Les marchés : Une pluie de résultats !
Retour sur terre. Après un sursaut d’enthousiasme hier, le CAC 40 marque le pas aujourd’hui, en repli de 0,41% à la clôture, à 7 818 points. Pourtant, les signaux économiques et géopolitiques auraient pu soutenir la tendance. Les marchés ont accueilli plutôt positivement l’accord commercial scellé entre Washington et Tokyo, et Bruxelles laisse entendre qu’un compromis avec les États-Unis serait « à portée de main ».
Les menaces de Trump sur des droits de douane de 30% semblent s’éloigner, au profit d’un accord allégé à 15%, avec des exemptions ciblées. Mais visiblement, cela ne suffit plus à faire vibrer les investisseurs. Par ailleurs, la BCE a sans surprise maintenu ses taux inchangés cet après-midi. Pour Christine Lagarde et son équipe, pas de raison de les baisser tant que l’inflation reste dans les clous.
Ce qui plombe le moral des investisseurs, c’est l’avalanche de résultats trimestriels dont la digestion s’annonce délicate. Le flot de publications du jour a refroidi les ardeurs, avec plus de déceptions que de bonnes surprises. BNP Paribas tire son épingle du jeu et entraîne le secteur bancaire dans son sillage, après avoir publié un bénéfice net supérieur aux attentes, soutenu par la performance de la banque de détail en France et une gestion rigoureuse des coûts.
D’ailleurs, nous consacrons une partie de cette édition à l’investissement dans les bancaires européennes. Mais dans l’ensemble, les opérateurs restent prudents, préférant attendre de voir la suite avant de reprendre franchement une nouvelle dose de risque.
Les valeurs : STMicroelectronics, Total et Fnac Darty
STMicroelectronics
C’est la douche froide pour STMicroelectronics qui plonge de 16,62% ce jeudi, à 22,49€. En cause, de mauvais résultats trimestriels et des perspectives décevantes pour le troisième trimestre. Le groupe franco-italien de semi-conducteurs voit ses revenus reculer de 14,4% sur un an au deuxième trimestre, à 2,77 milliards de dollars. Ils dépassent toutefois les prévisions initiales. La marge brute s’érode à 33,5% contre 40,1% un an plus tôt, et le groupe bascule dans le rouge avec une perte nette de 97 millions de dollars, liée à des charges de restructuration.
STMicroelectronics prévoit 2 800 suppressions de postes volontaires d’ici 2027 pour réduire ses coûts. Si les perspectives de chiffre d’affaires pour le troisième trimestre (3,17 milliards de dollars) dépassent les attentes, la prévision de marge brute (33,5%) déçoit les bureaux d’analyse qui tablaient sur 35%. La sanction boursière a été immédiate, illustrant la nervosité du marché face à des signaux jugés trop fragiles, malgré un rebond du titre ces dernières semaines. Désormais, STMicroelectronics abandonne 7% à la Bourse de Paris depuis le début de l’année.
Total
Total chute de 3,52% ce soir, à 51,46€, également à cause de résultats jugés décevants par le marché. Au deuxième trimestre, le bénéfice net du groupe a plongé de 29%, à 2,69 milliards de dollars, plombé par la baisse des cours du pétrole (le baril de Brent est passé de 85$ à 68$ en un an). La dette nette, en hausse à 25,9 milliards de dollars, inquiète également, avec un ratio d’endettement de 17,9% désormais, contre 14,3% au précédent trimestre.
Cette détérioration financière intervient alors que Total maintient un programme d’investissement ambitieux et un retour aux actionnaires particulièrement généreux (le rendement annuel du dividende est supérieur à 6%). Malgré une production attendue en hausse et des flux de trésorerie conformes aux attentes, les bureaux d’analyse s’interrogent sur la capacité du groupe à financer ses engagements sans creuser davantage sa dette. Dividendes inclus, l’action Total gagne 1% depuis le début de l’année.
Fnac Darty
Fnac Darty chute de 9,12% à 29,40€. Là aussi, les résultats décevants du premier semestre sont en cause. Bien que les comptes soient globalement en ligne avec les attentes, le distributeur reste dans le rouge et ses ambitions à court terme déçoivent. Le bureau d’étude TP ICAP Midcap pointe notamment une prévision de marge opérationnelle de 2% jugée « peu ambitieuse », en dessous de ses attentes à 2,2 %. Résultat, l’action subit un nouvel accès de faiblesse.
