Les marchés : Same old song...
On prend les mêmes et on recommence ! Ce jeudi ressemble beaucoup aux précédentes séances. Les actus n’ont pas fondamentalement changé, c’est d’ailleurs pour cette raison que ce soir nous prenons un peu de hauteur, et nous consacrons l’essentiel de cette édition aux calendriers boursiers.
Mais d’abord, place à la séance du jour. Le CAC 40 clôture une nouvelle fois à l’équilibre (-0,14% à 7 765 points). En fait, il est sensiblement au même niveau depuis début mai. Un mois et demi que les grands indices font du surplace. Toujours pour les mêmes raisons : incertitudes commerciales, entre la Chine et les États-Unis, incertitudes sur l’inflation et sur les prochaines baisses de taux.
Ce jeudi, Trump a promis une nouvelle fois d'imposer des surtaxes dans les deux semaines à tous les pays, sauf accords bilatéraux conclus d’ici là. Les marchés restent également prudents après des annonces contradictoires sur un accord sino-américain. Si une trêve commerciale semble maintenue (nous vous en parlions hier soir), le flou persiste sur sa mise en œuvre. Marc vous en parlait ce matin, l’atmosphère générale reste par ailleurs tendue alors que les États-Unis envisagent un retrait partiel du personnel diplomatique au Moyen-Orient, face aux menaces iraniennes.
Bref ! En attendant les prochains développements commerciaux et géopolitiques, on se concentre ce soir sur les différents calendriers. D’autant que la prochaine réunion de la Fed, mardi et mercredi prochains, approche à grands pas ! Bonne lecture.
Les valeurs : Boeing, SMCP et Clariane
Boeing
La série noire se poursuit, de manière dramatique. Le rival d’Airbus chute lourdement en Bourse, cédant 4,79% à 203,7$, après l’annonce du crash d’un 787 Dreamliner exploité par Air India. L’appareil, qui assurait une liaison entre Ahmedabad et Londres avec plus de 200 passagers à bord, a ravivé les fortes inquiétudes autour de la sécurité des avions du constructeur américain. Si les causes de l'accident ne sont pas encore connues, l’événement intervient dans un contexte déjà extrêmement tendu pour Boeing, régulièrement critiqué pour ses problèmes de qualité et ses lourds déboires de sécurité, notamment avec le 737 MAX.
Cette bien triste nouvelle ébranle les récents efforts du groupe pour restaurer sa crédibilité. Sous la direction de Kelly Ortberg, Boeing avait commencé à redresser la barre, en améliorant ses cadences de production et en renforçant les contrôles qualité. Mais ce nouvel accident pourrait freiner le redressement, suscitant la crainte d’enquêtes supplémentaires et d’un regain de méfiance de la part des compagnies aériennes et des régulateurs. Le titre, qui avait récemment retrouvé de l’élan à Wall Street, affiche une progression de 15% depuis le début de l’année. Les prochains résultats trimestriels de Boeing sont attendus le 30 juillet prochain.
SMCP
Smcp recule de 3,02% à 3,85€, dans un climat alourdi par une crise de gouvernance qui refait surface. L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a infligé 1,7 million d’euros d’amendes à plusieurs actionnaires chinois du groupe de mode, dont European TopSoho, Dynamic Treasure Group et Chenran Qiu, pour des manquements déclaratifs et la diffusion d’informations fausses ou trompeuses. Ces entités sont liées à l’ancien actionnaire majoritaire Shandong Ruyi, aujourd’hui désengagé au profit de créanciers.
L’affaire remonte à 2021, lorsqu’un bloc de 12 millions d’actions a été cédé pour un euro symbolique à une structure opaque aux îles Vierges britanniques, plongeant SMCP dans une incertitude sur l’identité réelle de 16% de son capital… L’AMF a également sanctionné SMCP à hauteur de 20 000 euros pour n’avoir pas su préserver la confidentialité d’informations privilégiées. Cette nouvelle salve de sanctions entame un peu plus la réputation de la maison mère de Sandro, Maje et Claudie Pierlot, alors que le groupe tente de regagner la confiance des marchés, avec un gain de près de 7% depuis le début de l’année.
Clariane
Clariane s’envole de 15,38% à 4,62€, signant la meilleure performance du SBF 120, portée par l’annonce d’une opération stratégique majeure. Le groupe a conclu un accord avec Crédit Agricole Santé & Territoires pour la cession de son réseau Petits-fils, valorisé à 345 millions d’euros. La vente permet à Clariane de finaliser avec six mois d’avance son plan de désendettement annoncé en novembre 2023, qui prévoyait un milliard d’euros de cessions d’actifs.
Acquis en 2018, Petits-Fils est devenu un acteur de référence dans l’accompagnement des personnes âgées à domicile, avec 292 agences et près de 39 000 personnes accompagnées en 2024. La contribution au chiffre d’affaires de Clariane s’élevait à 56 millions d’euros l’an dernier. Au-delà de la transaction, un partenariat stratégique est envisagé entre les deux groupes pour favoriser l’accès à des services de soins et d’aide au domicile. Les investisseurs saluent cette opération structurante, qui renforce le bilan de Clariane tout en conservant une logique de continuité sociale. Le titre, éligible au PEA-PME, rebondit désormais de 120% depuis le début de l’année, après plusieurs années de chute libre, suite au scandale de maltraitance dans ses EHPAD.
Demain à la Une : Une inflation à 0,7% ?
Quels sont les temps forts du calendrier de demain ? L’Insee publiera à 8h45 les derniers chiffres de l’inflation française. Et c’est désormais une habitude, elle va ressortir sur un très faible niveau. Seulement +0,7% sur un an en mai, selon le consensus, contre +0,8% en avril. En comparaison, Berlin devrait dévoiler une inflation identique d’un mois à l’autre, à +2,1% sur un an, proche de l’objectif de la BCE à 2%. Dans les autres actualités prévisibles, la semaine boursière se terminera demain après-midi avec le principal indice de confiance des consommateurs américains, mesuré par l’université du Michigan.
Le lexique : Les calendriers boursiers
Les repères clés de l’actualité économique et financière ! Le calendrier macroéconomique regroupe les publications des grands indicateurs économiques, comme le PIB, l’inflation, le taux de chômage ou encore les décisions des banques centrales. Il permet de suivre l’évolution de l’économie à l’échelle nationale et mondiale, et sert de référence pour anticiper les mouvements de marché.
Le calendrier microéconomique se concentre sur la vie des entreprises. Il inclut les publications de résultats, les annonces stratégiques, les assemblées générales, ainsi que le calendrier des dividendes, c’est-à-dire les dates clés liées au versement des dividendes aux actionnaires. Ce calendrier est un outil essentiel pour les investisseurs souhaitant suivre la performance des sociétés cotées et optimiser leur stratégie de placement.