Mercredi 06 août

Les marchés : Et maintenant, il faut payer

Paris avance prudemment à la veille des surtaxes américaines. Le CAC 40 gagne 0,18% ce mercredi, à 7 635 points. Un mouvement timide, alors que plane la menace des nouveaux droits de douane américains, prévus pour entrer en vigueur demain. Signées la semaine dernière par Donald Trump, ces mesures porteront à 15% les surtaxes sur de nombreux produits européens, alignant l’Union européenne sur le Japon et la Corée du Sud.

Si les marchés avaient d’abord salué les accords douaniers révisés, l’enthousiasme retombe. Washington et Tokyo peaufinent encore les détails, tandis que Berne tente d’arracher une baisse de son taux de 39%. La nouvelle salve de Trump, visant notamment les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques, inquiète. Le président américain a aussi menacé d’alourdir fortement les taxes sur l’Inde, accusée d’acheter du pétrole russe.

Côté valeurs, TotalEnergies grimpe de 1,5%, porté par les bons résultats de son concurrent britannique BP. Outre-Atlantique, le S&P 500 et le Nasdaq progressent de 0,50%, soutenus par des publications d’entreprises solides et l’espoir persistant d’une baisse prochaine des taux de la Réserve fédérale. Les investisseurs attendent désormais le prochain catalyseur haussier… ou le prochain coup de tonnerre douanier !


Les valeurs : Total, Beiersdorf et Qwamplify

Total

Ce soir, l’action Total progresse de 1,16% à 52,50€, soutenue par deux annonces stratégiques. Le groupe lance en Inde une nouvelle gamme de lubrifiants moteur plus performants, qui promettent jusqu’à 16% d’économie de carburant et une meilleure protection des moteurs. Symbolique ? Pas tant que ça, l’Inde est un marché prometteur pour le groupe. Surtout, Total cède pour 500 millions de dollars sa participation dans deux blocs pétroliers de la région de Vaca Muerta (Argentine).

Cette vente concerne 20% de ses surfaces dans la zone et s’inscrit dans une stratégie de recentrage sur des projets plus rentables et moins carbonés, notamment au Brésil et au Suriname. Le groupe reste néanmoins un acteur majeur du gaz en Argentine. Ces décisions illustrent la volonté de l’acteur mondial de l'énergie d’optimiser ses actifs tout en innovant sur les marchés clés. Depuis le début de l’année le titre gagne 3%, hors dividendes.


Beiersdorf

On connaît tous Nivea ou Labello, mais peu savent qu’ils appartiennent au même géant : Beiersdorf. Ce discret mastodonte allemand des soins de la peau, souvent dans l’ombre des grands noms de la cosmétique, traverse aujourd’hui une petite tempête en Bourse : -8,19% à 97,78€. Le titre est pénalisé par une publication semestrielle en demi-teinte et une révision à la baisse des objectifs de 2025. Si le chiffre d’affaires ressort en hausse de 2,1% à 5,12 milliards d’euros, il reste en deçà des attentes du marché. La division grand public, moteur historique du groupe, ralentit, notamment à cause de la marque Nivea, en recul de 0,5% au deuxième trimestre, affectée par un marché des soins de la peau en perte de vitesse.

Dans ce contexte, Beiersdorf révise à la baisse ses ambitions de croissance pour sa division consommateurs (3–4% contre 4–6% précédemment) et anticipe une hausse plus modeste de ses marges. La seule éclaircie vient des marques dermatologiques (Eucerin, Aquaphor) qui progressent de plus de 13% et de La Prairie qui redresse la tête en Chine. Malgré un bénéfice net par action de 2,54€, le groupe rate les prévisions du marché, accentuant la pression sur un titre qui cède désormais 21% depuis janvier.


Qwamplify

Le titre Qwamplify progresse de 0,90% à 2,24€, malgré des résultats en baisse au premier semestre. L’agence marketing digitale voit son chiffre d’affaires reculer de 14,4%, à 14,2 millions d’euros, tandis que la marge brute diminue de 13,5%. La tendance reste toutefois mieux orientée, le repli s’est atténué au deuxième trimestre, après une forte chute en début d’année. Le groupe table toujours sur un résultat annuel positif grâce aux économies réalisées sur les effectifs.

