S1 2025 : La Bourse et les Small Caps reprennent des couleurs
par Ilan Free, ECM analyst chez Euroland Corporate
Après un bon début d’année, les marchés ont connu un accès de tension lié aux incertitudes macroéconomiques – droits de douane, conflits géopolitiques, volatilité politique. Mais à partir de la mi-avril, l’éloignement de ces menaces a permis un net rebond, emmené par les valeurs moyennes et petites. Le CAC Small s’est envolé, les fonds spécialisés se sont redressés, et le marché secondaire a conservé un rythme actif. S’il n’y a eu aucune introduction sur le semestre, l’IPO très attendue de Semco au S2 a révélé un appétit intact pour les dossiers bien valorisés.
Les small caps en tête, les fonds dans leur sillage
Le différentiel de performance est sans appel : +25,2 % pour le CAC Small au 30 juin, contre +9,3 % pour le CAC Mid & Small et +3,9 % pour le CAC 40. Sur Euronext Growth, l’indice All Share progresse de +7,2 %. Ce rattrapage tardif, amorcé après la mi-mars, replace les small caps au centre du jeu boursier.
Ce réveil boursier ne s’est pas limité aux cours. Il s’est aussi reflété dans les portefeuilles. La totalité de notre sélection de fonds small et mid caps repassent en territoire positif, affichant souvent des performances à deux chiffres. En revanche, les flux restent timides : la décollecte des fonds PEA et PEA-PME se poursuit, tendanciellement depuis 2019. Le retour de la performance ne suffit pas encore à ramener l’épargne en masse, mais il envoie un signal : les fondamentaux redeviennent visibles.
Pas d’IPO au S1, mais une envie intacte de marché
Signe des temps, aucune introduction en Bourse n’a eu lieu sur le S1 2025, contre deux au premier semestre 2024. Le marché primaire est resté fermé, suspendu à des conditions de valorisation plus exigeantes, à des calendriers incertains, et à une sélectivité accrue des investisseurs. Pour autant, le second semestre a commencé par un signal fort : l’IPO de Semco, début juillet, a levé 45 M€ et connu une progression de +50 % le jour de sa cotation. Au-delà de la performance boursière, c’est la construction de l’offre qui a marqué les esprits : valorisation raisonnable, secteur stratégique, narration claire. L’accueil réservé par les institutionnels comme par le retail montre qu’un marché existe – à condition qu’on lui parle dans ces nouveaux codes.
Un marché secondaire qui reste vivant
En l’absence d’IPOs, le marché secondaire a continué d’assurer le service minimum… et parfois plus. Sur le S1, 29 opérations ont été recensées sur des sociétés de moins de 500 M€ de capitalisation, pour 117,9 M€ levés, en net recul par rapport aux 244,7 M€ du S1 2024. Le volume baisse, mais les opérations se maintiennent, pour des montants plus restreints.
En parallèle, les transferts vers Euronext Growth poursuivent leur mouvement de fond : 5 nouveaux dossiers au S1 (contre 2 un an plus tôt), soit 60 depuis 2018. Pour de nombreuses sociétés, le marché réglementé est devenu trop lourd, moins adapté aux réalités d’une PME cotée qu’Euronext Growth.
Enfin, le semestre aura été marqué par un retour appuyé des offres publiques. 8 OPA ou OPAS ont été finalisées, avec une prime moyenne de 42,36 %, en forte hausse par rapport à 2024. Ces niveaux s’expliquent par une combinaison de décotes persistantes et d’enjeux stratégiques accrus pour certains actionnaires majoritaires.
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Le premier semestre 2025 ne ressemble pas aux précédents. Les petites capitalisations ont repris la main, les fonds spécialisés ont redressé la tête, les premiers signaux d’un retour à l’émission sont là, et le marché secondaire démontre une forme de résilience discrète mais réelle. Ce n’est pas encore un cycle. Ce n’est pas un emballement. Mais c’est une respiration. Et pour un marché coté en manque d’oxygène, c’est déjà beaucoup.
EuroLand Corporate, premier Listing Sponsor du marché Euronext Growth Paris, accompagne plus de 60 sociétés cotées, dont 37 en qualité de Listing Sponsor, dans leur stratégie de structuration et d’optimisation de leur communication financière.
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