Malgré une hausse de chiffre d’affaires boostée par l’intégration de l’italien Unieuro, les ventes progressent à peine (+0,7%). La perte opérationnelle s’aggrave et le groupe ne donne toujours aucun objectif de revenus pour l’année. Dans un contexte de consommation atone en France, Fnac Darty mise désormais sur les services et les abonnements (Darty Max, Fnac Vie Digitale) pour redresser la barre. Un pari qui s’inscrit dans un plan stratégique à horizon 2030, mais qui peine encore à convaincre les investisseurs à court terme. Le titre éligible au PEA-PME reste tout de même en gain de 3% depuis le début de l’année.
La recommandation du jour : Le retour en grâce des banques
Les valeurs bancaires tricolores, comme BNP Paribas (+35%), Crédit Agricole (+23%) et Société Générale (+88% !), surperforment largement le CAC 40 depuis le début de l’année. Porté par un regain de rentabilité et une baisse significative du risque, le secteur bancaire européen a vu son indice bondir de 36% depuis début 2025, contre seulement +6% pour le CAC 40 et +10% pour l’Euro Stoxx 50, le principal indice boursier européen.
Malgré cette forte progression, les banques restent encore bon marché en Bourse, avec des valorisations faibles (autour de 7 à 8 fois les bénéfices attendus en moyenne) et un ratio cours / valeur comptable toujours raisonnable. Les bilans bancaires sont aujourd’hui plus solides qu’avant la crise de 2008, grâce à des fonds propres renforcés et à une nette baisse des créances douteuses. En somme, les banques européennes sont plus rentables et moins risquées qu’avant la crise financière de 2008.
Si le ralentissement économique mondial constitue la principale menace pour le secteur, les perspectives restent favorables sur le Vieux Continent, notamment avec les plans de relance européens. Pour les investisseurs, le potentiel de rattrapage à long terme semble encore attractif selon les principaux bureaux d’études.
Comment investir facilement sur le secteur bancaire européen ? En utilisant un ETF qui réplique son indice de référence, le STOXX Europe 600 Banks. On parle ici de l’Europe au sens large : les banques britanniques représentent en ce moment 27,5% de la pondération de ce panier sectoriel.
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Le monde d'après : Alphabet accélère dans l'IA
Alphabet, la maison mère de Google, a lancé avec éclat la saison des résultats des Big Tech. Au deuxième trimestre, le géant californien a dépassé les attentes avec un chiffre d’affaires en hausse de 14% à 96,43 milliards de dollars et un bénéfice net de 28,2 milliards. Le moteur de cette performance ? La demande croissante pour ses services en intelligence artificielle, qui irrigue notamment la division Cloud (+32 % sur un an).
Mais cette croissance a un coût. Pour répondre à l’accélération de la demande, Alphabet va gonfler ses investissements à 85 milliards de dollars cette année, contre 75 milliards initialement prévus. Une décision qui a surpris les marchés mais reflète l’ambition stratégique du groupe.
Les revenus publicitaires, toujours au cœur du modèle d’Alphabet, ont progressé de plus de 10% à 71,34 milliards, tandis que Google Cloud dépasse désormais les 50 milliards en rythme annuel. Malgré un léger recul initial, le marché a salué les résultats, l’action Alphabet gagne finalement 1,8% à la Bourse de New York. Clairement, l’IA pousse les acteurs de la tech à changer d’échelle, et Alphabet veut garder une longueur d’avance.
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Demain à la Une : Un programme allégé
Sauf surprise sur le front commercial, la séance de demain sera moins chargée que celle d’aujourd’hui pour les investisseurs. Au programme, l’indice allemand IFO sur la confiance des milieux d’affaires et une nouvelle estimation des commandes américaines de biens durables réalisées en juin. Sur le gril des résultats trimestriels, on attend Bureau Veritas, Rémy Cointreau, Vallourec et Volkswagen. Un mot enfin des niveaux techniques à suivre dans les prochaines séances. Sur le CAC 40, les acheteurs continueront de viser les 7 865 et 7 925 points. Et les vendeurs, les 7 800 et 7 725 points.
Le lexique : Les indices STOXX Europe
Les indices boursiers STOXX Europe sont des indices de référence qui regroupent des actions d'entreprises européennes, sélectionnées en fonction de leur capitalisation boursière, de leur liquidité et de leur appartenance sectorielle ou géographique. Par exemple, le STOXX Europe 600 Banks se concentre sur les principales banques européennes cotées. Ces indices permettent ainsi de suivre la performance d’un secteur ou d’un marché spécifique.
Répliquer la performance de ces indices via un ETF présente plusieurs avantages pour les investisseurs. Cela permet d’obtenir une exposition diversifiée à un secteur ou à une zone géographique donnée à moindre coût, sans avoir à sélectionner individuellement les titres. Les ETF STOXX sont également cotés en continu, faciles d'accès, et idéaux pour une gestion passive, car ils suivent fidèlement l’évolution de leur indice sous-jacent tout en bénéficiant d’une liquidité généralement élevée.