Mercredi 19 mars

Les marchés : 4ème séance de hausse pour le CAC

Ce soir, nous avons beaucoup de choses à vous dire ! Le CAC 40 gagne 0,7% à 8 171 points, à proximité de son record historique et à quelques minutes du rendez-vous de la Réserve fédérale américaine. Le plan de relance massif de l’Allemagne relance l’appétit pour le risque en Europe, on en reparle dans ce Journal.

Au fixing, Schneider Electric brille avec un gain de 2,9% après un relèvement de recommandation par Royal Bank of Canada. C’était l’une des infos partagées cet après-midi sur notre groupe WhatsApp. À l’inverse, le spécialiste des infrastructures nucléaires Assystem chute de 5% à la suite de prévisions jugées trop prudentes pour 2025.

Côté américain, Wall Street redoute un scénario où la Fed abaisserait ses prévisions de croissance tout en maintenant ses attentes d’inflation inchangées. Un tel cocktail pourrait raviver les tensions sur les marchés américains, avec en toile de fond les incertitudes liées à la politique commerciale de Trump.

Ce matin, l’inflation en zone euro est ressortie à 2,3% en février, tous prix confondus, contre 2,5% en janvier. Hors prix de l’énergie et de l’alimentation, elle passe de 2,7% à 2,6% d’un mois à l’autre. Globalement, ce sont des chiffres encourageants pour de nouvelles baisses de taux de la BCE dans les mois à venir.


Les valeurs : Schneider Electric, OPmobility et Assystem

Schneider Electric

Schneider Electric a récemment souffert en Bourse, perdant 13% depuis fin janvier. La faute à une peur soudaine du marché sur les dépenses des géants de la tech dans les data centers, secteur clé pour Schneider. L'ombre de DeepSeek, start-up chinoise aux IA performantes et bon marché, a renforcé ces doutes, au point que Microsoft aurait annulé des contrats de location de data centers aux États-Unis. Mais ce trou d’air pourrait bien être un point d’entrée intéressant. Après Goldman Sachs, c’est au tour de Royal Bank of Canada (RBC) de revoir sa copie. La banque canadienne passe directement de “vendre” à “acheter” et fixe un nouvel objectif de cours à 270 euros, contre 225€ précédemment.

Pourquoi RBC se montre aussi optimiste ? D’abord, la valorisation de Schneider est redevenue attrayante. Le titre s’échange avec une décote par rapport à ses concurrents (Siemens, ABB, Eaton), alors que le groupe affiche historiquement une meilleure croissance. Mieux encore, la dynamique des data centers, qui pèsent 25% de son chiffre d’affaires, reste intacte. RBC anticipe une croissance annuelle d’au moins 15% sur ce segment pour les cinq prochaines années. Le message est clair, malgré la nervosité du marché, Schneider Electric reste une valeur de fond de portefeuille, bien positionnée pour profiter du boom des infrastructures numériques. Ce soir, le titre clôture en tête du CAC, en gain de 2,87% à 241,55€, et à l’équilibre depuis le début de l’année.


OPmobility

UBS ne croit plus en la dynamique d’Opmobility (ex-Plastic Omnium). La banque suisse a décidé de dégrader son conseil sur l’équipementier automobile français, passant de « neutre » à « vendre ». En cause, un ralentissement de la production automobile qui pourrait peser lourd sur les comptes du groupe au premier semestre 2025. Si Opmobility a réussi à traverser sans encombre l’épreuve des publications annuelles, le plus dur reste à venir. UBS estime en effet que le consensus du marché est trop optimiste et anticipe des bénéfices ainsi qu’un flux de trésorerie décevants.