Il mise sur une amélioration progressive au second semestre, même si un vrai retour à la croissance n’est pas attendu avant 2026. Le recentrage vers les activités digitales, jugées plus rentables, permet au taux de marge brute (voir lexique) de légèrement progresser, à 71,4%. Une stabilisation qui rassure temporairement les investisseurs. L’action éligible au PEA-PME cède toutefois 5% depuis le début de l’année.


La recommandation du jour : Nos actus Bourse

C’est fait ! Notre opération de long terme sur ASR Nederland a atteint son objectif. Depuis son ouverture en avril 2022, elle a généré un gain de 57,52%*, dividendes inclus (+33,16%* en 2025). Peu connue du public français, l’action de l’assureur néerlandais suit un parcours boursier exemplaire depuis plusieurs années, soutenue par de très bons résultats financiers.

Nous enverrons prochainement à la Communauté Bourse Privée un nouveau conseil de long terme. En attendant, retrouvez ici notre opération de court terme envoyée aujourd’hui. Nous visons un gain d’environ 10%* à horizon un mois sur un grand nom français.

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L'événement du mercredi : Un "cadeau" à 600 milliards

Donald Trump jubile. L’Union européenne s’est engagée à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux États-Unis sur trois ans, dans le cadre de l’accord commercial scellé fin juillet. “C’est un cadeau, pas un prêt. Il n’y a rien à rembourser”, s’est félicité Trump sur CNBC, tout en rappelant que l’UE achètera aussi 750 milliards de dollars d’énergie américaine. En échange, Washington a abaissé ses droits de douane de 30 à 15%.

Seulement voilà, l’engagement européen n’a rien de juridiquement contraignant. Il repose sur des intentions d’investissements d’entreprises, réparties jusqu’en 2029. Et si ces promesses ne se concrétisent pas ? “Alors ils paieront 35% de droits de douane”, a menacé le président américain, tout en assurant ne pas y croire.

Aujourd’hui, l’UE a suspendu ses mesures de rétorsion, qui prévoyaient 93 milliards d’euros de produits américains taxés, du soja aux avions. Les négociations se poursuivent, notamment sur les spiritueux. Clairement, l’accord est asymétrique et l’Europe est la grande perdante. Les États-Unis n’ont ni contrainte, ni engagement dans cette affaire. Reste à savoir si le “cadeau” européen se matérialisera vraiment…


Le monde d'après : Wall Street ? Non merci

Glencore, le géant anglo-suisse des matières premières, jette l’éponge. Il renonce à sa cotation à New York. En cause, des coûts trop élevés et une absence quasi certaine d’intégration au S&P 500, le club très fermé des géants domiciliés aux États-Unis. Basé en Suisse, Glencore aurait été privé d’une visibilité accrue et d’un flux d’investisseurs passifs pourtant essentiels à Wall Street.

Résultat, le titre chute de 5,44% à Londres, pénalisé également par des résultats semestriels inférieurs aux attentes (résultat net en baisse de 14%, à 5,4 milliards d’euros), plombés par le charbon et le cuivre. De son côté, Total avance ses pions… avec prudence. Le groupe français prévoit toujours d’émettre des actions ordinaires à New York d’ici fin 2025. Il ne s’agira pas d’une double cotation, mais d’une transformation technique de ses certificats de dépôt américains (des titres facilitant l’accès des investisseurs américains aux actions du groupe) afin d’améliorer la liquidité. Ces derniers représentent déjà plus de 50% de l’actionnariat actuel.

Le siège restera en France, donc l’entrée au S&P 500 est exclue. Mais l’opération vise à satisfaire Wall Street… sans froisser Paris. Notre objectif de long terme sur Total est ici.


Demain à la Une : Fin des négociations

Les places boursières évoluent dans de faibles volumes et manquent de nouvelles actus pour sortir de leur torpeur estivale. Trois évènements devraient toutefois un peu animer la séance de demain. Au programme, la balance commerciale chinoise, une très probable baisse des taux de la Banque centrale anglaise et bien sûr, l’application de droits de douane américains. Ce 7 août marque en effet la fin de la période de négociation pour la plupart des partenaires des États-Unis, à l'exception de la Chine, et l’entrée en vigueur des surtaxes douanières. On en reparle vite !


Le lexique : Le taux de marge brut

Le taux de marge brute est un indicateur financier exprimé en pourcentage. Il mesure la part du chiffre d’affaires restant après déduction du coût des ventes. Il permet d’évaluer la rentabilité commerciale d’une entreprise et sa capacité à générer un bénéfice brut avant la prise en compte des frais fixes, des charges indirectes et des impôts.

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