Les marchés : Une petite séance
Le CAC 40 termine la séance en baisse de 0,76% à 7 558 points, dans des volumes réduits, malgré la trêve au Moyen-Orient. Wall Street oscille autour du point d’équilibre dans les premières heures d’échange, sans grand optimisme ! C’est une petite séance qui s’achève, en comparaison avec les jours agités que nous venons de vivre. Peu de nouvelles actualités ont animé les échanges aujourd’hui et les investisseurs semblent sur la retenue. En parallèle, les marchés anticipent une possible baisse des taux de la Fed en septembre, malgré la prudence affichée par Jerome Powell devant le Congrès.
Le baromètre FedWatch indique que 70% des traders misent désormais sur une baisse des taux, contre moins de 50% un mois plus tôt. À surveiller par ailleurs d’ici demain soir : le sommet de l’OTAN à La Haye, avec un plan d’investissement de 650 milliards d’euros dans la défense européenne, à horizon quatre ans. Dans la suite de cette édition, nous vous parlons de la lourde chute de Worldline, de l'envol des small caps, de Trump et d'un rival de Nvidia. Bonne lecture !
Les valeurs : Worldline, Stellantis et Clariane
Worldline
Nouvelle tempête pour Worldline. Bon dernier du SBF 120, le titre du spécialiste français des paiements plonge de 38,26% ce mercredi, à 2,83€, après la publication d’une enquête journalistique européenne baptisée “Dirty Payments”. Le consortium EIC, dont font partie Médiapart et Le Soir, accuse le groupe d’avoir validé des paiements à des acteurs à haut risque (casinos illégaux, sites de prostitution, groupes pornographiques controversés) en contradiction avec ses obligations réglementaires.
Ces révélations ravivent les craintes autour de pratiques jugées laxistes, déjà sanctionnées en 2023 par le régulateur allemand Bafin. Si Worldline affirme avoir cessé ces partenariats et renforcé ses contrôles depuis fin 2023, l’enquête évoque la persistance de clients controversés comme OnlyFans. Le groupe admet que ces clients représentent encore 1,5% de ses volumes. L’épisode ravive les inquiétudes sur la gouvernance et la réputation du groupe, déjà fragilisé par une série d’avertissement sur résultats et une chute boursière de plus de 90% en trois ans. Pour le marché, la sanction est claire : Worldline paye désormais un lourd risque réputationnel. Depuis le début de l’année, le titre perd désormais 68%...
Stellantis
Stellantis signe la meilleure performance du CAC 40 ce soir : +3,09%, à 8,51€. Antonio Filosa a officiellement pris la tête du constructeur automobile ce lundi, succédant à Carlos Tavares, évincé en décembre. L’Italien de 52 ans conserve ses fonctions à la direction de l’Amérique du Nord, région stratégique pour les résultats du groupe. Il dévoile dans la foulée une nouvelle équipe dirigeante internationale, avec 12 membres, dont six Français. Parmi les mouvements notables, le départ de Maxime Picat, ex-directeur des achats, dont le nom circule désormais pour remplacer Luca de Meo à la tête de Renault.
Stellantis traverse une période délicate après un recul de ses bénéfices et parts de marché en 2024, sur fond de problèmes de fiabilité et de pression réglementaire. Filosa a entamé une tournée de ses usines en Europe et aux États-Unis pour rassurer salariés et partenaires, alors que le constructeur lance cette semaine la Fiat Grande Panda, symbole de sa nouvelle stratégie hybride et électrique. Signe de confiance, la banque d’investissement américaine Jefferies a relevé sa recommandation de conserver à acheter sur le titre, et son objectif de cours de 9€ à 11,50€, soit un potentiel de hausse de plus de 35% au cours actuel. Malgré la bonne performance de ce mercredi, l’action accuse toujours une perte de 33% depuis le début de l’année.
