Les marchés : La trêve
La Bourse de Paris a fait du surplace ce mardi. Le CAC 40 termine la séance à l’équilibre, ou presque, à 7 621 points (-0,14%) dans des volumes modérés. Aujourd’hui, les investisseurs ont peiné à trouver un catalyseur clair pour s'engager. Rien de très surprenant, c’est assez habituel en pleine trêve estivale. Pourtant, le menu était plutôt fourni, avec en plat principal les indices PMI d’activité économique pour la zone euro.
L’activité du secteur privé se stabilise doucement en Europe, avec un PMI composite à 50,9 en juillet, en légère amélioration. Mais en France, le tableau se noircit, le secteur des services recule à nouveau, faisant figure d’exception parmi les grandes économies de la zone. En cause, des coupes budgétaires et un climat politique particulièrement tendu. Les rumeurs quant à une motion de censure agitent déjà les marchés. Ils redoutent un automne agité sur le plan institutionnel.
À Washington, un chiffre accapare l’attention des opérateurs. Le rapport sur l’emploi publié vendredi a ravivé l’espoir d’une baisse des taux de la Fed en septembre, nous vous en parlions hier soir. La probabilité d’une baisse le 17 septembre est passée de 40% à plus de 85% en quelques heures. En attendant les prochaines actus fortes, notamment à l’approche de la date butoir du 7 août pour les droits de douane, les investisseurs américains restent focalisés sur ces spéculations monétaires.
Les valeurs : Airbus, Hugo boss et Eutelsat
Airbus
Nous vous en parlions sur WhatsApp, Airbus devient la nouvelle star de Jefferies. La banque d’investissement américaine change son ordre de marche dans l’aéronautique. Airbus devient sa valeur préférée dans le civil, devant l’allemand MTU Aero, avec un objectif de cours relevé à 225€, soit un potentiel de hausse de 30% par rapport au cours actuel. En ligne de mire, la montée en cadence de la famille A320 neo, promise à 75 appareils par mois d’ici 2027. Jefferies voit là un « tournant » : la production, aujourd’hui entre 62 et 64 unités mensuelles, pourrait dépasser les attentes du marché, limitées à 60 en 2026.
La montée en puissance de l’A350 et la version long-courrier A321 XLR devraient aussi gonfler les marges d’Airbus. Safran hérite d’un objectif rehaussé à 350€ (+22% de potentiel). Le motoriste profite de la bonne santé de ses activités d’après-vente et pourrait relever ses prévisions pour 2025. Depuis le début de l’année, Airbus gagne 15% à la Bourse de Paris (+1,67% ce soir, à 175,20€). Retrouvez ici notre objectif de long terme sur le titre.
Hugo boss
Après une année 2024 marquée par les revers, Hugo Boss retrouve le sourire. La maison de couture allemande a publié ce mardi des résultats supérieurs aux attentes pour le deuxième trimestre, grâce à une stricte maîtrise de ses coûts. Ses ventes, en légère hausse de 1% à 1 milliard d’euros, confirment une légère reprise en Europe et dans les Amériques, malgré un repli en Asie. Mais la véritable surprise vient de la rentabilité : le résultat opérationnel bondit de 15% à 81 millions d’euros, avec une marge de 8,1%. Les économies sur le marketing et l’administratif portent leurs fruits, dépassant les prévisions des bureaux d’études.
À la Bourse de Francfort, l’action a connu une forte volatilité aujourd’hui, atteignant +7,5% en séance avant de clôturer en gain de 1,75%, à 41,35€, un contraste saisissant avec les géants français du luxe, dans le rouge aujourd’hui. Hugo Boss maintient ses prévisions pour 2025 : un chiffre d’affaires attendu entre 4,2 et 4,4 milliards d’euros et une marge opérationnelle pouvant atteindre 10%. Le marché applaudit, mais reste prudent. Il y a un an, le groupe avait déçu en révisant à la baisse ses ambitions. Cette fois, il joue la carte de la discipline. L’action Hugo Boss réduit ses pertes à 5% depuis le début de l’année. Notre objectif de long terme est ici..
Eutelsat
En tête du SBF 120 ce soir, l’opérateur satellitaire français grimpe 12,05% à 3,30€, porté par des résultats trimestriels meilleurs que prévu, malgré une perte nette de 1,08 milliard d’euros liée à la baisse de valeur de certains actifs. Le chiffre d’affaires progresse de 2,5% à 1,24 milliard d’euros, grâce à la forte demande des gouvernements et à un contrat européen clé. Le marché se réjouit surtout du succès de ses petits satellites en orbite basse, dont les revenus ont bondi de 84%, et qui devraient encore croître de 50% l’an prochain.
Cette activité dynamique compense la baisse d’activité des satellites traditionnels. Le groupe se transforme en profondeur avec un nouveau président, d’autres changements dans sa direction et un soutien accru des États européens. Il vise une croissance continue dans les années à venir, tout en renforçant sa position face à des géants comme Starlink. Depuis le début de l’année, le titre éligible au PEA-PME progresse de 42%.
