territoires d’expansion et de contraction. Autant dire que 50,2, ce n’est pas brillant ! Une stagnation qui entretient le flou sur la trajectoire de croissance du Vieux Continent.

Sur le front des valeurs, Air Liquide se distingue et porte le marché français. Le spécialiste des gaz industriels grimpe de 3,25% après avoir dévoilé ses ambitions d’amélioration de marge pour 2025-2026. On arrive au terme de la saison de publication des résultats, le géant Nvidia fermera la marche merfcredi soir. D’ici là, l’incertitude devrait rester de mise sur les marchés face aux nombreux dossiers chauds du moment.


Les valeurs : Air Liquide, GTT et Tarkett

Air Liquide

Air Liquide, c’est l’action de bon père de famille par excellence. Défensive, résiliente, performante. Mais voilà, depuis des années, elle traîne un boulet : un écart de valorisation abyssal avec son rival germano-américain Linde. Une décote de plus de 40% qui agace les actionnaires. Et si l’heure de la revanche était enfin venue ? Le géant français des gaz industriels vient d’annoncer des résultats solides et, surtout, un objectif clé : augmenter sa marge opérationnelle de 2 points de pourcentage d’ici 2026. Une ambition qui pourrait réduire l’écart avec Linde et, par ricochet, doper la valorisation du titre.

Ce vendredi, Air Liquide s’offre la plus forte hausse du CAC, +3,25% à 178,40€ (+14% en 2025). Et les fondamentaux ? Toujours solides. Un chiffre d’affaires 2024 à 27 milliards d’euros, un bénéfice net en hausse de 7,4% à 3,3 milliards et un dividende en progression de 13,7% à 3,3 euros. Sans oublier un plan d’investissement de 4,1 milliards d’euros, dont plus de 40% pour la transition énergétique. Bref, Air Liquide se repositionne, et le marché semble enfin prêt à le récompenser. Un réveil tardif, mais un réveil quand même.


GTT

GTT, la success story du secteur gazier à la Bourse de Paris. Une croissance stratosphérique, une rentabilité hors normes et un carnet de commandes plein à craquer. Après un petit accroc en février, quand l’annonce surprise du départ du DG Jean-Baptiste Choimet a secoué le titre (-7,5% en deux séances), GTT remet les pendules à l’heure avec des résultats 2024 spectaculaires. Chiffre d’affaires en hausse de 50%, Ebitda (marge avant impôts) qui grimpe de 65,5%, bénéfice net qui explose de 72,7%. La marge opérationnelle atteint 58,4%, un niveau qui ferait pâlir bien des industriels.

Et la suite s’annonce encore plus impressionnante. Pour 2025, GTT vise un Ebitda entre 490 et 540 millions d’euros, bien au-dessus des attentes du marché. Un signal fort qui déclenche une envolée du titre : +15,92% ce soir, à 155,10€, plus forte hausse du SBF 120 (+22% en 2025). Derrière cette dynamique, un carnet de commandes gargantuesque avec 322 méthaniers et éthaniers à livrer, pour près de 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires à venir. Oddo BHF voit encore plus loin, l’élection de Trump pourrait doper la demande de gaz naturel liquéfié et donc booster les commandes de nouveaux navires équipés des technologies GTT. Pour les actionnaires, le dividende ressort en hausse de 72% à 4,36 euros par action.


Tarkett

Le fabricant de solutions de revêtement éligible au PEA-PME s’apprête à quitter la Bourse de Paris après l’annonce d’une offre publique de retrait (OPR, voir lexique) par ses actionnaires de contrôle, la famille Deconinck et la société d’investissement Wendel, au prix de 16€ par action, soit une prime de 32,3% sur la moyenne des 20 derniers jours. Détenant déjà 90,35% du capital, ils souhaitent récupérer le solde des actions encore en circulation avant un retrait obligatoire attendu en avril, sous réserve du feu vert de l’AMF.

Le titre bondit de 16,97% à 15,85€, se rapprochant du prix d’OPA, mais certains actionnaires minoritaires regrettent un prix inférieur aux 20 euros proposés en 2021. Tarkett rejoint ainsi la vague de retraits de cote, après Neoen, Esker et probablement Exclusive Networks dans les prochaines semaines…


Le résultat du vendredi : Une alliance Tesla-Nissan ?

L’espoir d’un investissement de Tesla redonne des couleurs à Nissan. L’action du constructeur japonais s’est envolée de près de 10% à la Bourse de Tokyo cette nuit, après des révélations du Financial Times évoquant une approche des autorités japonaises auprès d’Elon Musk pour un "investissement stratégique". Nissan, en difficulté financière avec une dette lourde et des ventes en berne, cherche désespérément un allié. Après l’échec d’un rapprochement avec Honda et la menace d’un rachat par le taïwanais Foxconn, l’option Tesla séduit les investisseurs. L’ancien Premier ministre Yoshihide Suga et d’autres figures influentes seraient à la manœuvre pour convaincre Musk d’entrer au capital.

Le scénario envisagé ? Un consortium avec Tesla en investisseur principal et Foxconn en minoritaire, pour éviter un contrôle total du géant taïwanais. L’enjeu pour Tesla : récupérer les usines Nissan aux États-Unis et booster sa production locale, un atout stratégique face aux barrières douanières de l’administration Trump. Mais Nissan acceptera-t-il de céder des sites aussi stratégiques ? Le constructeur prévoit déjà des suppressions de postes et une baisse de production, mais reste sous pression après une dégradation de sa note de crédit par Moody’s. Reste à savoir si Elon Musk se laissera tenter par l’opportunité… ou si Nissan devra chercher un autre sauveur.


Le lexique : OPA et OPR

OPA (Offre Publique d'Achat). Une entreprise ou un investisseur propose aux actionnaires d'une société cotée de racheter leurs actions à un prix fixé, souvent avec une prime par rapport au cours de Bourse. L'objectif est généralement de prendre le contrôle de la société cible.

OPR (Offre Publique de Retrait). Une offre faite aux actionnaires minoritaires d'une société cotée pour racheter leurs actions avant un retrait de la cote. Elle intervient souvent après une OPA réussie ou lorsque le flottant (les actions librement échangeables) devient trop faible.

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