Jeudi 07 août

Les marchés : Cessez-le feu ?

La Bourse de Paris s’offre un beau rebond ce jeudi. Le CAC 40 grimpe de 0,97% à 7 709 points, porté par l'entrée en vigueur des droits de douane américains et l’espoir d’une trêve en Ukraine. Le Kremlin a confirmé une rencontre imminente entre Vladimir Poutine et Donald Trump, ravivant les espoirs d’un cessez-le-feu dans le conflit russo-ukrainien. Après des mois de tensions, les marchés veulent y croire, d’autant que Volodymyr Zelensky a lui-même reconnu un "changement de ton" du côté de Moscou.

Les valeurs défensives restent sous pression, mais d’autres secteurs en profitent. ArcelorMittal s’envole de plus de 4%, porté par les tensions sur les matières premières et le regain d’optimisme géopolitique. Le titre se transforme en baromètre d’un possible retour à la normale dans les échanges mondiaux. En toile de fond, les investisseurs continuent de surveiller les conséquences concrètes des nouvelles surtaxes américaines.

Pour l’instant, Wall Street fait mine de ne pas s’en soucier, avec des indices boursiers globalement bien orientés. L’heure est plutôt à l’euphorie technologique aux États-Unis. La Bourse de New York enchaîne une deuxième séance de hausse, le Nasdaq continue de monter grâce à Apple, on en reparle dans la suite de l’édition. Enfin, la perspective d’une baisse des taux en septembre finit de doper l’appétit pour le risque.


Les valeurs : Accor et le secteur de la défense, Sanofi et Valneva

Société Générale

Malmené après des résultats semestriels décevants, Accor se hisse en tête du CAC 40 ce jeudi : +5,36% à 45€. Un article de Bloomberg évoque une potentielle introduction en Bourse de sa division “lifestyle”, Ennismore, aux États-Unis. Il s’agit d’un segment d’hôtellerie relativement haut de gamme axé sur l’expérience, le design et la convivialité. La manœuvre, encore à l’étude selon le média américain, pourrait valoriser Ennismore à plusieurs milliards de dollars. Une perspective qui ravive l’intérêt des investisseurs : Accor reste, de l’avis des bureaux d’études, sous-valorisé par rapport à ses concurrents américains.

Fondée en 2011, Ennismore est devenue en 2021 une coentreprise majoritairement détenue par Accor. Elle compte seize marques, dont Mama Shelter, The Hoxton ou Mondrian, et près de 700 établissements (hôtels, restaurants, bars) à travers le monde. Toutefois, la direction temporise. La semaine dernière, le PDG Sébastien Bazin évoquait un développement encore précoce et refusait de confirmer toute opération imminente. Mais le simple frémissement d’un projet suffit, pour l’instant, à redonner de l’allant à une action fortement chahutée ces dernières semaines. L’action Accor réduit à 2% ses pertes depuis le début de l’année et reste proche de ses records historiques.


Le secteur de la défense

Rheinmetall, le fleuron allemand de l’armement, dégringole de 7,15% à 1 656€, entraînant dans son sillage tout le secteur européen (Thales finit bon dernier du CAC : -3,06% à 231,20€). Les résultats trimestriels du groupe allemand sont assez décevants mais son action préserve tout de même plus de 170% de gain depuis janvier et près de 2 000% sur cinq ans !

L’exigence des marchés est à la hauteur de la flambée du titre. Avec un chiffre d’affaires de 2,43 milliards d’euros, impacté par des perturbations liées à un incendie et des reports de livraison, et un résultat opérationnel inférieur aux attentes (276 millions contre 300 attendus), le compte n’y est pas. Plus encore, les investisseurs ont tiqué sur un flux de trésorerie disponible catastrophique à -911 millions d’euros, plombé par des livraisons décalées et des stocks gonflés.

Par ailleurs, le secteur de la défense recule dans son ensemble, fragilisé par les rumeurs d’une trêve en Ukraine et la perspective d’un rapprochement Trump-Poutine, avec un possible entretien physique la semaine prochaine. Rheinmetall se veut néanmoins confiant. Le groupe maintient ses objectifs pour 2025, anticipant une croissance de 25 à 30% de ses revenus et un rebond des commandes au quatrième trimestre. Affaire à suivre !

Valneva

L’action Valneva grimpe de 3,34% à 3,59€ ce soir, portée par la levée des restrictions américaines sur son vaccin contre le chikungunya pour les personnes âgées de plus de 60 ans. L'autorité sanitaire américaine (FDA) a donné son feu vert, après plusieurs mois de suspension liée à des effets secondaires observés lors d’une campagne de vaccination à La Réunion. Cette décision fait suite à une recommandation similaire de l’Agence européenne des médicaments début juillet.