Selon les données de S&P, la production mondiale de véhicules légers hors Chine devrait reculer de 3% cette année, un coup dur pour un équipementier déjà malmené en Bourse. Sur un an, le titre affiche une baisse de 15% (-2,39% ce soir, à 10,20€). Autre inquiétude, la division éclairage d’Opmobility, issue de rachats récents, ne devrait pas atteindre la rentabilité avant 2026. De quoi peser sur la trésorerie et contraindre le groupe à maintenir des dépenses d’investissement élevées. Seul espoir pour l’action, une reprise économique en Europe qui pourrait relancer l’appétit pour les valeurs volatiles. Mais à court terme, la prudence est de mise…


Assystem

Assystem a fait mieux que prévu en 2024, mais ce n'est pas suffisant pour convaincre le marché. Le spécialiste français du nucléaire a publié des résultats en progression, avec une marge de 6,6%, supérieure à ses propres objectifs. La dette nette a été réduite et le flux de trésorerie libre a bondi de 47%. Pourtant, le titre chute lourdement en Bourse ce mercredi (-5,04% à 39,55€, -21% en 2025), signant l’une des pires performances du jour à Paris.

Pourquoi une telle déroute ? Parce qu'Assystem joue la prudence pour 2025. Le groupe anticipe une "légère croissance organique" de son chiffre d'affaires et une marge stable. Dans un contexte de marché toujours en quête de visibilité, cette retenue ne passe pas. Assystem rémunérera toutefois ses actionnaires avec un dividende stable à 1 euro par action. Mais en Bourse, prudence et stabilité ne suffisent plus à convaincre…


L'évènement du mercredi : Le bazooka budgétaire

L’Allemagne dégaine son bazooka budgétaire et c’est un tournant historique. Le chancelier conservateur Friedrich Merz vient de réussir un véritable tour de force : faire exploser des décennies d’orthodoxie budgétaire allemande. Le Bundestag a adopté hier, à une large majorité, son plan d’investissements massifs de 500 milliards d’euros destiné à moderniser les infrastructures du pays, sur douze ans. L’enjeu est aussi de réarmer le pays. Si Berlin atteint son objectif de 3 à 3,5% de son PIB consacrés à la défense, plus de 1 500 milliards pourraient être investis en dix ans seulement.

Ce plan, qui redéfinit les règles budgétaires allemandes, prévoit un assouplissement du fameux frein constitutionnel à l’endettement, singulièrement pour les dépenses de défense et de cybersécurité. Merz a qualifié le projet de « premier grand pas vers une nouvelle communauté européenne de défense ». En clair, Berlin ne veut plus être à la traîne et compte peser lourd sur la scène géopolitique, au moment où les États-Unis se désengagent de l’Europe et ne comptent plus assurer sa défense.

Pour s’assurer du soutien des sociaux-démocrates et des Verts, Merz a accepté de flécher 100 milliards vers la transition écologique. Un deal habile, mais qui suscite des remous au sein de son propre camp. Car si l’argent coule à flots aujourd’hui, il faudra bien le rembourser demain. Prochaine étape, le Bundesrat. La chambre haute devrait valider le texte vendredi, engageant l’Allemagne dans un changement de paradigme majeur.


Demain à la Une : L'impact de la Fed

Demain, les marchés vont digérer la conférence de presse de Jerome Powell, prévue à 19h30 ce soir. Nous vous en parlions hier, la Fed va sans surprise maintenir ses taux inchangés, à un niveau élevé (4,25% à 4,50% pour le taux directeur). Les investisseurs attendent surtout les commentaires de Powell et les estimations des membres de la Fed concernant l’évolution des taux dans les prochains mois. Après la Fed, la Banque centrale anglaise devrait également maintenir ses taux autour de 4,50% demain. Le calendrier économique de cette fin de semaine est plutôt léger, les investisseurs pourraient donc à nouveau se focaliser sur les différentes annonces politiques, notamment en Allemagne et aux États-Unis.


Le lexique : Les produits structurés

Les produits structurés sont des instruments financiers combinant plusieurs actifs (actions, obligations, dérivés) afin d'offrir un rendement optimisé en fonction d’un scénario de marché donné. Ils sont conçus pour répondre à des objectifs spécifiques, comme la protection du capital, l'amélioration du rendement ou la gestion du risque. Leur performance dépend de la structure sous-jacente et des conditions définies à l’émission.

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