Lundi 19 mai

Les marchés : Moody's dégrade les USA

Le CAC 40 a passé la séance dans le rouge, après la dégradation de la note des États-Unis, mais sauve les meubles à la clôture : -0,04% à 7 884 points (+1,85% la semaine dernière). L’agence de notation Moody’s a en effet abaissé la note de crédit des États-Unis, rétrogradée de AAA à Aa1, avec une perspective stable. Les marchés réagissent négativement à cette décision, alors que les rendements obligataires américains s'envolent et que le dollar recule face à l’euro. Le taux du 10 ans américain dépasse à nouveau les 4,50%, au plus haut sur le trimestre.

Pour le moment, Wall Street perd 0,50% sur ses principaux indices boursiers. Moody’s s'inquiète principalement de l’impact budgétaire des baisses d’impôts promises par Donald Trump, alors que la dette publique américaine est déjà au plus haut (36 000 milliards de dollars). En parallèle, la séance a été minée par la révision à la baisse des prévisions de croissance de la zone euro et par de mauvaises nouvelles sectorielles. Getlink perd 1,6% après l’arrêt de son câble électrique ElecLink qui relie la France et le Royaume-Uni. Les valeurs du luxe continuent de souffrir de ventes décevantes en Chine et signent les plus fortes baisses du CAC ce soir (-1% pour LVMH et Hermès, -1,6% pour Kering).


Les valeurs : Orange, Schneider Electric et Alchimie

Orange

Orange, le réveil inattendu. L’opérateur télécom historique signe l’un des meilleurs parcours du CAC depuis le début de l’année, avec un gain de plus de 33%. Un véritable exploit pour une valeur dite défensive (voir lexique). Le groupe a rassuré sur sa capacité à maintenir la rentabilité de ses activités en France malgré la guerre des prix, confirmant une hausse de son résultat brut d’exploitation. Son profil prudent, le rendement attractif de son dividende (6%) et son absence d’exposition aux tensions sino-américaines ont renforcé l’attrait d’un marché avide de sécurité.

Les investisseurs parient désormais sur un rachat de SFR, Orange faisant partie des bénéficiaires d’un potentiel marché à trois opérateurs. Les analystes saluent aussi la trajectoire de désendettement, la progression régulière du dividende et la bonne tenue de sa filiale espagnole MasOrange. Verdict du consensus : 13 analystes à l’achat, objectif moyen de 13,59€, soit un potentiel de 7% supplémentaires pour une action qui n’a peut-être pas dit son dernier mot. Ce soir, le titre grappille 0,43% à 12,79€.


Schneider Electric

Ce lundi, à l’occasion du sommet Choose France au Château de Versailles, Schneider Electric a annoncé plus de 110 millions d’euros d’investissements sur trois sites industriels français (Mâcon, Aubenas et Chartres-de-Bretagne), avec 150 créations d’emplois à la clé. L’objectif est de renforcer ses capacités de production pour répondre à la montée en puissance des marchés des réseaux électriques, du nucléaire et des datacenters, portés par la double révolution énergétique et numérique.

Le groupe déploie sa stratégie « zéro émission nette 2030 » sur le terrain, avec un effort industriel made in France salué politiquement, mais ignoré à ce jour par le marché. À la Bourse de Paris, l’action Schneider Electric cède 0,23%, à 218,65€, dans un contexte où les valeurs industrielles marquent le pas.


Alchimie

Fin de partie pour Alchimie. Le spécialiste de la vidéo à la demande, introduit en Bourse fin 2020 à 16,20€, ne vaut plus que quelques centimes par action. Le groupe éligible au PEA-PME a annoncé ce 16 mai un plan de licenciement collectif pour ses 26 salariés et proposera sa dissolution lors de l’assemblée générale du 27 juin. En cause, une forte détérioration de ses résultats, l’arrêt d’un contrat majeur, l’échec des discussions de cession et un carnet de commandes à l’arrêt. La société reconnaît que la pérennité de son activité est désormais « compromise ».

Alchimie utilisera ses 2 millions d’euros de trésorerie pour honorer ses engagements envers ses partenaires, mais prévient déjà qu’aucun boni ne sera versé aux actionnaires. À la Bourse de Paris, le titre chute ce soir de 75,82% à 0,059€. C’est une nouvelle désillusion pour les investisseurs, Alchimie visait un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros en 2024 mais n’a réalisé que 8,1 millions, avec une lourde perte à la clé. Après McPhy la semaine dernière, c’est une autre ex-pépite tech qui quitte la cote par la petite porte.


L'agenda du lundi : Une semaine calme ? Pas sûr...

Après l’inflation européenne publiée ce matin, c’est une semaine assez calme qui nous attend sur le front économique. Les principaux chiffres seront publiés en fin de semaine. Jeudi, les indices d’activité économique PMI dresseront un nouveau bilan en Europe et aux États-Unis. La BCE publiera également le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire. Vendredi, place au PIB allemand et à quelques indicateurs immobiliers américains. Le calendrier est donc léger et devrait renforcer l’impact des rumeurs et des annonces commerciales.


Demain à la Une : Guerre commerciale et dette US

Aucune publication majeure n’est attendue demain. Les investisseurs devraient se concentrer sur les deux grands sujets du moment : les négociations commerciales bien sûr, mais aussi les tensions sur le marché obligataire américain. Les coûts d'emprunt US augmentent après la dégradation de la note de Moody's. Les rendements des bons du Trésor américain à 30 ans ont atteint cet après-midi leur plus haut niveau depuis 2023 en raison des inquiétudes liées à la dette… Sur le front technique, les acheteurs devraient viser les 7 925 et 8 000 points sur le CAC 40 dans les prochaines séances. Les objectifs des vendeurs sont à 7 800 et 7 725. À suivre !


Le monde d'après : Cap sur Taïwan

Alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine bousculent le secteur technologique, Jensen Huang, PDG de Nvidia, a réaffirmé son attachement stratégique à Taïwan. Il vient d’annoncer la construction d’un nouveau siège futuriste à Taipei et d’un supercalculateur d’intelligence artificielle alimenté par 10 000 puces de dernière génération, Blackwell, en partenariat avec le gouvernement taïwanais et Foxconn.

Cette initiative s’inscrit dans un plan massif de 500 milliards de dollars que Nvidia entend déployer sur quatre ans pour bâtir une infrastructure mondiale de l’IA. Même si une partie de la production est appelée à se relocaliser aux États-Unis, l’écosystème taïwanais, notamment le producteur local TSMC, reste au cœur de la stratégie industrielle de Nvidia. Huang a d’ailleurs salué Taïwan comme “le centre du monde informatique”.

Le groupe continue aussi d’étendre sa portée technologique avec le lancement de “NVLink Fusion”, une solution permettant d’interconnecter les puces Nvidia avec celles de ses concurrents. Une façon habile d’élargir son écosystème tout en restant indispensable à l’infrastructure IA globale, face à la montée en puissance de solutions développées par Google ou Amazon.

Le message est clair, Nvidia ne veut pas seulement être un fournisseur de puces, mais le socle incontournable sur lequel repose l’IA mondiale, en multipliant les alliances, les centres névralgiques, et les investissements record.


Le lexique : Les valeurs défensives

Les valeurs défensives sont des actions d'entreprises dont l'activité est peu sensible aux cycles économiques. Elles appartiennent généralement à des secteurs comme la santé, l'alimentation, les services aux collectivités ou les télécommunications. Ces titres ont tendance à mieux résister en période de ralentissement économique ou de forte volatilité des marchés, car la demande pour leurs produits ou services reste relativement stable.

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