La levée des restrictions rassure les investisseurs, d’autant qu’elle intervient quelques jours avant la publication des résultats semestriels du groupe. Le vaccin Ixchiq, déjà autorisé en Europe, aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et au Brésil, pourrait à moyen terme devenir une source de revenus majeure pour Valneva, avec un potentiel estimé à 200 millions d’euros par an. Le marché salue cette éclaircie après un printemps compliqué pour la biotech franco-autrichienne. Le titre éligible au PEA-PME progresse de 65% depuis le début de l’année.


La recommandation du jour : Americain first

Depuis hier après-midi, Apple gagne près de 7% à Wall Street, pour une capitalisation totale de 3 250 milliards de dollars. La firme de Cupertino sort le carnet de chèques, et Wall Street apprécie. Son directeur général Tim Cook a annoncé depuis le Bureau ovale un investissement supplémentaire de 100 milliards de dollars aux États-Unis, pour un total de 600 milliards sur quatre ans. La stratégie est simple : répondre aux injonctions protectionnistes de Donald Trump, qui rêve de voir les iPhone assemblés sur le sol américain.

Tim Cook promet usines, puces locales et formation, assurant qu’Apple va muscler sa présence industrielle dans l’ensemble du pays. Ce geste, salué comme une "victoire pour notre industrie manufacturière" par la Maison Blanche, a surtout été perçu comme un coup politique. Car si les bons résultats d’Apple publiés la semaine dernière n’avaient pas franchement convaincu les investisseurs, cette démonstration de loyauté vis-à-vis de Trump les a séduits.

Le président, jusque-là critique envers Apple, met de l’eau dans son vin. Il a même promis d’épargner de droits de douane les groupes engagés dans la relocalisation, malgré l’annonce de surtaxes de 100% sur certaines importations technologiques. Un soulagement pour Apple, dont 80% des iPhone vendus aux États-Unis sont assemblés en Chine.

Cependant, les défis restent nombreux. Apple peine à convaincre sur sa stratégie en intelligence artificielle, et une décision de justice imminente pourrait mettre fin au lucratif partenariat entre Google et Safari (son navigateur web), avec un impact direct sur les bénéfices. Mais pour le moment, en se positionnant comme un bon élève du "America First", Apple gagne du temps, et récolte les fruits d’une diplomatie industrielle bien rodée.

Malgré la hausse des dernières heures, l’action évolue toujours 16% sous son niveau record atteint en décembre 2024. Retrouvez ici notre objectif de long terme sur le géant américain.

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Le monde d'après : 6,4 de comptes piratés

La cybersécurité s’impose plus que jamais comme un enjeu stratégique pour les grandes entreprises. Bouygues Telecom vient d’en faire l’amère expérience. L’opérateur a subi une cyberattaque de grande ampleur, touchant 6,4 millions de comptes clients. Les données volées incluent des informations personnelles sensibles comme les coordonnées, les données contractuelles, l’état civil, et surtout les IBAN.

Si Bouygues se veut rassurant en précisant que les mots de passe et les numéros de cartes bancaires n’ont pas été compromis, l’avertissement est clair : les clients sont désormais exposés à des tentatives de fraude par phishing ou appels usurpés. Les clients concernés ont été notifiés par SMS et e-mail. L’opérateur a saisi la CNIL et les autorités judiciaires. Une page d’information a été mise en ligne pour guider les abonnés dans les précautions à prendre.

Ce vol de données intervient quelques jours seulement après une attaque similaire chez Orange, soulignant la recrudescence des menaces numériques dans le secteur télécom. Au-delà des dommages réputationnels, ces attaques posent la question de la résistance numérique des opérateurs stratégiques.

Pour les investisseurs, ce contexte de cybermenaces représente une opportunité stratégique. Le fonds Pictet-Security cible entre autres des fleurons de la cybersécurité, au niveau mondial.

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Demain à la Une : Une nouvelle séance calme ?

C’est une petite séance qui nous attend demain. Aucune publication économique majeure n’est au programme, ni aucun résultat de grand groupe. Sur le front politique, les investisseurs veulent savoir si une rencontre Trump-Poutine aura lieu dans les prochains jours. Faute de nouvelles actus dans l’immédiat, on en profite pour faire un petit point technique. Dans les prochaines séances, les acheteurs viseront les 7 800 et 7 865 points par extension sur le CAC 40. Et les vendeurs, les 7 660 et 7 575 points.


Le lexique : La valorisation boursière

La valorisation boursière (ou capitalisation boursière) désigne la valeur totale d’une entreprise cotée en Bourse. Elle se calcule en multipliant le nombre d’actions en circulation par le cours de l’action. C’est un indicateur clé pour évaluer le poids d’une société sur les marchés financiers.

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