Clariane
Clariane (ex-Korian) s’envole de 10,22% à 5,31€, en tête du SBF 120, après le succès d’une émission obligataire de 400 millions d’euros sur cinq ans, assortie d’un coupon de 7,875%. L’opération, largement sursouscrite, a attiré de grands investisseurs institutionnels, avec un carnet d’ordres dépassant 1,2 milliard d’euros. Cette levée de fonds permet au groupe spécialisé dans la dépendance d’allonger la maturité de sa dette et de renforcer son profil financier. Le bureau d’analyse Oddo BHF y voit un signal fort et relève sa recommandation, visant désormais un objectif de 5,5€, contre 1,8€ auparavant. Le titre éligible au PEA-PME explose de 155% depuis le début de l’année.
L'évènement du mercredi : Trump et l'article 5
Donald Trump vient de semer le doute au sein de l’OTAN, en affirmant que l’article 5 du traité, qui engage les pays membres à une défense mutuelle en cas d’attaque, pouvait "s’interpréter de plusieurs façons". Une déclaration qui fait écho à ses précédentes remises en question de la solidarité entre alliés, et qui ravive les inquiétudes européennes sur la fiabilité de l’engagement américain.
Si l’article 5 a historiquement reposé sur un consensus politique et n’a été invoqué qu’une seule fois (après le 11 septembre), sa formulation laisse en effet place à une certaine souplesse d’interprétation. Comme le rappelle l’OTAN, l’assistance peut être militaire ou non, et chaque pays est libre de choisir sa contribution. Une réalité que Trump utilise pour accentuer la pression sur les Européens afin qu’ils augmentent leurs dépenses militaires.
Face à cette sortie, les alliés, notamment Emmanuel Macron et le secrétaire général de l’Organisation Mark Rutte, ont réaffirmé leur engagement. À La Haye, les membres ont promis de porter leurs efforts de défense à 5% du PIB d’ici 2035. Une façon de répondre aux critiques américaines tout en actant une montée en puissance européenne au sein de l’Alliance. Malgré ces tensions, l'article 5 est confirmé dans la déclaration finale comme le cœur "inébranlable" de l'OTAN.
Dans ce contexte, les valeurs françaises du secteur de la défense retrouvent des couleurs aujourd’hui : +1,93% sur Thales à 242,40€, +1,58% pour Dassault Aviation à 296,60€.
Demain à la Une : En attendant l'inflation
Ce jeudi, le marché continuera bien sûr de surveiller si le cessez-le-feu est respecté entre Israël et l’Iran. Sur le front économique, la croissance américaine du premier trimestre sera à nouveau révisée. Également au programme côté américain, un indice des dépenses de consommation des ménages et les commandes de biens durables réalisées en mai. Le programme économique est donc plutôt léger avant celui de vendredi, où les dernières données d’inflation des États-Unis et de la France seront dévoilées.
Le monde d'après : AMD veut bousculer Nvidia
Face à la domination écrasante de Nvidia sur les puces d’intelligence artificielle, l’américain AMD lance une contre-offensive ambitieuse qui séduit de plus en plus le marché. Avec sa nouvelle gamme “Instinct MI350”, l’entreprise promet des performances de pointe à moindre coût. Son approche ouverte via la plateforme logicielle ROCm, compatible avec les principaux outils d’IA, contraste avec l’environnement fermé de son rival. Des soutiens de poids comme OpenAI renforcent sa crédibilité.
Si Nvidia conserve une avance nette, notamment dans l'entraînement des modèles d’IA et ses futures puces, AMD pourrait s’imposer sur des usages plus efficients, où le rapport performance / prix est décisif. La bataille pour l’IA ne fait que commencer ! Depuis le début de l’année, AMD gagne 18%, contre +10% pour Nvidia. Retrouvez ici notre conseil sur notre favori dans cette compétition acharnée !
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Le lexique : Les small caps
Les small caps désignent les actions de petites capitalisations boursières, généralement d'entreprises dont la valeur en Bourse se situe entre quelques centaines de millions et deux milliards d’euros (ou de dollars). Moins connues que les grandes entreprises, elles offrent souvent un fort potentiel de croissance, mais présentent aussi un risque plus élevé en raison de leur taille, de leur liquidité plus faible et d’une visibilité moindre auprès des investisseurs.