La recommandation du jour : Sogé a encore du potentiel
Après avoir doublé de valeur depuis janvier, l’action Société Générale pourrait encore grimper. C’est en tout cas l’avis d’UBS, qui vient de repasser à l’achat sur le titre, avec un objectif relevé à 62 euros (soit un potentiel de +13%). La banque suisse salue des résultats trimestriels « solides dans tous les domaines ». Revenus en hausse, coûts contenus et capital en excédent.
L’établissement de La Défense, qui avait surpris positivement le marché la semaine dernière avec son rapport trimestriel, bénéficie du redressement de sa banque de détail en France et de la vigueur de ses activités de marché. Le programme de rachats d’actions d’un milliard d’euros, validé par la BCE, illustre sa volonté de redistribuer aux actionnaires.
Pour UBS, toutes les conditions qu’elle jugeait nécessaires en mai sont désormais réunies : reprise des revenus nets d’intérêts (voir lexique), discipline sur les coûts, redistribution de capital et contexte macroéconomique favorable. Boursobank, la filiale en ligne, vient de franchir les 8 millions de clients et entre dans une phase de forte rentabilité.
La banque suisse estime que Société Générale va continuer d’afficher des rendements supérieurs à la moyenne du secteur… et à nourrir l’appétit des investisseurs !
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Le placement du mardi : Destination Tokyo
Et si votre épargne partait en vacances ?
La Bourse de Tokyo connaît un retour en grâce spectaculaire (+45% sur 3 ans). Portée par des réformes structurelles et une économie enfin sortie de la déflation, elle attire de nouveau les capitaux mondiaux. Avec des valorisations plus raisonnables qu’aux États-Unis et un yen faible, le marché japonais offre de nombreuses opportunités d’investissement. Voici comment en profiter facilement !
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Le monde d'après : Un jean à 1 milliard
L’action d’American Eagle, une marque de jeans américaine, s’est envolée de 24% hier et perd 8% cet après-midi… En cause, une polémique et un tweet de Donald Trump à propos d’une publicité mettant en scène l’actrice Sydney Sweeney, star de la série Euphoria. Un jeu de mots entre "jeans" et "genes" faisant référence aux gènes biologiques dans le spot a déclenché une vive controverse en ligne. La publicité étant accusée de véhiculer des standards esthétiques racistes.
Donald Trump a salué la campagne sur son réseau Truth Social, y voyant un geste anti-woke et une réussite commerciale. Résultat, la viralité sur les réseaux a transformé American Eagle en meme stock, ces actions dont la volatilité explose malgré des fondamentaux fragiles, portées par l’enthousiasme des petits porteurs, comme GameStop ou AMC à l’époque du Covid.
Pourtant, l’entreprise traverse une passe difficile : perte opérationnelle de 85 millions de dollars au dernier trimestre et chiffre d’affaires en baisse. Mais dans l’Amérique de 2025, un soutien politique et un peu de buzz peuvent faire décoller un titre. Clairement, l’émotion l’emporte parfois sur les résultats tangibles. L’Europe, de son côté, reste largement à l’écart de ce phénomène ultra-américain, faute d’écosystème boursier grand public comparable.
Demain à la une : Focus sur la guerre commerciale
Aucune publication économique majeure n’est attendue ce mercredi. La Bourse devrait continuer d’évoluer avec prudence, les investisseurs étant partagés entre l’analyse des résultats d’entreprises et les incertitudes liées à la politique commerciale américaine. Donald Trump a accentué la pression sur l’Inde ces derniers jours, menaçant d’augmenter les surtaxes déjà prévues sur ses produits, notamment en raison de ses achats de pétrole russe.
La Maison Blanche envisage aussi des droits de douane sectoriels sur les produits pharmaceutiques, avec un taux progressif pouvant atteindre 250%. À quelques jours de l’entrée en vigueur d’une nouvelle vague de taxes visant de nombreux pays, fixée au 7 août, la situation reste incertaine. Les marchés restent toutefois calmes, misant sur une possible amélioration des négociations à l’approche de l’échéance. Bref, la guerre commerciale sera à nouveau le grand sujet des prochaines séances !
Le lexique : Les revenus nets d’intérêts
Les revenus nets d’intérêts représentent la marge que dégage une banque entre les intérêts qu’elle perçoit sur les prêts accordés et ceux qu’elle verse sur les dépôts de ses clients ou sur ses propres financements. Ils traduisent la rentabilité de l’activité d’intermédiation bancaire, c’est-à-dire le fait d’emprunter à un certain taux pour prêter à un taux plus élevé.
Leur évolution dépend essentiellement des taux d’intérêt, du volume des crédits et des dépôts, ainsi que du contexte concurrentiel. Une hausse des revenus nets d’intérêts signale généralement une amélioration de la rentabilité du cœur de métier bancaire, indépendamment des autres sources de revenus comme les commissions ou les activités de trading.