Les marchés : J-1 pour Nvidia !
Le CAC 40 clôture à l’équilibre ce soir, à 7 827 points, après +1,2% hier. Depuis le 1er janvier, il progresse désormais de 6%, hors dividendes. Les investisseurs, surtout américains, ont salué deux choses aujourd’hui. D’un côté, la légère baisse des rendements obligataires américains. De l’autre, le report de l’échéance douanière de Trump au 9 juillet dont nous vous parlions hier soir. Une volte-face habituelle dans les négociations imposées par le président américain. Trump souffle d’abord le froid, puis le chaud, pour arriver à un compromis acceptable dans le cadre des négociations bilatérales.
Lundi était férié aux États-Unis et le retour des volumes américains cet après-midi permet à Wall Street de rattraper son retard sur les places européennes : le S&P 500 gagne pour le moment 1,6%, et le Nasdaq 2%. En France, Thales (+1,9%), STMicroelectronics (+1,4%) et Airbus (+1,2%) signent de fortes hausses aujourd’hui, en tant que valeurs très exposées à la conjoncture mondiale et aux tensions commerciales. Nous avons beaucoup de choses à vous dire ce soir !
Les valeurs : Le secteur de la défense, Elis et TF1
Le secteur de la défense
Les valeurs européennes de la défense poursuivent leur dynamique haussière à la Bourse de Paris, portées par une double impulsion, sectorielle et stratégique. Les actions phares du compartiment, Thales (+1,9%), Leonardo (+2,2%), Exosens (+1,4%) ou encore Rheinmetall (+2,6%) inscrivent de nouveaux sommets historiques, dans le sillage des annonces solides de Saab. Le groupe suédois anticipe désormais une croissance organique moyenne de 18% par an jusqu’en 2027, confirmant la vigueur de la demande mondiale en matière d’équipements militaires.
Mais c’est surtout le feu vert donné par la Commission européenne au programme SAFE, un plan de 150 milliards d’euros destiné à financer des achats communs d’armement, qui renforce l’attractivité du secteur. Cette initiative, inédite par son ampleur, marque un tournant politique. L’Union européenne affiche désormais une volonté claire de renforcer sa souveraineté militaire et stratégique. À la clé, un afflux de capitaux pour les industriels de la défense, appelés à devenir des bénéficiaires structurels de ce nouvel environnement géopolitique et budgétaire.
Elis
Le géant de la blanchisserie industrielle affiche une hausse de 2,13% à 24€, avec une ambition claire : générer 1,5 milliard d'euros de cash en 4 ans. Le groupe s'appuie sur une croissance organique de 4% par an et veut miser sur des acquisitions ciblées. La montée des normes d’hygiène agit comme un catalyseur dans ce marché en pleine mutation. Elis se positionne en leader, prêt à transformer la contrainte sanitaire en levier de croissance. Depuis le début de l’année, le titre gagne 27%.
TF1
TF1 recule de 1,75% ce soir à 8,68€, malgré l’annonce d’un accord stratégique avec la Fédération internationale de basket-ball. Le groupe audiovisuel a acquis les droits exclusifs de diffusion en clair des matchs des équipes de France de basket, féminines et masculines, jusqu’en 2029. Une opération qui s’inscrit dans la volonté affichée par la filiale de Bouygues de renforcer son ancrage dans le sport de haut niveau, et de valoriser sa grille avec des événements fédérateurs. Le partenariat débutera le 18 juin avec la diffusion de Turquie-France dans le cadre de l’EuroBasket féminin. Découvrez ici notre objectif de long terme sur le titre, éligible au PEA-PME. Il est en gain de 19% depuis le début de l’année et de plus de 30% depuis notre conseil.
Demain à la Une : Nvidia sous les projecteurs
Demain, Wall Street retiendra son souffle, avant la publication post-clôture des résultats trimestriels de Nvidia. Avec 3 300 milliards de dollars de capitalisation, le géant des puces pour l’IA est la deuxième plus grosse action américaine, derrière Microsoft (3 410 milliards) et devant Apple (2 970 milliards). Une telle capitalisation et les attentes extrêmes des investisseurs sont à double tranchant : le moindre faux pas peut être lourdement sanctionné. Pas seulement sur le titre, mais sur l’ensemble du compartiment technologique américain. Ou au contraire, provoquer une nouvelle vague d’euphorie jeudi.
Pour rappel, nous avions conseillé le titre à 99$ lors du creux boursier de la guerre commerciale, le 9 avril. Nvidia s’échange ce mardi au-dessus de 135$ et nous avons rehaussé le 14 mai notre objectif. C’est un sacré matelas de sécurité en cas de déception demain soir ! En attendant le verdict, trois événements de moindre importance seront suivis demain par les opérateurs boursiers : la révision du PIB français, la réunion du cartel pétrolier de l’OPEP avec une possible nouvelle hausse de la production d’or noir et le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed.
Le monde d'après : 42 600 milliards !
La capitalisation boursière totale des 100 plus grandes entreprises mondiales a franchi un record historique fin mars, à 42 600 milliards de dollars. Une progression de 7% sur un an mais bien inférieure aux +27% enregistrés en 2024. La dynamique du marché ralentit, lestée par les incertitudes géopolitiques et la baisse d’enthousiasme pour les valeurs technologiques.
Les États-Unis conservent leur domination écrasante, avec 73% du total (31 100 milliards de dollars). Les Sept Magnifiques (Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Meta, Nvidia et Tesla) progressent de 10%, mais loin des +50% de l’an passé. Les tensions commerciales et la rotation sectorielle pèsent lourd !
La Chine fait un retour fracassant avec +51% de valorisation, réintégrant la deuxième place mondiale. L’Arabie saoudite, portée par le géant pétrolier Saudi Aramco, conserve sa troisième place sur le podium. Le Royaume-Uni remonte à la quatrième place et la France recule à la cinquième (avec 780 milliards).
Les valeurs technologiques, toujours leaders, représentent 33% du Top 100 mais voient leur croissance s’essouffler à +5,3%. Le secteur financier, en revanche, signe la plus forte progression (+39%) et fait office de locomotive.
Le lexique : La capitalisation boursière
La capitalisation boursière désigne la valeur totale d'une entreprise cotée en Bourse. Elle se calcule en multipliant le nombre d'actions en circulation par le prix de l'action sur le marché. Par exemple, une société possédant 10 millions d'actions à 50 euros l'unité aura une capitalisation de 500 millions d'euros. Cet indicateur permet d'estimer la taille d'une entreprise du point de vue des investisseurs.
On parle de petites, moyennes ou grandes capitalisations selon que la valeur de l'entreprise est inférieure à un milliard d'euros, comprise entre un et dix milliards, ou supérieure à dix milliards. Très utilisée dans le monde financier, la capitalisation boursière sert notamment à déterminer la composition des indices boursiers, comme le CAC 40. Elle reflète la perception du marché, mais ne correspond pas nécessairement à la valeur réelle de l'entreprise, car elle est influencée par les attentes et les émotions des investisseurs.