Vendredi 04 juillet

Les marchés : L'échéance du 9 juillet

Le CAC 40 perd 0,75% ce vendredi, à 7 696 points, miné par les inquiétudes sur les négociations commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires. Privé du soutien de Wall Street, fermée pour la fête nationale américaine, l’indice parisien connaît une fin de semaine morose et revient à l’équilibre en termes de performances depuis lundi matin. Retrouvez ici les niveaux à surveiller dans les prochaines séances.

À l’approche de la date butoir du 9 juillet, qui doit voir l’entrée en vigueur des surtaxes douanières américaines annoncées en avril, les tensions s’accentuent. Donald Trump a annoncé qu’il adresserait plusieurs lettres aux pays concernés pour préciser ces droits de douane, qui pourraient atteindre jusqu’à 70%. L’Union européenne tente de négocier un compromis de dernière minute.

Toujours sur le front commercial, la Chine a également durci le ton en imposant dès samedi des taxes sur les eaux-de-vie européennes, affectant notamment les spiritueux. Rémy Cointreau a toutefois annoncé un accord favorable avec Pékin sur ses engagements de prix, limitant sa baisse en Bourse, tandis que Pernod Ricard recule plus nettement. Par ailleurs, la "One Big Beautiful Bill" adoptée par le Congrès américain suscite des inquiétudes sur l’explosion de la dette publique américaine à moyen terme.

En Bourse, la prudence est clairement de retour après la petite euphorie des derniers jours !


Les valeurs : Les groupes de spiritueux, Air-France-KLM et Carmat

Les groupes de spiritueux

Pékin annonce des droits antidumping pouvant atteindre 34,9% sur les importations de brandy européen, principalement du cognac français, à compter du 5 juillet et pour une durée de cinq ans. La Chine accuse les producteurs européens de vendre à des prix injustement bas, causant un préjudice à l’industrie locale. Un comble. Cependant, des accords de "prix plancher" négociés avec certains exportateurs, dont Rémy Cointreau, pourraient leur permettre d’éviter ces surtaxes.

Cette possible exemption a permis au titre Rémy Cointreau d’effacer ses pertes en Bourse après un net décrochage ce matin. La Chine, qui représente un quart des ventes de cognac, fait ainsi de cette boisson emblématique un nouveau front dans les tensions commerciales croissantes entre Bruxelles et Pékin. Ce soir, les actions de Rémy Cointreau (+2,18%) et Pernod Ricard (-0,38%) s’en sortent globalement bien, dans un marché largement baissier. Depuis le début de l’année, les deux titres perdent respectivement 16% et 18% à la Bourse de Paris.


Air-France-KLM

Air France-KLM a annoncé son intention de devenir l’actionnaire majoritaire de la compagnie scandinave SAS, dont il détient déjà près de 20% du capital. Le groupe franco-néerlandais souhaite porter sa participation à 60,5% en rachetant les parts de Castlelake et Lind Invest, faisant de SAS une filiale à part entière. Cette opération, attendue pour le second semestre 2026 sous réserve d'autorisations réglementaires, s'inscrit dans la stratégie de consolidation du secteur européen engagée par Air France-KLM.

Elle permettrait au groupe de renforcer sa présence en Scandinavie et de dégager des synergies, notamment sur les programmes de fidélité et les coûts. SAS, en redressement spectaculaire depuis sa faillite en 2022, affiche désormais de solides performances. L’État danois conservera 26,4% du capital et des sièges au conseil d’administration. Air France-KLM, qui vise aussi la compagnie portugaise TAP, entend jouer un rôle moteur dans la recomposition du paysage aérien européen face à Lufthansa et IAG. Son action gagne 0,53% à la Bourse de Paris aujourd’hui, à 9,95€. +22% en 2025.


Carmat

Ces derniers temps, nous vous parlions des déboires boursiers de Carmat, le créateur français du cœur Aeson. La société vient de lancer un appel d’offres dans le cadre de son redressement judiciaire ouvert le 1er juillet. Une annonce officielle a été publiée ce vendredi dans Les Échos par l’administrateur judiciaire désigné. En parallèle, Carmat précise que son activité se poursuit durant la période d’observation et qu’elle continue d’assurer le suivi des patients équipés de son cœur artificiel. Éligible au PEA-PME, ce titre extrêmement volatil s’envole de 79,19% aujourd’hui à 0,62€, mais perd toujours 40% depuis le début de l’année.


