Les marchés : Et de 3...
C’est le calme plat en Bourse ! Le CAC 40 sort d’une troisième séance atone : +0,21% à la clôture, à 7 853 points. On en profite pour faire un petit bilan, l’indice français gagne désormais 1,4% sur la semaine et 6,4% depuis le début de l’année. Malgré le calme des dernières séances, il n’est qu’à 5% de son record historique atteint en mars. Quelques actus ont tout de même animé la séance. Sur WhatsApp (n’hésitez pas à nous rejoindre !), nous vous parlions des tensions dans le secteur des spiritueux, on y revient ci-dessous.
Ce jeudi, le CAC a été freiné par des prises de bénéfices et un recul marqué des valeurs du luxe, notamment Kering (-5%) et LVMH (-3,4%), sur fond de perspectives sectorielles dégradées. Mais ce n’est rien par rapport à Ubisoft (-18,2%), on vous explique cette nouvelle chute de l’éditeur de jeux vidéo dans la suite de l’édition. Les marchés restent également prudents face à la remontée des rendements obligataires américains, alimentée par les inquiétudes autour du déficit budgétaire des États-Unis. L’obligation de référence à 10 ans évolue autour des 4,5%, proche de son pic trimestriel.
Le pétrole recule, lesté par des craintes de surabondance d’offre, alors que des discussions avancent sur un accord nucléaire entre les États-Unis et l’Iran. Le baril de Brent revient sous les 65$, en baisse de 2,4% aujourd’hui. Côté valeurs, Engie (+3,6%) et Thales (+2,8%) tirent leur épingle du jeu grâce à de bons résultats et à un soutien politique accru à la défense européenne. Bonne lecture !
Les valeurs : Rémy Cointreau, Ubisoft et McPhy Energy
Rémy Cointreau
Rémy Cointreau chute en Bourse, -3,82% à 47,88€, plombé par l’impasse diplomatique entre Paris et Pékin sur le dossier du cognac. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a reconnu que les négociations avec la Chine sur les droits de douane sont « au point mort ». Un coup dur pour la filière. Rémy Cointreau tire 25% de ses revenus du marché chinois, et la menace d’un retour des surtaxes douanières resurgit.
Le groupe avait déjà souffert de l’ouverture d’une enquête antidumping en janvier, en représailles aux menaces européennes de taxes sur les véhicules électriques chinois. Le rebond espéré après le sursis de mars semble s’évaporer. Les investisseurs redoutent un retour de la pression sur les marges, dans un secteur déjà affaibli par la baisse de la consommation. La Chine reste un relais de croissance vital pour le groupe français et sans accord rapide, l’addition pourrait être salée. L’action accuse un repli de 18% depuis le début de l’année et de 48% sur un an.
Ubisoft
Ubisoft, ou l’art de décevoir, même quand tout semble (enfin) aller mieux ! L’éditeur français de jeux vidéo chute de 18,20% à 9,55€ ce jeudi, après avoir publié des résultats annuels mitigés et des perspectives 2025 jugées catastrophiques par le marché. Certes, le dernier opus d’Assassin’s Creed sauve les meubles, permettant un cash-flow positif pour la première fois depuis trois exercices. Mais les bonnes nouvelles s’arrêtent là.
Pour l’exercice en cours, Ubisoft anticipe une croissance nulle, une consommation de cash de plus de 100 millions d’euros, et un résultat opérationnel proche de zéro. Un triple avertissement qui fait l’effet d’une douche froide. Le groupe estime qu’il lui faudra plus de temps pour développer ses blockbusters, même au prix d’une année creuse. Un pari risqué dans un marché ultra-concurrentiel, où le pipeline 2025 manque cruellement de têtes d’affiche. L’arrivée du chinois Tencent dans une nouvelle filiale dédiée à ses licences phares allège la pression financière. Mais pour l’instant, c’est un nouveau "game over" en Bourse. Le titre perd 28% en 2025 et 60% sur un an !
McPhy Energy
Une autre douche froide. L’ex-star de l’hydrogène va être liquidé, faute de repreneur, et son action sera prochainement radiée de la cote avec une valeur résiduelle nulle. Une fin tragique pour une société qui, il y a encore quatre ans, figurait au panthéon du SBF 120 et cotait plus de 40€, soutenue par l’engouement pour la transition énergétique.
Depuis, retards, pertes de contrats et tensions de trésorerie ont creusé le trou. Après une dernière tentative de conciliation ouverte en avril, McPhy a dû se résoudre à l’évidence : aucun investisseur ne veut encore croire au mirage. La liquidation judiciaire est désormais enclenchée. Les actionnaires, eux, n’en verront pas la couleur, aucun boni de liquidation à espérer. Le titre, qui valait 8,25 euros à l’introduction en 2014, s’échange ce jeudi à… 75 centimes, en perte de 88% aujourd’hui et de 98% sur un an.
Demain à la Une : Fin de semaine calme ?
Au programme de ce vendredi : le PIB japonais, un indice de confiance des consommateurs américains et quelques indicateurs sur l’état du marché immobilier outre-Atlantique. Globalement, ce sont des indicateurs de second ordre. La séance devrait donc être assez calme, sauf surprise sur le front commercial. Vous savez comme Trump peut être imprévisible… Pas de changement sur le front technique, faute de volatilité depuis hier : les acheteurs devraient continuer de viser à court terme les 7 865 et 7 925 points sur le CAC 40. Les objectifs des vendeurs sont à 7 800 et 7 725 points.
Le lexique : Boni de liquidation
Le boni de liquidation est le gain net réalisé par les associés ou actionnaires lors de la dissolution d'une société, après remboursement des dettes et restitution des apports. Il correspond à la part excédentaire du patrimoine social qui leur est attribuée une fois toutes les obligations réglées. Ce boni est généralement soumis à l'impôt.