La recommandation du jour : Long terme, court terme

Ce vendredi, il y en avait pour tous les goûts ! Nous avons mis à jour ici notre analyse de long terme sur Bouygues, clairement l’une de nos actions défensives préférées, en gain de 44%* depuis le début de l’année (dividendes inclus). Cette mise à jour est l’occasion de faire le point sur les derniers résultats financiers du groupe, sur ses perspectives et de rappeler notre objectif boursier. Le titre a rejoint notre sélection de long terme en février 2020.

Nous avons aussi envoyé un nouveau conseil de court terme à la Communauté Bourse Privée. Comme hier, nous visons le rebond d’une grande action française que vous connaissez tous. Le gain potentiel est un peu plus modeste, mais tout de même légèrement supérieur à 10%* à horizon un mois grâce au turbo recommandé. Dans les deux cas, il s’agit de valeurs défensives : nous nous sommes concentrés sur ces titres car les marchés sont en plein doute, à quelques jours de l’échéance commerciale du 9 juillet…

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Le résultat du vendredi : 1 an d'avance sur ses objectifs !

+40%* ! C’est la performance du titre LDC depuis le début de l’année. LDC est un groupe familial parmi les leaders européens de la volaille et du traiteur avec plus de 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires et une capitalisation de 3,35 milliards. Propriétaire des marques Loué et Marie, LDC démarre en force son exercice 2025-2026 avec un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 10,9%, à 1,682 milliard d'euros. La croissance est soutenue par une demande dynamique de poulet, des effets prix favorables (voir lexique) et l'intégration de nouvelles acquisitions en Pologne, Roumanie et Allemagne.

Le pôle Volaille France progresse de 5,5%, et l’international bondit de 54% grâce à une forte expansion externe. Le groupe se dit en capacité d’atteindre dès cette année les objectifs de son plan stratégique prévu pour 2026-2027, soit plus de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 560 millions d’euros d’Ebitda. À la Bourse de Paris, l’action gagne 2,39% aujourd’hui, à 94,20€, après la publication de ces résultats. Les bureaux d’analyse saluent une dynamique solide et un potentiel de progression des marges.

Début juin, Marc Fiorentino s’est entretenu avec Philippe Gélin, Président du directoire de LDC. Retrouvez leur échange ici !


Le monde d'après : La Chine double l'Occident

Les constructeurs chinois bousculent l’ordre établi de l’industrie automobile mondiale. Grâce à des cycles de développement ultra-rapides, une intégration verticale poussée et des méthodes de travail radicales, des marques comme BYD, Chery ou Zeekr redéfinissent les standards du secteur, reléguant GM, Volkswagen ou Tesla au rang d’acteurs lents, voire de seconde zone…

À l’image de Chery, capable de reconfigurer un SUV en six semaines pour le marché européen, ces nouveaux géants misent sur des produits "suffisamment bons", optimisés après leur sortie. BYD, par exemple, a lancé 40 nouveaux modèles depuis 2020, contre cinq pour Tesla.

Tandis que les constructeurs occidentaux peinent à s’adapter, les marques chinoises exportent en masse, vendent à prix fort à l’étranger et obtiennent d’excellents résultats aux crash-tests. Face à cette petite révolution, la vitesse d’exécution semble être devenue la nouvelle norme industrielle.

Avez-vous remarqué que BYD diffuse désormais ses publicités à la télévision française ? Pour l’anecdote, ses ventes, et celles de Chery, ont explosé de 40% au niveau mondial l’an dernier, et ce n’est qu’un début… Chery a exporté 1,4 million de véhicules en 2024 dans 100 pays. Il est grand temps que l’Europe se réveille.

Depuis le début de l’année, BYD gagne 22% en Bourse (+320% sur 5 ans).


Le lexique : Un effet prix favorable

Cette expression est utilisée en économie et en finance pour désigner l’impact positif d’une hausse des prix de vente sur le chiffre d’affaires ou les marges d’une entreprise. Cela signifie que l’entreprise a pu augmenter ses prix (ou en maintenir de plus élevés) sans voir la demande chuter significativement, ce qui améliore ses résultats financiers, toutes choses égales par ailleurs. Ces effets peuvent résulter d'une forte demande, d'un pouvoir de marché, ou d'une inflation répercutée avec succès aux clients.

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